Si l’on devait juger cette entame de Coupe Arabe à la simple lumière des chiffres, l’Algérie aurait bouclé sa première période avec une avance symbolique. Avec une meilleure possession, plus d’occasions, quelques éclairs ici et là. Mais le ressenti, lui, racontait tout autre chose. Une équipe confuse, souvent impuissante face à l’agressivité d’un Soudan venu avec l’idée claire de faire déjouer les Verts. Et il faut l’admettre, ça a fonctionné.
Comme si les choses n’étaient pas suffisamment compliquées, l’équipe nationale se retrouve réduite à dix juste avant de regagner les vestiaires après l’expulsion d’Adam Ounas pour un cumul d’avertissements. Une décision sévère, contestable, mais qui oblige surtout les Verts à aborder tout le second acte avec un handicap majeur.
Dans ce marasme, le seul rayon de lumière est venu du gardien soudanais, impeccable sur au moins trois situations nettes. Sans lui, l’Algérie aurait probablement ouvert la marque et changé le cours du match. Au lieu de cela, elle s’est engluée dans une première période où elle a davantage joué sur les nerfs que sur son talent.
Les réajustements à la pause étaient indispensables, face à cette bouillabaisse tactique qui a donné lieu à un placement hasardeux, une animation décousue et un manque de rythme flagrant. Pour une équipe censée prendre le jeu à son compte, elle était clairement dans un jour sans.
La seconde mi-temps n’a fait que confirmer les alarmes de la première. Logiquement, le Soudan a tenté de capitaliser sur sa supériorité numérique en avançant son bloc. Pression plus haute, duels plus durs, intensité physique assumée. En face, l’Algérie n’a jamais su quel visage adopter. Fallait-il défendre, resserrer les lignes et attendre ? Fallait-il au contraire se projeter vite, jouer les contres et tenter de surprendre ?
Ce doute s’est naturellement reflété dans la prestation de l’ensemble du groupe. Même l’entrée d’Islam Slimani, censée apporter du poids et du relief en attaque, n’a pas vraiment pesé sur l’issue de la rencontre.
Pour une équipe championne en titre, cette entrée en lice ressemble à un faux départ. La faute à Ounas ? Oui, mais pas seulement. L’expulsion a pesé, certes, mais elle n’explique pas l’absence d’idées, de maîtrise et d’inspiration d’une équipe algérienne incapable de dominer un adversaire physique, accrocheur, mais loin d’être injouable.
Au coup de sifflet final, il restait cette impression désagréable d’avoir passé 90 minutes à s’infliger un spectacle affligeant, loin du standing espéré. Alors oui, ce point arraché au forceps vaut ce qu’il vaut, mais il rappelle surtout une évidence. Pour espérer défendre son titre, l’Algérie devra très vite élever le curseur. Et pas qu’un peu.
LIRE EGALEMENT : Coupe Arabe 2025 / Algérie A’-Soudan : L’action qui coûte cher à Ounas ! (Vidéo)


