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Formule 1 : Isack Hadjar, deux cœurs dans une monoplace

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Hadjar
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Il y a un peu plus de 7 ans, Isack Hadjar, né à Paris et qui  a 20 ans aujourd’hui, passait sur la télévision nationale algérienne. Il affichait sa folle ambition de devenir pilote automobile de Formule 1. Ce vendredi, il a été confirmé dans le binôme de Racing Bulls. D’origine algérienne, le prodige  Hadjar est logiquement présenté comme un pilote… français. Détails.

On se souvient de ce dépassement réflexe lors d’un tour de qualif en Formule 2 dans le tunnel à Monaco. Les images ont fait le tour du monde car la rapidité de l’exécution et de la décision semblaient déjà hors du commun. Quelques mois plus tard, voilà Hadjar, l’auteur de cette superbe manœuvre et vice-champion de F2 en 2024, reçoit une promotion comme pilote de F1, le sommet des sports mécaniques pour beaucoup.

Jusque-là, les pilotes d’origines algériennes n’ont pas pu intégrer le cercle très fermé de F1. En effet, Nassim Sidi Said, n’était qu’un pilote d’essai (F3). Mais, cette fois, l’Algérie aura un pilote dans le gotha planétaire. Soutenu et formé par la France, il est – naturellement- approprié par les Français qui peuvent se targuer d’avoir 3 (Pierre Gasly et Esteban Ocon) pilotes toutes écuries réunies pour la saison 2025. Ils sont même 4 quand on y ajoute Charles Leclerc qui représente La Principauté de Monaco. Pour la précision, on pourrait même préciser que Esteban Ocon (écurie Haas) est né d’une mère algérienne, Sabrina Khelfane.

« Il a beaucoup de tempérament »

Surnommé « le petit Prost » par l’influent conseiller autrichien de Red Bull, Helmut Marko, le jeune Franco-Algérien a brillé la saison dernière, en remportant notamment quatre courses et en décrochant huit podiums en Formule 2. « J’analyse énormément quand je roule, j’utilise ma tête. C’est vraiment mon univers, c’est mon domaine et je le maîtrise donc je me permets de réfléchir à des choses qui ne me perturbent pas »,  explique le jeune prodige comparé à Alain Prost, surnommé “le Professeur” en raison justement de son approche intellectuelle des courses automobiles. « J’ai prouvé ce que je devais prouver en F2 et j’ai le niveau pour piloter en F1. Mais je ne veux pas aller en F1 pour faire de la figuration. Je ne veux pas être là pour être là et végéter, cela n’a pas d’intérêt. Je veux être là pour me battre, pour décrocher la victoire », explique l’ambitieux Hadjar qui a pour modèle un certain… Ayrton Senna.

isack hadjar pilote F1 algerien

« Il doit être plus patient et moins impulsif, estime Helmut Marko. Il a beaucoup de tempérament, il est parfois trop capricieux. Mais il a fait beaucoup de progrès dans ce domaine. C’est l’un de nos jeunes pilotes les plus prometteurs. Et il sait aussi très bien gérer ses pneus, ce qui est très important aujourd’hui. Il a perdu plus de 80 points cette saison en raison de problèmes mécaniques, mais il s’est accroché jusqu’à la dernière course, ce qui prouve sa force mentale. » Ambitieux et sûre de ton talent, Isack Hadjar sait qu’il devra se montrer à la hauteur dans la galaxie Red Bull, qui n’hésite pas à écarter ses pilotes en cours de saison s’ils ne sont pas performants. Le jeune Rookie n’a peur de rien : « Je suis prêt pour la F1.  Le parcours qui m’a mené du karting à la monoplace, puis aujourd’hui à la Formule 1, est le moment pour lequel j’ai travaillé toute ma vie, c’est un rêve »

L’Algérie a raté le ravitaillement

Par le passé, Hadjar avait déclaré qu’il adorerait “représenter l’Algérie si jamais un jour j’arrive en Formule 1. Pour l’instant, je suis en équipe de France. Je suis là pour rouler et faire de la formule 1. Je ne suis pas trop politique mais je roulerais pour le pays qui m’aide. Pour l’instant, c’est la France qui m’aide. Et si l’Algérie peut me supporter, ça sera un plaisir de rouler pour eux…”.

Cette éventualité de défendre les couleurs Dz est désormais compliquée. En effet, Isack Hadjar a trouvé le soutien en France pour atteindre ce niveau de performances et voir les Italiens du Racing Bulls le repérer. Une fois qu’il a pu intégrer les stands de l’élite, il est clairement difficile pour lui de switcher sa nationalité sportive. Compréhensible. Clairement, l’Algérie n’a pas fait le nécessaire pour le couver quand son père avait déclaré que son fils, chouchou de Red Bull Racing qui espère certainement l’intégrer une fois aguerri, a les qualités pour devenir un jour un pilote de Formule 1. C’était à ce moment qu’il fallait le ravitailler. Raté.

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