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EXCLU – Karim Matmour : « Je suis dans la meilleure cellule de recrutement au monde »

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Karim Matmour
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Ancien international algérien, demi-finaliste de la CAN 2010 et mondialiste 2010 en Afrique du Sud, Karim Matmour (36 ans) est aujourd’hui recruteur pour le Bayer Leverkusen. Celui qui comptabilise 30 sélections avec les Fennecs a eu la très grande amabilité de se livrer sur son parcours de joueur, son métier actuel et ses aspirations professionnelles. Enfin, il est également revenu sur les prestations de la sélection nationale emmenée par Djamel Belmadi. Entretien exclusif.



Flashback sur sa carrière:

 « Je croyais que le coach était en train de me pourrir, mais en fait il me félicitait ! »

Au sein de ta génération en sélection, bon nombre de joueurs issus de la formation française sont très vite allés à l’étranger, comment expliques-tu ton départ très tôt en Allemagne ?

C’était un ressenti personnel qui m’a amené à prendre la décision de partir à 17 ans en Allemagne. D’autant plus que j’avais encore l’âge de percer en France. Fribourg me voulait et a tout fait pour que je vienne. De mon côté, j’étais à la frontière (RC Strasbourg, ndlr) et je n’avais aucune anxiété à partir à l’étranger pour découvrir autre chose.

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Tu découvres un nouveau pays, des nouvelles méthodes de travail, un nouvel environnement, comment s’est passé ton intégration?

Très difficile au début car je ne parlais pas un mot d’allemand. Je ne comprenais absolument rien ! (Rires). D’ailleurs j’ai une anecdote. Quand j’arrive à Fribourg, Christian Streich (actuel coach de l’équipe première, ndlr) était l’entraîneur des 18 ans à l’époque et on m’a intégré à cet effectif. On se rend à un tournoi en Suisse je crois. Premier match, je sens que je joue bien et que ça se passe plutôt bien. À la mi-temps, il est devant moi et comme il est très émotionnel et que je comprends rien,  j’avais l’impression qu’il me criait dessus. Du coup je demande au traducteur “pourquoi il me crie dessus comme ça?”. C’est après que j’ai compris qu’il était en train de me féliciter alors que je croyais qu’il me détruisait ! (rires). C’est un petit exemple pour montrer la différence de culture par rapport à ce que j’avais connu en France. Mais sinon, les Allemands sont supers accueillants et l’atmosphère au sein du groupe n’était pas aussi concurrentiel qu’en France, je sentais une certaine unité entre nous, les joueurs. J’étais comme dans une famille, surtout à Fribourg, ils ont tout fait pour me mettre dans les meilleures conditions.

Comment se fait ton arrivée à Monchengladbach et qualifierais-tu cette période comme la plus faste de ta carrière en club ?

Tout s’est fait très rapidement. J’avais joué contre eux dans leur stade et je m’étais dit si un jour ils me veulent j’y vais direct. Ça s’est fait comme ça. La première année, Fribourg m’avait bloqué mais la suivante ils m’ont finalement laissé partir. Après concernant la période faste, aux yeux du public algérien c’est peut-être à ce moment-là parce que c’était en même temps qu’Oum Durman etc mais j’ai continué à être tout aussi performant après. Notamment à Francfort où j’ai aussi eu des bons moments.

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Par la suite, tu as découvert la Championship avec Huddersfield en 2015. Quelle différence as-tu noté entre l’Allemagne et l’Angleterre?

En Angleterre, c’est un jeu beaucoup plus direct. Ça n’hésite pas à balancer devant et advienne que pourra. Quand t’es au milieu, le ballon ne fait que de passer au dessus de ta tête. En Allemagne, c’est plus structuré, ça prépare beaucoup plus les phases offensives. Il y a aussi un impact physique beaucoup plus important en Championship car les arbitres laissent beaucoup jouer. Je me souviens qu’il fallait que je m’adapte au début.

Avec le recul, quel regard portes-tu sur ta carrière en club ?

Quand je regarde en arrière et je vois d’où je viens, je me dis que j’aurais pu peut-être faire mieux. Je suis content de ma carrière, j’ai évolué dans de très bons clubs, mais j’aurais voulu aller voir un peu plus haut.

