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L'Algérie et la CAN : une histoire de rendez-vous manqués

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La 32ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations débute ce vendredi en Égypte (21 juin-19 juillet) et verra l’Algérie participer pour la 18ème fois de son histoire à la grande messe africaine. Très loin derrière l’Égypte (7 sacres), le Cameroun (5) ou encore le Ghana (4), l’Algérie (1 sacre à domicile en 1990) possède un bien maigre palmarès au regard de son potentiel avec un bilan défavorable de 25 défaites contre 22 victoires en 67 rencontres. Entre exploits et désillusions, les Fennecs sont passés par toutes les émotions !

L’Équipe nationale d’Algérie a participé à 17 phases finales de la Coupe d’Afrique des Nations en 31 éditions (1968, 1980, 1982, 1984, 1986, 1988, 1990, 1992, 1996, 1998, 2000, 2002, 2004, 2010, 2013, 2015, 2017). Avec un seul sacre à domicile en 1990, l’EN a disputé un total de 67 matchs qui se sont soldés par 22 victoires, 20 nuls et 25 défaites. Les Verts comptabilisent un total de 80 buts marqués et 83 buts encaissés. Un bilan défavorable qui ne reflète pourtant pas le potentiel du football algérien. Au niveau palmarès, l’Algérie occupe la 10ème place au classement général des nations africaines avec 1 sacre en 1990, 1 finale en 1980 et deux places de troisième.

Des débuts laborieux dans les années 60′ et 70′

Entre l’Algérie et la CAN, c’est souvent une histoire de rendez-vous manqués. Le ton a été donné dès la première apparition des «Fennecs» dans cette compétition, en 1968. Après avoir raté les cinq (5) premières éditions disputées en 1957, 1959, 1962, 1963 et 1965 en raison de la guerre d’indépendance, l’Algérie participe à sa première phase finale de la CAN en 1968 en Éthiopie.

algerieonze CAN 1968 lalmas lemoui

Sous la conduite du Français Lucien Leduc, l’Algérie se présente à Adis-Abeba dans l’inconnu sans l’icône Rachid Mekhloufi (31 ans, doublé Coupe-Championnat avec l’AS Saint-Etienne cette année là) mais avec la star naissante Hacène Lalmas (24 ans). Inexpérimentés et plongés dans un contexte totalement hostile, les Verts proposent un football offensif mais ne franchissent pas le premier tour. S’en suivra une décennie de galères où les Verts manqueront toutes les phases finales avant que les résultats de la réforme sportive ne portent ses fruits.

L’Algérie domine les années 80′ sans rien gagner

Pour son retour en 1980, l’Algérie de Belloumi, Fergani et Merzekane crée la sensation à Lagos en atteignant la finale face au Nigéria (défaite inévitable 3-0). Développant un football spectaculaire et efficace, les Verts s’affirment comme une nation africaine en devenir capable de terrasser n’importe quel adversaire. Lors de l’édition 1982 en Libye, l’Algérie confirme son potentiel mais s’incline aux prolongations en demi-finale face au Ghana – futur vainqueur – au terme d’un match épique (3-2). En 1984 à Abidjan, l’Algérie est au sommet avec une équipe redoutable qui tombe finalement en demi-finale face à sa bête noire, le Cameroun – futur vainqueur – lors des tirs aux buts (0-0).

Premier pays africain à se qualifier à deux coupes du monde d’affilée (1982 et 1986), l’Algérie est considérée comme l’équipe à battre en CAN et réalise la performance d’atteindre le carré d’as à 4 reprises (1982, 1984, 1986 et 1988). A chaque fois, il s’en faudra de très peu pour atteindre la finale. Véritable roi sans couronne, l’Algérie ne parvient pas à assumer un statut de favori. L’illustration est parfaite en 1986 où les Verts (sans Belloumi blessé) se présentent en Égypte comme le favori en puissance mais tombent finalement dès le premier tour. L’édition suivante au Maroc, en 1988, les Verts se présentent avec un effectif remanié (sans Madjer) et ratent la marche de la finale aux penaltys face au Nigéria. La malédiction.

Le sacre de 1990 puis les années noires

Pays organisateur de la compétition en 1990, l’Algérie est enfin couronnée sur ses terres après un parcours sans faute. Grâce à un but de Chérif Oudjani en finale face au Nigeria (1-0), l’Algérie de Madjer soulève son premier trophée continental avant de connaitre une lente descente aux enfers les années suivantes. En 1992 au Sénégal, c’est la débâcle de Ziguinchor avec une élimination sans gloire dès le premier tour. En 1994, l’Algérie est absente en Zambie après sa disqualification sur tapis vert décidée par la CAF (affaire Karouf).

