La CAF a publié ce jeudi un communiqué dévoilant les conclusions de sa Commission de Gouvernance, institution indépendante, qui a étudié les dossiers de candidatures aux postes de président de la CAF, de membres du Comité Exécutif de la CAF et de membres africains du Conseil de la FIFA en prévision des élections du 12 mars prochain au Maroc. Sans surprise, la candidature du président sortant Ahmad Ahmad a été rejeté !
C’est une fin brutale pour le Malgache Ahmad Ahmad. La Commission de Gouvernance de la Confédération africaine de football (CAF) a rejeté la candidature du président sortant, élu en 2017 et qui briguait un second mandat. Déclaré inéligible en raison de sa suspension de 5 ans par la FIFA pour corruption, le Malgache est banni de la CAF malgré son appel déposé auprès du Tribunal Arbitral du Sport de Lausanne.
A l’issue de sa réunion, la Commission de Gouvernance a validé seulement deux candidatures pour les élections de la CAF : celle du Sénégalais, Augustin Senghor (55 ans), et celle de l’Ivoirien Jacques Anouma (69 ans). La Commission “indépendante” a en revanche placé en attente les candidatures du Mauritanien Ahmed Yahya (44 ans) et du Sud-africain Patrice Motsepe (58 ans). En effet, des vérifications complémentaires ont été exigées avant une décision finale. Ces derniers sont invités à une audition qui sera organisée au Caire le 28 janvier prochain pour s’expliquer sur certains faits. Le premier, président de la Fédération mauritanienne, devra justifier sa présence à une Omra offerte par l’ex-président Ahmad Ahmad alors que le milliardaire sud-africain est mis en cause par une cérémonie du cinquantenaire de son club Mamelodi Sundowns où il a invité de nombreux dirigeants africains.
Le Tunisien Jary et le Marocain Lekjaa protégés ?
Concernant les dossiers de candidature des membres du Comité Exécutif de la CAF, la Commission de Gouvernance a validé 13 postulants tout en rejetant provisoirement 3 candidats qui devront eux-aussi se justifier lors d’une audience le 28 janvier prochain au Caire. Notons que sur les candidatures présentées, aucun Algérien n’y figure. Un aveu de faiblesse pour la FAF de Zetchi. Toutefois, la curiosité à relever concerne le Tunisien Wadie Jary. L’unique candidat de la zone Nord a reçu le feu vert de la Commission de Gouvernance de la CAF alors qu’il s’est vu infligé récemment une suspension de 4 ans par le Comité National Olympique Tunisien (CNOT) suite à une plainte déposée par le CS Chebba.
A l’instar du candidat tunisien Wadie Jary en lice pour le Comité Exécutif, le candidat marocain Fouzy Lekjaa, en lice pour figurer au Conseil de la FIFA, ne devrait avoir aucun problème concernant sa candidature. Malgré qu’il soit le bras droit du Malgache Ahmad Ahmad, tombé pour corruption, le Marocain ne semble nullement inquiété par la “patrouille”.
La candidature de Zetchi au Conseil de la FIFA en attente
La CAF a enfin souligné que les dossiers des candidats au Conseil de la FIFA, dont le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Kheireddine Zetchi en fait partie, sont “en cours de contrôle d’éligibilité au niveau des instances de la FIFA et le résultat sera communiqué en temps utile”. Autrement dit, la Commission de Gouvernance de la CAF, aussi indépendante soit-elle, reste soumise en dernier ressort aux décisions du Comité d’éthique de la toute-puissante FIFA. “Conformément à l’article 44 des statuts de la CAF, la Commission de gouvernance a analysé scrupuleusement les candidatures reçues en s’appuyant sur le rapport établi par une société internationale et indépendante de services d’investigation, spécialisée dans les contrôles d’intégrité -firme internationale partenaire notamment de la FIFA- de même que sur les informations fournies par le/la candidat(e) concerné(e) à travers un questionnaire d’éligibilité“, a expliqué l’instance africaine.
Pour rappel, la CAF élira pour un mandat de quatre ans le successeur de M. Ahmad Ahmad lors de la 43ème Assemblée générale ordinaire élective prévue le 12 mars 2021 à Rabat au Maroc.