 « On ne s’est pas correctement préparés pour la Coupe du Monde 2010 »

Passons à la sélection nationale, ta fin de parcours ne s’est pas faite dans les meilleures conditions…

Oui je pense que ça aurait pu mieux se faire. En fait, ça faisait des années que j’enchainais les matchs sans avoir de vacances. J’avais demandé au coach Vahid si il était possible de ne pas me convoquer pour un match amical afin de revenir plus fort pour les échéances importantes. Mais lui n’a pas vu les choses de la même façon. Après pour me reprendre c’était compliqué à cause de l’emballement médiatique autour de cette affaire. La transition n’a pas été bien gérée par tout le monde et j’aurais préféré une autre fin, c’est clair.

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Quand on pense à Karim Matmour, il y a deux matchs qui nous viennent à l’esprit : Algérie-Égypte à Blida (3-1 ; ndlr) et Algérie-Côte d’Ivoire de la CAN 2010 (3-2 ; ndlr). Quel match t’as le plus marqué ?

Le but face à la Côte d’Ivoire c’est vraiment un très bon souvenir mais l’ambiance de Blida lorsque j’ai marqué c’était juste exceptionnel. C’était un match tellement attendu et l’explosion du stade à Blida émotionnellement c’est beaucoup plus fort. À la CAN c’était aussi une grande émotion mais face à l’Égypte c’est comme si il y avait eu un énorme soulagement.

Justement, la CAN 2010, avec le recul, satisfait du parcours ou frustré de la façon dont ça s’est terminé ?

On était programmé pour aller au bout. On voulait gagner cette compétition. On débute mal face au Malawi, tous les joueurs suffoquaient à la mi-temps (Rires). Après grâce à notre mental on a su atteindre les demi-finales. On se sentait invincibles. La force de ce groupe c’était son mental. Après le Malawi on a su se remobiliser, après avoir encaissé le but face à la Côte d’Ivoire aussi. Même face à l’Égypte on est menés 1-0 mais on ne baisse pas les bras. L’atmosphère était bizarre, on avait l’impression que quoi que l’on faisait on allait être sanctionné. Ce match ne s’est pas passé normalement et on a terminé cette CAN avec un goût amer.

Un mot sur la Coupe du Monde 2010, avec le recul, que penses-tu de cette participation? Quel était l’objectif ?

Notre objectif était de passer le premier tour. Malheureusement, tout le monde a mal préparé cet évènement par manque d’expérience je pense. Quand je dis tout le monde c’est nous les joueurs et la Fédération. Quand tu participes à ce genre de compétition, il y a tellement de paramètres à prendre en compte. Le football de haut niveau est fait de petits détails. D’ailleurs, quatre ans plus tard l’EN fait un meilleur parcours parce qu’elle a engrangé de l’expérience.

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Tu as connu l’ère Saadane puis celle d’Abdelhak Benchikha et enfin celle de Vahid. Que retiens-tu de ces trois périodes ?

Avec Vahid et même si avec moi ça s’est finalement pas bien passé, j’ai tout de suite senti une montée en puissance et que quelque chose de bon allait venir. Il fallait juste laisser le temps. Saadane avait mis l’humain au centre de tout, plus qu’un simple groupe, on était une famille où chacun avait un rôle. Après sous Benchikha c’était plus compliqué car il y a beaucoup de nouveaux éléments qui sont venus au sein de l’effectif donc on avait perdu cet esprit familial. Il n’y avait plus trop de cadres ni de hiérarchie. C’est important d’avoir ces deux choses dans un effectif et je le vois encore plus dans mon métier aujourd’hui.

Sa vie de recruteur au Bayer Leverkusen:

 « J’ai toujours voulu être coach mais l’opportunité d’être recruteur s’est présentée à moi »

Quel métier voulais-tu exercer à la fin de ta carrière de footballeur ?

Je voulais faire coach avant de passer mes diplômes, j’ai toujours voulu cela même en tant que joueur. Du coup j’ai passé mes diplômes dans cet objectif.

Tu as connu une expérience sur un banc (Kehler FV, ndlr). Que retiens-tu de cette aventure ?

L’expérience a Kehler a été super enrichissante pour moi. J’ai cette fibre pour la transmission, c’est aussi pour ça que j’ai choisi d’être entraineur. J’aime transmettre mes idées aux joueurs.

