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Hanni : “Je ne suis pas une star en Algérie”

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Revenu à son meilleur niveau en Belgique, l’international algérien Sofiane Hanni a accordé un long entretien au quotidien belge La Dernière Heure. Désigné homme du match lors du choc face à Zulte-Waregem, l’ancien Nantais s’est confié sur sa relation avec son entraîneur René Weiler, ainsi que sur sa progression en Jupiler League et son statut en sélection algérienne. “Le peuple algérien m’a découvert et m’a soutenu” explique Hanni. Voici l’entretien en intégralité.

C’est sous une standing ovation que Sofiane Hanni a quitté la pelouse du Parc Astrid dimanche lors des arrêts de jeu d’Anderlecht-Zulte Waregem. Après deux 0-0 consécutifs et de trop nombreux matches soporifiques ces derniers mois, les supporters venaient enfin de s’amuser pendant nonante minutes. Et ils étaient bien conscients que l’Algérien, buteur, passeur et dribbleur, n’y était pas étranger. C’est donc un Sofiane Hanni souriant que nous avons retrouvé ce mardi à Neerpede pour 38 minutes d’interview après l’entraînement matinal.

C’était votre prestation la plus aboutie depuis votre arrivée au Sporting cet été ?

“Oui, je pense bien. J’ai fait d’autres bons matches mais là, c’était dans un sommet.”

Après votre but, vous avez eu un geste rageur. Parce que vous étiez sur le banc les deux matches précédents (contre le Standard et à Lokeren) ?

“C’était un tout. Parce qu’on n’avait pas encore battu de gros chez nous. Parce qu’on avait encaissé très tôt dans ce match. Et oui, parce que j’étais sur le banc avant ça.” (sourire)

Après la célébration avec tous vos équipiers, vous vous êtes quand même dirigé vers le banc pour frapper dans la main de René Weiler.

“C’était une manière de lui marquer mon soutien après le décès de son père. Je lui avais dit la veille qu’on allait battre Zulte Waregem.”

Vous avez une relation forte avec Weiler ?

“Oui, il m’a donné le brassard de capitaine et il a confiance en moi. Il a besoin de moi et il me le fait comprendre.”

Le coach vous avait pourtant sacrément enguirlandé devant tous les autres joueurs lors du débriefing de la défaite contre Saint-Etienne.

“Je l’attendais celle-là. (rires) Oui, il m’avait engueulé, c’est vrai. Je lui avais dit ensuite que je l’avais trouvé un peu rude. Et un peu dur aussi. Ce n’était pas simple à encaisser, mais c’est comme ça une relation. Il y a de chouettes moments et d’autres plus difficiles. C’est en se disant les choses qu’on peut avancer.”

René Weiler vous en voulait-il pour vos déclarations après la défaite à Waregem en novembre ? (Weiler avait modifié son équipe à la pause pour tenter de plus défendre et Hanni avait dit après le match : “On s’est dit entre nous qu’on devait continuer à attaquer.”)

“Il a égalisé quand il m’a critiqué devant le groupe. C’est un partout. (rires) Plus sérieusement, mes propos ne visaient pas l’entraîneur. J’ai été maladroit en disant cela et on a mal interprété ma pensée. Le coach s’est pris de grosses critiques dans les médias à cause de ça. Ce n’était vraiment pas mon intention. Après cet épisode, je me suis fait plus discret dans la presse.”

Depuis cet épisode à Waregem, Anderlecht n’a en tout cas plus perdu en championnat.

“Ce n’était pas bon à Waregem et c’était important de se le dire entre nous. La franchise est importante dans un groupe. Tout le monde doit pouvoir être critiqué si ça permet d’avancer, même le capitaine. On a bien évolué depuis ce fameux match à Zulte, même si on sait qu’on attend encore plus de nous.”

Le souci n’est-il pas que le beau jeu n’est pas le même aux yeux de Weiler que de ceux des supporters ?

“Oui, ce sont deux conceptions différentes sans doute. Mais le coach ne nous demande pas de mal jouer, hein ! Il a juste fixé une priorité : être compétitif en prenant beaucoup de points. Et les joueurs partagent son avis.”

N’avez-vous pas envie de produire du football plus spectaculaire ?

“Si, évidemment. On a les gars pour jouer du beau football. Il faut aussi de la confiance pour y arriver. Avec notre belle série d’invincibilité, on l’a et j’espère qu’on osera tenter plus de choses à présent.”

Le style de jeu exigé par Weiler fonctionne bien mais demande une grosse débauche d’énergie. Tiendrez-vous le coup physiquement jusqu’en fin de saison ?

“Oui car il y a un paramètre important à prendre en compte : les joueurs ont envie de jouer de cette manière, avec ce gros pressing. On sait ce que c’est comme ça qu’on sera les plus forts.”

Ce style est cependant difficile à mettre en place face à un adversaire qui défend beaucoup et très bas.

“Oui, c’est vrai. Pour y arriver, il faut que tout le monde soit sur la même longueur d’onde. Si ne serait-ce qu’un joueur ne fait pas le même boulot que les autres, on se met en difficulté. On l’a vu à Lokeren, par exemple.”

“Jankovic m’a aussi tué devant les autres”

Au printemps dernier, Sofiane Hanni a eu de nombreuses touches. Outre la Russie et la Chine, il y avait aussi eu le Standard. “Mais là, je n’ai pas reçu d’offre concrète”, précise-t-il. “J’ai toujours gardé le lien avec Olivier Renard quand il est parti de Malines au Standard, mais je m’étais déjà engagé à Anderlecht quand il est venu aux nouvelles. Il voulait savoir si c’était toujours possible de me prendre, mais il a compris et n’a même pas eu besoin de faire une offre.”

