Alors que l’édition 2024 du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) bat son plein en Tanzanie, en Ouganda et au Kenya, une autre réalité, bien moins reluisante, refait surface en Algérie. Les membres de la commission locale d’organisation du CHAN 2022, accueilli avec faste par l’Algérie, attendent toujours — deux ans et demi plus tard — la régularisation de leur situation et le paiement de leurs dus par la Fédération algérienne de football (FAF).
Dans une lettre officielle adressée au président de la FAF, Walid Sadi, et dont La Gazette du Fennec a été destinataire d’une copie, les membres du Comité d’organisation locale (LOC) dénoncent un long silence administratif et un traitement injuste, après avoir travaillé sans contrat officiel dès novembre 2022, dans un contexte d’urgence organisationnelle, parvenant au prix de gros sacrifices à offrir l’une des meilleures organisations d’un tournoi d’Afrique, de l’avis de tous.
Le “COL” dans l’expectative
À Alger, Oran, Annaba et Constantine, aucun des membres de cette commission n’a, à ce jour, perçu la moindre indemnité, malgré les promesses répétées des instances concernées. Pire encore : des contradictions internes viennent ternir davantage ce dossier sensible.
L’actuel secrétaire général de la FAF, Nadir Bouzenad, avait lors d’un échange avec des représentants du COL imputé la responsabilité du blocage à Rachid Oukali, ancien président du comité d’organisation du CHAN 2022, l’accusant de ne jamais avoir transmis les contrats des collaborateurs à la FAF. Une version contredite par des documents certifiés qui attestent, accusé réception à l’appui, que Oukali a bel et bien remis les contrats en juillet 2023. Où sont passés les contrats ? Là aussi, les versions s’affrontent et se confrontent à la FAF comme si le dossier du CHAN était devenu tabou dans les locaux de Dely Ibrahim.
Une promesse de règlement… jamais tenue
Cette situation vient contredire les déclarations médiatiques faites par Bouzenad à la veille de la réélection de Walid Sadi à la tête de la FAF, lorsqu’il avait assuré que « l’ensemble des dettes, y compris celles du CHAN 2022, ont été réglées ». Une affirmation que les plaignants réfutent dans une note explicative annexée à leur courrier, affirmant que certains prestataires n’ont à ce jour pas perçu leurs honoraires.
Ils dénoncent une attitude qui frise la condescendance de la part des responsables de la FAF qui ont fermé toute porte à un règlement de ce dossier, balayant d’un revers de main les sacrifices d’une centaine de collaborateurs qui ont travaillé durant trois mois pour la majorité sous une pression terrible, mais avec passion et abnégation pour faire du CHAN Algérie-2022 une totale réussite.
Sadi appelé à réagir
Dans leur lettre à Walid Sadi, les membres du Comité d’organisation locale demandent une intervention rapide et transparente de la FAF pour clôturer un dossier, tout en avertissant que la persistance de ce flou nuit gravement à l’image des institutions sportives algériennes, et en premier lieu celle de la Fédération.
Ce retard de paiement, dans un dossier aussi symbolique que celui d’un tournoi continental organisé à domicile, jette une ombre sur les capacités de gestion et de suivi de la FAF, dont les dirigeants de l’époque insistaient sur la nécessité de réussir l’organisation du CHAN pour booster la dossier de candidature de l’Algérie pour l’organisation de la CAN 2025. Une clarification publique et une action concrète s’imposent, pour tourner la page d’un CHAN 2022 qui, pour beaucoup, n’a toujours pas été digéré.
