Dans une autre vie, Victor Lekhal aurait été champion d’Afrique. En ce début d’année 2019, l’ancien Havrais avait tout. Le talent, l’élégance, le charisme. Autant d’arguments pour s’inscrire durablement chez les Verts.
Djamel Belmadi, alors sélectionneur de l’Algérie, ne s’y trompe pas et lui offre une première cape au mois de mars, lors d’un amical face à la Tunisie, à Blida. Mais l’histoire, parfois cruelle, ne laisse même pas le temps aux rêves d’éclore. À peine un quart d’heure de jeu et Lekhal quitte le terrain sur une civière. Verdict : ligament croisé. Le rideau tombe avant même que la pièce n’ait commencé. Sa carrière en équipe nationale se résumera alors à quatorze minutes. Quatorze minutes et une immense frustration.
Commence alors un long combat loin des feux de la rampe. Lekhal quitte Le Havre, quitte la France, s’exile dans le Golfe pour tenter de retrouver son meilleur niveau. Il passe deux ans à Umm Salal (52 matches, 10 buts) puis rejoint cet été Qadsia SC (10 matches, 0 but). Beaucoup le croient perdu pour la sélection. Lui aussi, sans doute.
Et puis, miracle. Lundi, face à l’Égypte, Madjid Bougherra lui offre une seconde chance. Un rôle sorti de nulle part. Le milieu n’était même pas destiné à participer à ce stage. Mais quand le destin s’invite, il ne frappe jamais à moitié. En quatre-vingt-dix minutes, Lekhal s’impose comme l’un des meilleurs Algériens sur le terrain. Une évidence ! L’ancien capitaine du Havre AC (286 matches, 19 buts) n’a rien perdu de sa superbe.
À 31 ans, le voilà qui entame une nouvelle carrière internationale. Qui l’eût cru ! Et la belle histoire ne se limite pas à un match quasi parfait face à l’Égypte. Il est aujourd’hui capable de disputer la Coupe arabe et de réécrire une carrière internationale que plus personne n’attendait. Y compris lui, à vrai dire…
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