Avec les honneurs en 1996, l’Algérie tombe en quart de finale face au pays organisateur, l’Afrique du Sud qui s’impose sur ses terres. Au Burkina Faso lors de l’édition 1998, l’Algérie touche le fond avec une élimination au premier tour après trois défaites traumatisantes. Le pays va mal et la FAF est sans le sou et totalement désorganisée. Dans ce climat de bricolage, à la CAN 2000, l’Algérie se présente avec une formidable équipe sur le papier et tombe avec les honneurs face au Cameroun, futur vainqueur de l’épreuve.

Bricolage des années 2000 et lente résurrection

Avec Madjer aux commandes techniques en 2002, l’Algérie est humiliée au Mali et quitte la scène en pleurs dès le premier tour. Lors de l’édition suivante en 2004 en Tunisie, personne n’attend l’Algérie qui devient une équipe quelconque sur le continent africain. La bande à Cherrad et Ziani parvient pourtant à sortir du premier tour (Cameroun, Égypte) en jouant avec le cœur et retrouvant des valeurs. La joie sera de courte durée puisque les Verts, instables, manquent les éditions 2006 et 2008 avant de revenir par la grande porte en 2010 en Angola. Portés par l’amour inconditionnel de ses fans, El Khadra atteint la demi-finale et tombe avec l’aide de Koffi Kodjia face à l’Égypte, futur vainqueur de l’épreuve.

Essoufflés après tant d’énergie donnée à Oum Dourman et un Mondial sud-africain raté, les Verts échouent à se qualifier à la CAN 2012 au Gabon pour finalement revenir lors de l’édition 2013 en Afrique du Sud. Sous les ordres de Vahid Halilhodzic, les coéquipiers de Feghouli tombent injustement dès le premier tour mais gagnent de l’expérience. En 2015, avec Christian Gourcuf, l’Algérie est archi-favorite en Guinée-Equatoriale après un Mondial brésilien euphorique 6 mois plus tôt. Là encore, les Verts n’assument pas leur statut de favoris et tombent en quart de finale face…au futur vainqueur, la Côte d’Ivoire. Lors de l’édition 2017 avec Georges Leekens, l’Algérie échoue lamentablement au premier tour avec des stars comme Mahrez ou Ghoulam qui ne sont pas au rendez-vous. Pour l’édition 2019, l’Algérie se présente donc en outsider avec l’ambition secrète de renouer avec le succès et la reconquête.

Palmarès de l’Algérie en Coupe d’Afrique des Nations :

– Finaliste (2 fois) : 1980 (2ème) et 1990 (1er)
– Demi-finaliste (4 fois) : 1982 (4ème), 1984 (3ème), 1988 (3ème), 2010 (4ème)
– Quart de finaliste (4 fois) : 1996, 2000, 2004, 2015
– Premier tour (7 fois) : 1968, 1986, 1992, 1998, 2002, 2013, 2017
– Non qualifié (13 fois) : 1957, 1959, 1962, 1963, 1965, 1970, 1972, 1974, 1976, 1978, 2006, 2008, 2012
– Disqualifié (1 fois) : 1994

Les 17 participations de l’Algérie à la CAN :

-CAN 1968 : 1er tour
-CAN 1980 : finaliste (2è)*
-CAN 1982 : Demi – finaliste (4è)*
-CAN 1984 : Demi – finaliste (3è)*
-CAN 1986 : 1er tour
-CAN 1988 : Demi – finaliste (3è)
-CAN 1990 : Vainqueur
-CAN 1992 : 1er tour
-CAN 1996 : Quart de finaliste *
-CAN 1998 : 1er tour
-CAN 2000 : Quart de finaliste *
-CAN 2002 : 1er tour
-CAN 2004 : Quart de finaliste
-CAN 2010 : Demi – finaliste (4è) *
-CAN 2013 : 1er tour
-CAN 2015 : Quart de finaliste *
-CAN 2017 : 1er tour
>> * : au bilan sur les matchs à élimination directe, l’Algérie a été éliminé à 7 reprises par le futur vainqueur de la CAN !

Yassine Benarbia, La Gazette du Fennec

 

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