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Du coup, pourquoi avoir choisi le métier de recruteur ?

Je n’ai pas choisi d’être recruteur c’est le directeur sportif de Leverkusen, Simon Rofles, qui était là pendant ma formation de coach et qui avait aimé mon niveau d’analyse. Au début je ne voulais pas car je voulais être coach. Mais après plusieurs réunions, il m’a convaincu. Et je ne regrette pas d’avoir pris ce chemin car c’est une très belle expérience pour moi.

Peux-tu nous détailler la semaine-type d’un recruteur pour le Bayer Leverkusen ?

On va commencer la semaine par le week-end. Le vendredi soir je me rend dans un stade pour voir un match, le samedi deux matchs et dimanche deux également. Dans la mesure du possible, j’essaye d’assister à 4-5 rencontres dans le week-end. Ça demande beaucoup de déplacements, et beaucoup de kilomètres à faire. Ensuite, en début de semaine, je transpose tout ce que j’ai vu le week-end dans la base de données du club. Je fais un retour sur mes impressions avec la cellule de recrutement. On fait un débrief en interne puis on s’accorde un jour de repos en milieu de semaine. Ensuite, on prépare le week-end d’après en visionnant des vidéos pour se positionner sur tel joueur ou tel match.

Cela demande énormément d’investissement. Apprécies-tu ce que tu fais ?

Comme je le disais, c’est un métier qui prend beaucoup de temps et d’énergie car il y a beaucoup de routes et de déplacements. Il y a aussi une grosse part d’analyse et de réflexion et c’est ce qui me plait, c’est super enrichissant. Après le football en général demande de l’investissement peu importe le poste et la fonction. Il faut être passionné par le football et par ce que tu fais. D’ailleurs ce week-end j’en parlais avec des recruteurs de grands clubs qui me disaient que pour être recruteur, il ne faut pas seulement être passionné de football mais de scouting d’une manière générale. C’est un métier à part entière. Il ne faut pas avoir peur d’être seul car t’es souvent seul dans tes déplacements.

Certains spécialistes et acteurs du monde du football martèlent que le recruteur est un peu le dindon de la farce et n’est pas écouté dans certains clubs. Te sens tu écouté au Bayer Leverkusen ? Quels sont tes interactions avec les autres membres du club ? Est-ce un métier qui génère de la frustration ?

Tous les clubs ne fonctionnent pas de la même façon. Chez nous, tout part de la cellule de recrutement. Le Bayer Leverkusen accorde une très grosse importance à cette cellule. C’est la cellule qui soumet les noms. Après, le dernier mot revient au directeur sportif et au président car c’est lui qui gère le volet financier. Me concernant, il est arrivé que je donne des noms et que le club ne soit pas en mesure de se positionner sur le joueur. Tu es un peu frustré car tu te dis que ça aurait pu être bien pour le club. Mais de toute façon les décisions sont collégiales au sein de la cellule. Si on coche le nom d’un joueur c’est le fruit d’une réflexion partagée par tous les membres. Finalement c’est un travail collectif donc ça a beaucoup d’impact au sein du club. Chez nous, avant qu’un joueur ne soit recruté, il y a beaucoup de paramètres qui sont analysés.

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Justement, comment un club comme le Bayer procède ? Comment se déroule le processus de recrutement ?

(Rires) Ah ça c’est la denrée rare. Je ne peux pas en parler. C’est le secret de fabrication du club qui a été mis en place depuis des années. Je suis désolé, je voudrais vraiment pouvoir te donner des informations mais je n’ai pas le droit. Notre façon de procéder est très poussée pour éviter au maximum les risques. Le risque 0 n’existe pas mais tout est fait pour éviter de se tromper.

Le moindre détail est donc important, comme la personnalité et la sphère privée du joueur…

Tout ce que je peux te dire c’est qu’on s’intéresse à tout et que l’on sait tout ! (Rires)

Dossier classé secret défense donc… On imagine que c’est notamment dû à la rude concurrence avec les autres clubs.

Oui c’est ça forcément mais on se tient aussi au fait de toutes les nouvelles façons de faire. On analyse en permanence ce que fait la concurrence et comment elle se positionne. On a des clauses de confidentialité par rapport au process de recrutement c’est pour ça que je peux pas en parler, désolé.

