À quelques semaines du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations féminine, prévue du 5 au 26 juillet 2025 au Maroc, la capitaine de l’équipe nationale algérienne, Sofia Guellati, a accordé un entretien à notre spécialiste LGDF, à l’occasion d’un échange organisé en ligne par le site officiel de la CAF. La milieu de terrain s’est confiée sans filtre sur l’état d’esprit du groupe, les ambitions des Fennecs et les progrès du football féminin algérien.
D’entrée, Sofia Guellati a tenu à rassurer sur la préparation de l’équipe : « Pour notre équipe, on va faire un stage à partir du 13 juin pour préparer la CAN, ensuite on s’envolera pour le Maroc pour le début de la compétition. On a travaillé tout au long de l’année pour cette compétition quand même. »
Après sept ans d’absence sur la scène continentale, les Vertes abordent ce tournoi avec une approche prudente mais ambitieuse : « Ça fait 7 ans qu’on n’a pas été qualifiées pour la Coupe d’Afrique, donc déjà, prendre match après match et surtout prendre du plaisir. »
Une compétition sans pression, mais pas sans ambition
Interrogée sur la pression liée à l’événement, la capitaine a balayé toute idée de crainte ou de stress : « Individuellement, il n’y a pas de pression. C’est vraiment une chance de participer à une Coupe d’Afrique des Nations. C’est une immense fierté. Ça va être une force pour notre équipe. On va mettre en application tout ce qu’on a fait toute l’année. » Pour elle, la phase finale de la CAN représente bien plus qu’un simple tournoi, mais bien « un accomplissement personnel, un rêve de petite fille qui se réalise. »
L’éveil d’un football algérien en mutation
Sofia Guellati s’est montrée particulièrement élogieuse envers l’évolution structurelle du football féminin algérien, saluant notamment l’impact de l’actuel sélectionneur : « La fédération a nommé Monsieur Benstiti à la tête de l’équipe, c’est le premier tournant du football féminin algérien. Il nous a apporté de la sérénité, tactiquement il a amélioré la tenue de balle. Il partage aussi son expérience internationale, notamment avec Lyon et le PSG. »
Un souffle nouveau accentué par l’arrivée de nouvelles joueuses et le développement des catégories jeunes : « Ils ont créé plusieurs équipes des U20, des U17. Ça permet de former les plus jeunes et d’atteindre le haut niveau. Le football féminin algérien se développe beaucoup plus depuis ces dernières années. »
Un groupe relevé, mais pas de complexe
Versée dans le groupe B, aux côtés du Nigeria, de la Tunisie et du Botswana, l’Algérie n’aura pas la tâche facile. Mais pour Guellati, la peur n’a pas sa place : « On est très déterminées. On sait que les matchs vont être très difficiles, mais on a la dalle vraiment. Groupe difficile, mais on va prendre match après match. On n’a pas peur. »
Elle revient d’ailleurs sur les récentes confrontations amicales contre le Nigeria : « On a eu deux matchs amicaux contre le Nigeria, deux défaites, mais dans les défaites, on apprend beaucoup plus que dans les victoires. On sera prêtes. On n’a peur de personne. On va jouer avec nos armes. »
Un football africain en pleine évolution
Enfin, Guellati a tenu à saluer le niveau global du football féminin africain :
« Le football féminin africain est en développement. Tactiquement, les équipes gardent de plus en plus le ballon, il y a des phases de jeu. Avant, on envoyait vite devant, maintenant, ça joue vraiment au football. »
Avant de conclure avec une promesse sans détour :
« La prochaine Coupe d’Afrique des Nations au Maroc, ça va péter dans tous les sens. Nous, on est là, on travaille, on est confiantes, et il faudra compter sur nous. »
La CAN 2024 sera peut-être le théâtre du renouveau tant attendu pour le football féminin algérien. Et avec une capitaine aussi habitée par la passion et le devoir, les Vertes ne seront pas là pour faire de la figuration.