À Malines, Sofiane Hanni avait également une bonne relation avec un autre Rouche actuel : Aleksandar Jankovic. “Quand je le croise, je le remercie à chaque fois pour ce qu’il m’a apporté. Il lui est aussi arrivé de me tuer devant les autres joueurs quand il n’était pas content. Je râlais sur le moment, mais je comprends maintenant que c’était pour mon bien.”

“Le Zenit sera fort, même sans Witsel”

Ce jeudi, Anderlecht recevra le Zenit Saint-Pétersbourg en seizième de finale de la Ligue Europa. Un très gros morceau. “Quand tu vois les résultats des Russes en poule avec cinq victoires, tu comprends que ça ne sera pas facile. C’est une bonne nouvelle que Witsel soit parti, mais je suis certain qu’il a été remplacé par un autre très bon joueur. Il faudra qu’on soit au top pour se qualifier.”

Alors que les playoffs 1 approchent à grands pas, les Bruxellois veulent quand même franchir ce tour. “Si on passe, on va jouer beaucoup de matches à une période cruciale, mais les dirigeants ont recruté en janvier et il y a les joueurs pour faire tourner maintenant. La concurrence est là. C’est juste dommage que mon pote Trebel ne puisse pas jouer l’Europe avec nous (NdlR : il a déjà joué avec le Standard cette saison).”

“Mahrez et moi, on ne vous aurait pas cru”

Sofiane Hanni était en D2 turque il y a deux ans et veut maintenant aller le plus haut possible. “En Europe, pas en Chine”, précise-t-il.

Avec neuf buts et onze passes décisives toutes compétitions confondues avec le Sporting et une très bonne Coupe d’Afrique sur le plan individuel, Sofiane Hanni fait une bonne saison. À tel point qu’il pourra déjà taper dans l’œil de recruteurs étrangers pour cet été. “J’essaie de progresser chaque année. J’ai signé pour quatre ans à Anderlecht et je ne me suis pas fixé un moment idéal pour partir. Ça peut être dans cinq mois ou dans trois ans. Mais je ne vais pas mentir : j’ai l’ambition de rejoindre un grand championnat un jour.”

La progression de l’Algérien né près de Paris il y a 26 ans est fulgurante. “Il y a deux ans, je jouais encore en D2 turque”, sourit-il. “Si vous m’aviez dit à cette époque que je serais élu meilleur joueur du championnat belge deux saisons plus tard (NdlR : Footballeur Pro de la saison 2015-2016 à Malines), je ne vous aurais pas cru. J’en discutais avec Riyad Mahrez pendant la Can. Lui aussi jouait en D2 avec Leicester il y a deux ans et il ne vous aurait pas cru non plus si vous lui aviez affirmé qu’on le désignerait meilleur joueur de Premier League. Tout est possible dans le football. Il ne faut pas se fixer de limite.”

Hanni le reconnaît : percer sur le tard lui a donné “une faim particulière”. S’il en a l’occasion, il franchira une étape supplémentaire. “Je n’ai pas de temps à perdre. Mon championnat préféré, c’est la Liga. Je me dis qu’avec mon style, l’Espagne me conviendrait le mieux. Mais je suis ouvert aux autres compétitions aussi.”

La Ligue 1 française ne l’attire pas trop par contre. “Je ne crois pas que ce soit le style de jeu idéal pour moi. Et je n’ai pas la volonté de me venger de Nantes qui n’a pas voulu prolonger mon contrat après ma formation. J’ai dû faire ma route via trois années en Turquie à cause de ça, mais je n’en veux pas aux dirigeants. Je sais qu’ils ont regretté leur choix, mais ça arrive de se tromper. Nantes a sorti beaucoup de bons joueurs quand même. J’aurais pu arriver plus vite plus haut, mais je suis quand même fier de mon parcours. Je me suis accroché.”

Une offre mirobolante de Chine ne devrait pas le dévier du chemin européen non plus. “Avant Anderlecht, j’ai reçu une offre chinoise. C’était intéressant mais pas du tout au niveau de ce que Witsel a reçu. Ça ne fait pas partie de mon plan de carrière, mais je comprends les joueurs qui partent là-bas. Witsel a reçu une offre incroyable. Il ne faut pas le critiquer. T’as parfois un avis sur un truc puis on te met un papier sous les yeux et tu changes d’avis…”

“Brahimi et Mahrez sont de vraies vedettes en Algérie, pas moi”

Après sa Can réussie malgré l’élimination rapide de l’Algérie, Sofiane Hanni est devenu connu dans le pays natal de son papa.Mais je ne suis pas une star là-bas. J’ai juste plus de considération. Le peuple algérien m’a découvert et m’a soutenu. Brahimi et Mahrez sont de vraies vedettes en Algérie, pas moi.”

Depuis son arrivée à Anderlecht, Hanni est resté discret, loin des allures de stars que peuvent facilement prendre les nouveaux venus au Sporting. “Je suis quelqu’un de discret dans la vie. C’est le style qui me correspond. De toute façon, y a pas de star en Belgique. Les stars, ce sont les personnes qu’on va regarder ce soir à la télé (NdlR : lors de PSG – Barça mardi soir). Il y a sans doute de futures stars en ce moment dans le championnat belge, mais il faut rester tranquille.”

Entretien réalisé par la DH.net

Bonus : Hanni parle de la CAN sur La Gazette du Fennec

https://www.youtube.com/watch?v=Kqct-eaKVGI

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