L’Algérie et l’Egypte devraient – sauf cataclysme – rejoindre le Maroc et la Tunisie parmi les neuf qualifiés d’office de la zone Afrique (CAF) pour la Coupe du Monde 2026. Malgré le parcours abouti, du moins sur le plan mathématique, les supporters Égyptiens, tout comme les Algériens, ne trouvent pas l’emballement dans le jeu que proposent leurs sélections. Certains vont jusqu’à préférer que les Pharaons et les Fennecs n’aillent pas au Mondial avec l’encadrement actuel et le visage qu’ils montrent par peur d’humiliation. Phénomène social ou crainte justifiée ? Décryptage.
Cette semaine, Toni Kroos, champion du monde avec l’Allemagne et l’un des footballeurs les plus titrés au monde, a fait une déclaration édifiante. Ses mots montrent que les grandes nations au réel héritage footballistique sur le plan mondial savent être lucides sans basculer dans la négativité et l’annonce de cataclysme quand les choses ne tournent plus comme avant. La tenue et la mesure.
Du trône aux années lumières, les choses vont vite
« L’équipe nationale allemande ? Actuellement, nous n’avons pas un réservoir de 50 joueurs de classe mondiale. On se débrouille tant bien que mal. Il ne faut pas oublier qu’en ce moment, nous ne faisons pas partie de ceux qui peuvent nourrir de grandes ambitions », a déclaré l’ancien pensionnaire du Real Madrid désormais retraité non sans penser que « d’autres sont tout simplement meilleurs. Nous sommes à des années‑lumière de pouvoir parler de remporter la Coupe du monde. » Pourtant, du talent, il y en a dans tous les compartiments de l’effectif Julian Nagelsman avec les Sané, Gnabry, Kimmich, Musiala ou encore Ter Stegen. Cela n’a pas empêché les siens de s’incliner chez la Slovaquie en septembre débutant mal les “qualifiers” du Mondial. Un drame ? Pas vraiment.
Eliminée dès le premier tour lors des deux dernières éditions de CDM (2018 et 2022), la Mannschaft a un CV long comme un bras. C’est certainement le meilleur parmi toutes les nations du football avec 13 présences dans le carré d’as en 20 participation sur 22 possibles et 8 finales disputées pour 4 consécrations (autant que les participations algériennes confondues à cette compétition) en Coupe du Monde. Rien que ça. Malgré les deux sorties dès la phase de poules en Russie et au Qatar, il n’y a pas de catastrophisme chez les supporters qui prennent le football pour ce qu’il est : un jeu avant tout. Pourtant, l’héritage est véritable et la pression devrait être constante.
Egypte – Algérie : Postures favorables et mauvais présage
Parallèlement, dans notre malheureux tiers-monde, où les sélections font – la plupart du temps – de la figuration dans ce genre de rendez-vous, les choses sont prises plus (un peu trop ? ) à cœur. A la base, rien que la présence dans le raout planétaire devient un petit événement (les Égyptiens ne comptent que 3 participations alors qu’ils incarnent le mastodonte africain avec 8 sacres à la CAN). Par ailleurs, quand la qualification est (quasiment) actée, on trouve toujours le moyen de remettre le désordre aux premiers prétexte et signal qui laissent entrevoir un tournoi fiasco pour les visionnaires improvisés.
Nostradamus fait des émules. Notamment en Egypte et en Algérie. Les coéquipiers de Mohamed Salah et Riyad Mahrez n’ont manifestement pas pu séduire les supporters dans la campagne de qualification. Et les détracteurs vont toujours chercher des raisons extrasportives en faisant des analyses farfelues et superflues criant à des complots qui n’existent souvent pas.
Le bal est les fausses notes
On y décèle cette obsession maladive de dénigrer et jeter en pâture en toute facilité. Le phénomène du dégagisme à outrance pour se donner l’impression qu’on peut décider des sorts de X ou Y alors que ces mêmes agitateurs ne peuvent même pas prendre leur destin en main.
On dit souvent que “c’est à la fin du bal qu’on paie les musiciens“. La partition n’est même pas terminée que l’instrumentalisation demande à changer certains instruments voire l’orchestre Vladimir Petkovic. C’est vrai que le jeu des Verts ne va pas s’arranger comme par enchantement. Cela est évident. Toutefois, n’allons pas plus vite que la musique pour ne pas faire détoner Kassaman qui va entonner (on l’espère) dans les cieux des Amériques.
