Il y a les joueurs touchés par la grâce et il y a ceux qui doivent travailler sans relâche pour s’imposer au plus haut niveau. Slimani fait sans doute partie de cette deuxième catégorie. Sortie des entrailles du championnat algérien, le numéro 9 a travaillé d’arrache-pied pour se faire un nom. Grâce à un coup de pouce du destin et la bienveillance de Vahid Halilhodzic, l’enfant de Ain Benian fait aujourd’hui partie des meilleurs attaquants de l’histoire du football algérien. Déjà sauveur de l’Algérie lors du Mondial 2014 au Brésil avec son but importantissime face à la Russie, Islam Slimani a aussi sauvé les Verts d’une catastrophe face à la Tanzanie le mois dernier.
Slimani – Meilleur joueur du mois de Novembre !
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Un joueur phare, pas seulement un joueur de tête
Du haut de son mètre 86, Islam Slimani fait figure de point de repère sur le terrain. Si le joueur n’est pas très rapide, il se déplace beaucoup et décroche souvent pour servir d’appui à ses partenaires. Son bon jeu de corps lui permet de conserver le ballon en attendant qu’une solution s’offre à lui, il n’hésite cependant pas à se retourner face au jeu pour trouver un coéquipier en profondeur. La marque de fabrique du joueur reste le domaine aérien dans lequel il excelle tout particulièrement. SuperSlim vole souvent plus haut que ses adversaires pour mettre le coup de tête décisif. Le numéro 9 marque énormément de cette façon, à tel point que l’on oublie parfois de souligner que cette efficacité est la conséquence directe d’un autre aspect de son jeu: son placement.
En effet l’attaquant est très souvent là où il faut quand il faut l’être, cette lecture du jeu fait de lui un renard des surfaces, toujours bien placé n’attendant plus qu’à pousser le ballon dans les filets. Mais ce n’est pas tout, cette science du placement lui permet de compenser un manque de vitesse relatif. Son deuxième but contre la Tanzanie à Dar Es Salam en est l’illustration parfaite, sa course continue provoque la passe en profondeur de Mahrez, la finition de Slimani est le geste parfait, crochet afin d’éliminer le gardien et s’ouvrir les buts pour pousser tranquillement le ballon au fond. Au-delà du geste parfait réside un message fort qui doit résonner dans les oreilles de ses détracteurs, non, Slimani n’est pas qu’un joueur de tête.
D’une importance capitale au Sporting CP
Depuis son arrivée au Sporting, Islam Slimani a fait preuve d’une progression constante et d’une exemplarité qui force le respect. D’abord Supersub il s’est vite montré incontournable à Lisbonne en enchaînant les buts et les bonnes prestations. Sa réussite coïncide avec le retour de son club au plus haut niveau, puisqu’en trois saisons avec le Sporting, Slimani a remporté deux titres (Coupe et Supercoupe du Portugal) et a été Vice-champion du Portugal en 2014, une seconde place qui avait offert aux Lions une place parmi l’élite européenne en Ligue des Champions. Un retour au premier plan auquel l‘international algérien n’est pas étranger. Son club lui a d’ailleurs rendu hommage en révélant la statistique suivante: Slimani a marqué 33 buts en match officiel avec le Sporting pour un bilan de 29 victoires, 3 nuls et 1 défaite.
Des chiffres flatteurs qui démontrent que Slimani marque des buts qui comptent. De quoi attiser les convoitises, puisque plusieurs écuries de Premier League dont Crystal Palace seraient sur les traces du buteur algérien. Selon le Daily Mirror, les Eagles seraient prêt à offrir jusqu’à 20 millions d’euros au Sporting pour s’attacher les services de Slimani dont le contrat court jusqu’en 2020. La presse britannique ne tari pas d’éloges concernant l’international algérien, dans le journal londonien Evening Standard il est dit de Slimani qu’il a la force d’Andy Caroll avec la technique de Demba Ba. Une comparaison visant à démontrer que le numéro 9 a les qualités nécessaire pour s’imposer en Premier League, championnat dans lesquels les attaquants longilignes, puissants, dotés d’un bon jeu de tête sont très appréciés. Une chose est sûre Lisbonne ne laissera pas partir facilement son attaquant vedette.
Attaquant numéro 1 en Équipe nationale.
Beaucoup de critiques envers Islam Slimani proviennent de son propre public, c’est-à-dire les fans de l’EN. On lui reproche à tort sans doute son manque de technique et son incapacité à marquer autrement que de la tête. Un paradoxe relativement aberrant puisque oui, on reproche tout de même ici à un attaquant de marquer… Une critique d’autant plus incompréhensible que l’Algérie sort d’une période de disette offensive. Rappelons-nous que les scores fleuves étaient bien rares il fut un temps. En 2010, l’Algérie qui a réalisé la prouesse de figurer en Coupe du Monde, n’inscrira cependant pas le moindre but. C’est dans ce contexte qu’en 2012 Vahid Halilhodzic, en manque de solutions en attaque, fera appel à Slimani alors méconnu du grand public.
Trois ans plus tard il est le meilleur buteur algérien en activité avec 20 buts en 41 sélections, et aura été entre temps un des grands artisans de la Coupe du Monde 2014, dans laquelle l’Algérie a réalisé l’exploit de se qualifier pour les huitièmes de finale, pour s’incliner ensuite dignement contre les futurs champion du monde allemands. A seulement 27 ans et un peu plus de trois ans après sa première sélection, il peut déjà prétendre détrôner Tasfaout et devenir ainsi le meilleur buteur de l’histoire de la sélection algérienne. Une belle histoire lorsque l’on sait qu’il y a peu Slimani évoluait encore en troisième division algérienne, loin de se douter qu’un jour peut-être il marquerait l’histoire du football algérien de son empreinte. Un modèle tout simplement.
Yahia Saouthi,
La Gazette du Fennec.
