À quelques jours du Mondial de handball (14 janvier-2 février en Norvège, Danemark et Croatie), la préparation de la sélection algérienne en Croatie vire au fiasco total. Entre un coach impayé, des joueurs sans visa pour rejoindre le lieu du stage et des dettes qui s’accumulent, le handball algérien s’enfonce dans une crise profonde, sous l’œil passif et irresponsable de ses dirigeants. Le capitaine Daoud Hichem, dépité, n’a pas mâché ses mots devant presse, dénonçant une organisation indigne du niveau international.
Le handball algérien, jadis fierté nationale, traverse une période sombre sous la gestion catastrophique des dirigeants de la Fédération. À quelques jours du Mondial, la sélection nationale A se retrouve sans le moindre sou pour financer sa préparation. Avec 30 milliards de dettes et des sponsors qui fuient une direction jugée incompétente, le naufrage semble inéluctable.
Sans équipementier, avec 30 milliards de dettes
La sélection nationale se retrouve sans équipementier à quelques jours du Mondial. La marque italienne Macron, sollicitée en urgence avant la CAN-2024 grâce à des contacts proches de l’entreprise, a finalement décidé de quitter le navire avant son naufrage inéluctable. L’argent alloué par les autorités sert uniquement à éponger une dette colossale, estimée à 30 milliards au moment d’écrire ces lignes. Une situation qui, visiblement, n’a pas préoccupé l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Abderrahmane Hammad, davantage occupé à consolider son influence au Comité olympique qu’à se soucier de la préparation des handballeurs. Aujourd’hui, la gestion désastreuse de la Fédération place la sélection nationale dans une impasse.
Des joueurs sans visa pour la préparation !
C’est un autre point qui illustre l’amateurisme criant de cette fédération : les joueurs évoluant dans les championnats du Golfe ne peuvent pas rejoindre la préparation en Croatie faute de visa. Les dirigeants semblent avoir oublié que l’obtention d’un visa est un privilège à organiser, et non un droit acquis. Seuls les joueurs disposant d’un passeport européen ou de titres de séjour leur permettant de voyager librement dans l’espace Schengen, dont la Croatie fait partie, peuvent être présents.
Le sélectionneur, Farouk Dehili, déjà en poste sans salaire, doit en plus composer avec un effectif incomplet. Lui qui a quitté le Qatar pour mettre son expérience au service de son pays, animé par un esprit patriotique, doit aujourd’hui amèrement regretter son choix.
Dehili travaille gratuitement depuis 1 an !
Beaucoup critiquent Farouk Dehili pour son double rôle de sélectionneur national et d’entraîneur de la JSE Skikda, sans comprendre les raisons qui l’y ont poussé. Si Dehili cumule ces deux fonctions, c’est avant tout parce qu’il doit subvenir à ses besoins : la fédération ne lui a pas versé son salaire depuis un an.
Malgré cette situation inacceptable, Dehili a choisi de continuer à servir l’équipe nationale, trouvant une alternative pour rester engagé. Cet entraîneur, qui a mené l’Algérie jusqu’à la finale de la CAN 2024, un exploit inédit après des années d’éliminations dès les quarts de finale, mérite de travailler avec une fédération compétente et respectueuse. Aujourd’hui, il est clair que son talent et son dévouement sont bien trop grands pour une structure aussi défaillante.
Le COA, entre clientélisme et destruction du sport algérien
La situation désastreuse du handball algérien est loin d’être un cas isolé. Elle s’inscrit dans une mécanique bien huilée orchestrée par le Comité olympique algérien (COA), où les complicités et les arrangements prennent le pas sur la compétence. Kheireddine Barbari, le trop ambitieux secrétaire général du COA, aurait récemment participé à des réunions au ministère pour faire pression sur le nouveau directeur général des sports afin de valider des candidatures de présidents de fédérations ne répondant pas aux critères réglementaires. Ces pratiques scandaleuses, visant à maintenir des incompétents et escrocs à la tête des fédérations pour préserver les privilèges de quelques-uns au sein du COA, mettant en péril tout le sport algérien.
Il est grand temps que les autorités interviennent pour redonner une lueur d’espoir à cette sélection, dont le moral est déjà au plus bas avant même le début du Mondial. Il est également impératif de sanctionner sévèrement les instigateurs de ce naufrage afin de mettre fin à cette gestion catastrophique.