On a vu l’apparition de la data dans le scouting (le cas de Brentford, ndlr). Qu’en penses-tu ? Quel apport a-t-elle dans ton activité ?

C’est une information complémentaire qui va nous aider dans notre travail. C’est un plus. Mais l’information principale reste l’œil et ce que l’on voit sur le terrain. Si il suffisait juste d’avoir des stats, je ne ferais pas autant de déplacements ! (rires)

 « Le joueur algérien a toutes les caractéristiques que recherchent les clubs allemands »

Quelle évolution entrevois-tu dans ce métier ou dans ta vie en général ?

Tout ce qui m’arrive n’était pas prévu. Je vis au jour le jour. La vie m’a appris à vivre le moment présent. Quand j’étais joueur je m’étais fixé un plan de carrière avec des étapes et certaines ne sont naturellement jamais arrivées. Aujourd’hui je laisse faire le destin et on verra bien.

Quels points positifs retiens-tu du métier de recruteur ?

Tu rencontres beaucoup de monde. Tu es dans le monde du football donc tu fait ce que tu aimes. J’ai un emploi du temps que je peux aménager comme je veux. Tu peux toujours t’adapter. Il y a beaucoup de côtés positifs dans cette expérience. J’ai la chance d’être dans la meilleure cellule de recrutement au monde. Il y a beaucoup d’analyse et je suis en discussion permanente avec des experts et des anciens coachs professionnels qui sont aujourd’hui dans cette cellule. C’est une véritable chance pour moi.

Beaucoup parlent du rapport temps-investissement / salaire pas assez proportionnel. Certains scouts deviennent agent. Qu’en penses-tu ?

Être agent c’est un métier difficile. Un tout autre métier que celui de recruteur. À la fin de ma carrière on m’avait proposé de faire agent mais ça ne m’intéresse pas je ne me vois pas là-dedans.

En quoi ta carrière de joueur professionnel t’aides aujourd’hui dans ton métier de recruteur ?

Ça m’apporte beaucoup puisque j’étais un joueur polyvalent et je comprends les différents déplacements des joueurs. J’arrive à me projeter plus facilement et  à savoir ce qu’ils vivent. C’est un gros plus pour moi au quotidien.

Quelle zone géographique couvres-tu ?

Je suis principalement en France. J’ai aussi un regard sur l’Afrique du Nord. Je me déplace aussi pour voir les sélections nationales afin de superviser les joueurs que nous ciblons.

Justement, cinq joueurs du championnat local (Zorgane, Kadri, Amoura, Ghacha, Messaoudi) ont rejoint l’Europe. Avez-vous un œil sur ce qui se fait en Afrique ou c’est encore au second plan ?

J’ai un œil là-dessus. On suit le parcours des joueurs algériens, les étapes intermédiaires qu’un joueur peut faire en arrivant en Europe. On se positionne pas tout de suite, on attend de voir si il valide ou non son arrivée afin de se positionner dessus par la suite.

 « Ramy Bensebaini est un très bel ambassadeur des Algériens en Allemagne ! »

Que penses-tu de la filière Paradou AC – Belgique ? Plus globalement de la formation en Algérie ?

Je plébiscite énormément ce genre de choses. On a des joueurs qui ont les caractéristiques collant parfaitement à ce que recherchent les clubs en Allemagne. Il faut juste un cadre de formation pour ces joueurs. Les qualités, bien sûr qu’ils les ont.

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Quand tu parles de caractéristiques, tu veux parler du bagage technique ?

C’est ça. Le joueur algérien a un bagage technique qu’il a construit dans la rue. En Europe, ça va devenir une denrée rare dans les années à venir car la société européenne a évolué et par rapport à avant, les jeunes ne jouent plus autant dans la rue. La technicité qui s’acquiert dans la rue, en bas de chez toi, pas celle des entrainements, commence à disparaître petit à petit.

Ramy Bensebaïni est actuellement au Borussia Monchengladbach, ton ancien club. Comment juges-tu sa trajectoire ? Son arrivée au Borussia a dû être minutieusement préparée ?

Le Borussia Monchengladbach ne fait rien au hasard. Si il a été recruté c’est qu’ils ont très bien étudié son profil. C’est un très bel ambassadeur des Algériens en Allemagne. Il n’y a que du positif lorsque l’on parle de Ramy Bensebaïni. Il s’est imposé et tout se passe très bien.

