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Dettes des clubs : Le foot algérien bon pour la casse !

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La banqueroute est avérée et la faillite généralisée. Les récents chiffres communiqués ce jeudi matin par la Fédération algérienne de football (FAF) sont implacables, alarmants et révélateur du bricolage économique ayant mené le sport roi à la dérive. On parle de 1024 (330 pour la Ligue 1 et 694 pour la Ligue 2) millions de dinars (près de 7 millions d’euros) représentant les dettes des deux premiers paliers de la balle ronde algérienne passés de 32 à 56 clubs. Ça gonfle, ça gonfle… et ça risque d’exploser!

En juillet dernier, la FAF révélait, en se basant le rapport de la Chambre nationale de résolution des litiges (CNRL), que « vingt-trois (23) clubs professionnels sur trente-deux (32) sont concernés par les dettes, dont sept (07) de Ligue 1 (soit 44 %) et les seize (16) de Ligue 2 (soit 100%) ». A l’époque, on n’était pas encore passé au nouveau mode de compétition acté récemment à l’issue de la consultation écrite.

La première division qui passe à 20 clubs au lieu des 16 habituels et la D2 qui voit débarquer 22 nouveaux sociétaires avec leurs fardeaux économiques lourds. Pas de quoi arranger la situation et soigner les finances. En l’état des lieux actuel, la Ligue 2 ne devrait même pas exister car tous ses sociétaires sont à découvert. Et cela ne date pas de cette saison. Tous les clubs vivent des subventions étatiques et les aides des wilayas et des autorités locales afin de ne pas agoniser et payer des salaires.

Une promotion de masse à 153 millions DA

Le tout en ayant des mensualités de retard à régler. Que ce soit pour les joueurs ou les entraîneurs. D’ailleurs, les honoraires impayés des coachs dans le second palier footballistique représenteraient 42 millions de dinars (4.2 milliards de centimes) soit (87.5%) sur les 48 MDA que les teams des deux Ligues doivent à leurs techniciens. C’était l’état des lieux en juillet dernier. Et on doute que cela ait changé étant donné que le football était à l’arrêt et que le coronavirus a, encore plus, enrhumé les trésoreries.

Aussi, ce qu’il faut savoir c’est que onze (11) de Ligue 2 sont interdits de recrutement avec un montant de dettes qui passe à 694 millions de dinars avec l’arrivée massive de 22 nouveaux sociétaires. Cette promotion quantitative a fait grimper l’ardoise de 153 millions de dinars par rapport à juillet dernier. À l’époque, l’instance fédérale annonçait que « le montant global des dettes de la Ligue 2 est de plus de 541 MDA.»

Professionnalisme de médisance

Aussi, on pouvait voir que sur les 54.1 milliards de centimes, 7.2 milliards de centimes « concernent d’anciennes dettes de deux ex-clubs professionnels.» C’est-à-dire : les teams qui ont été rétrogradés vers les classes inférieures. Sachant qu’ils sont désormais « amateurs » on voit mal comment ils pourraient combler ce déficit. Pour ne rien arranger, la structure footballistique avait répertorié « dix (10) clubs amateurs de l’ex-Ligue 2 professionnelle sont également concernés avec un montant de dettes de 239 MDA, dont 43 MDA sont inscrits à l’indicatif de deux clubs sur la saison 2018/2019 et un club sur deux saisons 2018/2019 et 2019/2020.» Beaucoup d’entre eux ont eu droit à une accession vers la chambre 2 du sport à onze national. Apparemment, c’était la sanction-récompense pour la délinquance dans la gestion et l’aggravation du déficit.

L’ardoise globale est très salée pour un foot qui semble vivre au-dessus des moyens et des compétences de gestions des gens qui pilotent des clubs. Des sociétés sportives par actions (SSPA) sans fond réel. Une entreprise déficitaire bonne pour la liquidation. A ce sujet, Réda Abdouche, président de la Direction de contrôle de gestion et des finances (DCGF), que la Zetchi et ses collaborateurs ont installée depuis octobre 2019, estime à 1.000 milliards de centimes les dus des clubs de Ligue 1 après 10 ans de professionnalisme décrété et jamais assumé et structuré sur le plan de gestion économique. Un costume bien trop grand pour des as du bricolage et de la délinquance financière qui excellent dans la surfacturation et la dilapidation. Et cette incompétence finit par monter à la surface.

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