Il suffit d’un instant pour basculer de l’état d’allégresse à celui de détresse. Et, nous, Algériens, avons pu le vérifier à nos dépens le 29 mars dernier au terme d’une soirée footballistique qui a viré à la grosse désillusion. Le tout en l’espace d’une seconde d’inattention qui nous a coûté une place en Coupe du Monde. Et il fallait digérer tout ça. Chacun a ciblé son coupable. Mais, c’est la théorie du complot qui a fini par prévaloir dans cette histoire. Avec l’anti-Algérien et l’extrême nationalisme qui ont primé sur la lucidité et l’éthique dans notre domaine qu’est le journalisme.
La déroute a pris une grande ampleur. Tout a été mis en place pour ne pas aller au fond du problème. Certes, Bakary Gassama a pris des décisions largement contestables pour arbitrer l’Algérie et le Cameroun. Toutefois, les Fennecs ont pu finir par tenir la partie du bon bout grâce à la réalisation d’Ahmed Touba marquée à la 118e minute.
L’absence de présence d’esprit
À cet instant, les protégés de Djamel Belmadi avaient validé leur place en Coupe du Monde 2022. Il suffisait juste de tenir bon dans les derniers instants. On avait presque oublié que Belaïli a raté l’immanquable et que Gassama avait accordé un avantage litigieux pour les visiteurs en plus de priver Islam Slimani d’un pénalty et d’un but. Les Verts avaient montré du caractère mais oublié d’optimiser leur concentration dans une enceinte blidéenne en ébullition. Fatal.
Avec un peu plus de présence d’esprit et de maîtrise dans l’aspect psychologique, beaucoup de personnes n’auraient pas investi dans l’incrédulité et le désespoir d’une partie de la population qui s’est accrochée vainement à un espoir mensonger. Aussi, les “complotistes” se sont avérés plus “crédibles” et audibles que les gens qui ont essayé de préserver l’éthique journalistique en restant loin des ragots et de l’ineptie desquels les malhonnêtes ont usé pour duper des audimat et lectorat sonnés par la tournure dramatique vécue à quelque encablures du Qatar.
Fumisteries et les anti-patrie
Les réalistes ont été supplanté par les médiocres utopistes qui ont profité des malheurs de l’Algérie pour assouvir leur notoriété en dégageant la voie pour une sorte d’hérésie. Et ils ont réussi à avoir une audience qui défend leurs histoires à dormir debout, leurs arguments farfelus assortis de promesses de déballer des preuves nébuleuses et inexistantes. Ils ont même pu faire croire qu’ils étaient en mesure de saisir des instances comme la FIFA et le TAS alors que ces structures ne traitent qu’avec des organes officiels et non les personnes tierces.
Par ailleurs, même après la notification de la FIFA qui déboutait la FAF, les vendeurs de salades pourront vivre d’un statut de nationaliste. En effet, ils ont persuadé leur “armée” qu’ils étaient les militants exclusifs d’une “algérianité” acquise à coup de mensonges et de fumisteries. Ainsi, ceux qui les ont dénoncés et contredits feront avec la taxe de “traîtres”. Cette tournure surréelle qu’a prise la non-qualification et la scission entre les enfants d’un même pays est bien plus grave qu’une place dans un tournoi de football. Et ce syndrome de nationalisme mal-placé a affecté de nombreux domaines. Un vrai foutoir.
>> La fin de match filmée depuis les tribunes à Tchaker :