Son pendant à droite, Youcef Atal, était sur la tablette de nombreux clubs européens avant que son hygiène de vie ne soit décriée… Les clubs sont extrêmement attentifs à ça, tu confirmes ?

Bien entendu, tous les paramètres sont importants. Comme je te disais tout à l’heure nous sommes attentif à tout.

 « Une aventure au sein de la FAF ? Je ne ferme la porte à rien du tout »

La FAF a mis en place une « Task Force » pour superviser des jeunes binationaux en Europe. Si on te propose de rejoindre l’aventure, ça t’intéresserais de travailler pour la Fédération ?

Oui je croise les membres de la Task Force sur les terrains ! Pour ce qui est de la FAF, tout le monde connaît mon attachement à la Fédération et à l’Algérie en général. Après dans le football tout peut aller très vite, je suis très bien au Bayer Leverkusen mais je ne ferme la porte à rien du tout. Comme je disais tout à l’heure je laisse le destin faire les choses.

Que penses-tu des reconversions de Anthar Yahia, Karim Ziani et Madjid Bougherra? Avaient-ils la fibre de ce qu’ils font aujourd’hui ? Es-tu encore en contact avec eux ?

Toujours en contact plus ou moins réguliers. Il y a aussi Yazid Mansouri que je croise très souvent sur les terrains car il est recruteur pour Nottingham Forest. Madjid et Anthar ont toujours eu ce côté leader. Déjà sur le terrain à l’époque, c’est pas surprenant qu’ils soient devenus ce qu’ils sont aujourd’hui. Concernant Karim Ziani, il était force de proposition dans le vestiaire en tant que  joueur. Il prenait souvent la parole en premier, comme après la défaite du Caire. De toute façon, dans notre génération on avait tous beaucoup de caractère donc tout le monde aurait pu devenir coach.

L’Algérie de Belmadi

 « Le plus gros adversaire de l’Algérie, c’est l’Algérie elle-même »

Quel regard portes-tu sur la sélection nationale de Djamel Belmadi ?

Ce qu’ils sont en train de réaliser est très fort. 28 matchs sans défaite c’est énorme. Djamel Belmadi a apporté beaucoup de choses et c’est ultra plaisant de voir ce que la sélection est en train de faire.

En voyant l’effectif actuel, quel est ton avis sur les prochaines échéances, vois-tu ce groupe aller en Coupe du Monde ?

Ce qui est sûr c’est qu’il y a un vrai groupe. Une vraie ossature qui nous laisse penser qu’ils peuvent encore faire de belles choses. Le coach Belmadi les cadre bien. En fait, le plus gros adversaire de l’Algérie c’est l’Algérie elle-même. Je scrute ce qui se fait au jour le jour et je pense qu’il y a de grandes choses à faire.

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Concernant l’ossature, certains aimeraient un peu plus de sang neuf pour éviter une éventuelle fin de cycle non préparée tandis que d’autres militent pour garder le même groupe avec l’argument de la stabilité. Qu’en penses-tu ?

Là c’est un long sujet que tu me proposes et on risque de repartir pour une heure de discussion! (Rires). Pour faire simple, c’est toujours super compliqué de garder un équilibre au sein d’un groupe. C’est une composante super fragile quand tu vois les plus âgés qui s’en vont et les plus jeunes qui arrivent et qu’il faut intégrer, la problématique du sélectionneur national ou d’un coach en général est de garder cette balance. C’est ce qui a de plus dur. En tout cas si tu changes tout du jour au lendemain, ça ne fonctionnera pas.

Tu as évolué avec Sofiane Feghouli lors de ses premiers pas en sélection, que penses-tu de sa longévité et de son importance au sein de la sélection ?

Oui et d’autant plus que je connais son dévouement et son investissement personnel pour l’Équipe nationale. Le travail de l’ombre qu’il fait est super important, cela demande beaucoup d’énergie et ce n’est pas tous les joueurs qui sont capables de faire ce qu’il fait.

La Gazette du Fennec te remercie, Karim..

Avec plaisir ! Merci à vous!

Entretien réalisé par Abdelkader Zinou, pour La Gazette du Fennec

Bonus – Matmour dans ses œuvres :

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