La Coupe d’Afrique des nations de Handball touche à sa fin. Aujourd’hui se sont déroulées les demi-finales de la compétition, Tunisie – Egypte et surtout l’Algérie contre le Cap-Vert. En 3 participations à une CAN, la jeune équipe capverdienne a voulu rééditer son parcours de 2022 et passer en finale. Un niveau que les Verts n’ont pas atteint depuis 2014 et la CAN sur leur sol. Après 10 ans de disette, les poulains de Dehili ne voulaient surtout pas rater cette occasion offerte à eux. Ils ont mis tous les ingrédients pour battre les Requins Bleus en s’adjugeant le match 32-26. Ils iront affronter l’ogre égyptien, qui s’est débarrassé de la Tunisie, ce samedi, à 13h00, en finale de la 26ème coupe d’Afrique des nations.
A part Zohir Naim qui est toujours aux soins, le coach Farouk Dehili a récupéré tout son effectif. Hichem Kaâbache est de retour après une petite fatigue musculaire et Khelifa Ghedhbane se sent beaucoup mieux après l’intérim Zemouchi.
Le Cap-Vert pris à la gorge
Donc c’est avec un effectif presque au complet et surtout gonflé à bloc que Dehili engage son équipe dans cette demi-finale. L’envie et la motivation sont visibles dès le début de la rencontre chez les joueurs. Bien en place tactiquement, les coéquipiers de Hichem Daoud montrent une supériorité dans tous les domaines. Une défense agressive, des offensives chirurgicales et un gardien de but au rendez-vous. Après 8 min de jeu, l’Algérie mène déjà 5-0 grâce à un Ayoub Abdi des grands soirs. Le joueur des Fenix de Toulouse (L1 française) maltraite la défense adverse. Ces boulets de canon de 9 ou 12 m font mouches à chaque fois. A l’inverse, les Capverdiens n’y arrivent pas. La défense étagée ou en tiroir adoptée par le sélectionneur Dehili gène énormément la base arrière des Requins Bleus. Ainsi ils ne réussissent à marquer leur premier but qu’au bout de 9 min de jeu et le 2ème à la 13ème min…une éternité !
Messaoud Berkous, pris de très près, n’a pas le même rendement que lors du match précédent, contre la RDC. Mais lorsqu’il réussit à se démarquer grâce aux courses de Hadj-Sadok, c’est le danger pour le Cap-Vert. D’ailleurs, c’est sur une de ses incursions que le défenseur Edmilson Arauju est expulsé. En cette fin de 1ère période, les Verts gèrent tranquillement le match pour récupérer après la débauche d’énergie. On voit l’entrée de Bouneb et Zennadi. Même pendant ce temps faible, le Cap Vert n’en profite pas à cause des arrêts de grandes classes de Khelifa Ghedhbane. La pause est sifflée sur le score de 16 à 8. Les joueurs de Farouk Dehili ont maîtrisé leur sujet en ne laissant aucune chance au Cap-Vert. Défense agressive, attaque chirurgicale, sérieux et appliqués, les Verts méritent leur avantage de +8 à la mi-temps. Seul petit bémol, les jets au 7 m : Saker puis Daoud ratent les 2 tentatives offertes par les référés lors de cette période.
Une 2ème mi-temps moins intense
La deuxième mi-temps commence assez faiblement des deux côtés. Il a fallu quelques minutes pour que les joueurs des 2 équipes commencent à reproduire le jeu de la 1ère période. Mais les gardiens de but de chaque côté sortent un grand match. Les quelques tirs sur les ailes ne rentrent pas. C’est à ce moment-là que Mustapha Hadj-Sadok entre en jeu pour des courses folles qui permettent à Abdi ou Berkous de creuser l’écart : 19-10 puis 22-11 puis 28-17… les joueurs du Cap-Vert souffrent par leur impuissance. On voit même de la nervosité chez certains d’entre eux… 2ème expulsion…Le jeu baisse d’intensité, les Verts font tourner leur effectif. Les jeunes joueurs font leur apparition, Djabballah, Zennadi, Melazem, Hellal, Zemmouchi…tous ont le droit de goûter à la victoire.
Victoire finale 32-26. Les Verts, autour de leur capitaine, Messaoud Berkous, laissent éclater leur joie sous les regards médusés des joueurs du Cap-Vert. Grace à sa magnifique production, Ayoub Abdi est élu (z)homme du match.
Dans une déclaration à la presse algérienne, le sélectionneur, Farouk Dehili résume bien la rencontre : « Dieu merci tout s’est bien passé. Ces derniers matchs se déroulent comme on l’avait programmé. On monte en puissance de match en match. Ainsi on a dominé l’adversaire pour nous rendre le match facile. On ne lui a laissé aucune alternative. Ce qui nous a permis de prendre de l’avance et de faire tourner l’effectif. On a pensé à la finale, donc on fait tourner l’effectif pour reposer les titulaires. La finale a une autre saveur. On aura notre mot à dire pour rendre heureux le peuple algérien. C’est un de nos objectifs. »
Retrouvaille avec l’Egypte
En finale, l’Algérie sera opposée au pays organisateur, l’Egypte qui a battu la Tunisie 30 à 25. Les Pharaons joueront leur 14ème finale et 5ème de suite. Tandis que les Fennecs algériens participeront à leur 15ème dernière marche avant le sacre. Un sacre que l’Egypte a remporté 8 fois et l’Algérie 7 fois. Un classement toujours dominé par les Tunisiens (10 sacres et 18 finales en tout). Ce sont les 3 pays à avoir gagné un trophée en Afrique.
Dehili, pour sa 1ère finale en tant que coach, sera le 7ème du nom pour les Verts à atteindre ce niveau. Dans l’effectif actuel des Guerriers du Désert, seuls 3 joueurs ont joué des finales : Berkous et Kaâbache (3ème à venir) et Daoud (2ème à venir). Seul Berkous et Kâabache ont déjà été sacré champion d’Afrique, en 2014 (25-21, contre la Tunisie). Ils avaient perdu celle de 2012, au Maroc, contre la Tunisie (23-20). Contre l’Egypte, les Verts ne partent pas favoris face à l’armada des Pharaons, comme Yahia Omar (Veszprem et prochainement PSG), Karim Hendawy ou Mohamed Sanad, mais comme on l’a vu au football, tout peut arriver.
Fateh Le Coach, pour la Gazette Du Fennec