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Historique Algérie / Togo : Mourir puis renaitre face aux Eperviers

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Historiquement, des rencontres entre l’Algérie et le Togo, on n’en dénombre pas beaucoup. Seulement 5 officiels et 2 matchs amicaux. En tout, c’est 7 matchs mais c’était assez pour donner un vécu pour la sélection algérienne. Certains de ces matchs ont marqué la fin d’une épopée ou signé un point de départ d’aventures hors du commun ! Rétrospective.

Jusqu’à 1994, l’équipe nationale n’avait raté aucune Coupe d’Afrique des Nations depuis sa 2ème participation (et une finale à la clé) en 1980. Dans l’intervalle, elle aura disputé trois demi-finales avant de remporter son premier titre, à domicile en 1990, dans un stade du 5 juillet archicomble. Après un parcours brillant où elle avait gagné tous ses matchs dont un mémorable 5-1 contre le Nigeria en poule. Une équipe qu’elle retrouvera en finale pour une victoire étriquée (1-0). Lors de cette période, le football demeurait un des rares îlots de joie que la crise économique n’avait pas atteints. Pas encore…

La débâcle puis une joie éphémère

Ziguinchor, Sénégal, le 17 janvier 1992. Match de poule de Coupe d’Afrique des Nations. De prime abord, ça semblait être un match facile contre le Congo pour une sélection triomphante. Pourtant, il y avait une déroute, quatre jours plus tôt, face à la Côte d’Ivoire (défaite 0-3). A la place d’une victoire qui aurait ouvert la porte des quarts de finale aux Verts, il y a eu un match nul qui signait l’élimination piteuse des champions en titre ! Incapables de terminer à l’une des deux premières places dans un groupe à trois équipes. Une décennie lumineuse se terminait laissant la place à une autre des plus sombre.

Le staff et l’ossature sont vieillissants. Incapables de gagner un match, la bande à Kermali (Madjer, Menad et d’autres) est remerciée et quitte la sélection par la petite porte. L’équipe nationale est alors confiée à un duo d’entraîneurs, Meziane Ighil et Abderrahmane Mehdaoui. La reconstruction de l’équipe est en cours. Elle reposait sur de jeunes loups talentueux comme Tasfaout, Rahim ou Ali Dahleb, entourés par des joueurs plus expérimentés comme Saib ou Cherif El Ouazanni. Cette équipe donne ses premiers résultats avec une qualification acquise à la CAN 1994.

Lors des qualifications, les Verts ont croisé pour la première fois de leur histoire l’équipe togolaise. Encore convalescents de leur échec sénégalais, les poulains de Mehdaoui n’ont ramené qu’un 0-0 de Lomé. Mais au retour, à Alger, c’est une équipe d’Algérie éblouissante qu’on voit sur le terrain. Grâce à un doublé de Tasfaout et des buts de Brahim et Zekri, les Fennecs écrasent les Eperviers 4-0. Une renaissance des Verts qu’on y croyait plus…

La bévue administrative

Ces Verts là ont eu même l’audace d’éliminer le Ghana des grands Abedi Pelé et Anthony Yeboah, au second tour des qualifications pour le Mondial américain de 1994, lors d’un match mémorable sur la pelouse détrempée de Tlemcen. De quoi mettre un peu de joie chez un peuple qui en manque cruellement dans cette décennie noire des années 90. Mais cette joie fut éphémère. La faute à une « bévue » administrative. Mourad Karouf, défenseur de la JS Kabylie avait été aligné contre le Sénégal en match de qualification à la CAN Tunisienne de 1994, alors qu’il était suspendu.

Pendant que tout le monde s’attendait à perdre le match sur tapis vert, ce qui n’aurait pas empêché l’Algérie de se qualifier, la Confédération Africaine de Football prononça sa disqualification de la prochaine CAN. L’ironie dans cet épisode est que, de l’aveu même de la CAF, personne ne s’était rendu compte de cette infraction, ni l’équipe du Sénégal, ni même la CAF qui aurait ouvert une enquête d’après une information anonyme venue … d’Alger. Que cela soit avéré ou non, personne n’est en mesure de le dire. En revanche, ce qui est certain, c’est que la déception avait succédé à la courte joie.

Le Togo, au meilleur de sa forme

Début des années 2000, emmené par un grand Adebayor (Monaco, Arsenal, Man City, Real Madrid…), le Togo est au plus haut de sa forme. Ils réussissent à se qualifier pour la CDM 2006, la 1ère de leur histoire et offre à son public la meilleure prestation du Togo en championnat africain, lors de la CAN 2013. C’est à cette 29ème édition qu’Algériens et Togolais recroiseront le fer, sur un terrain de football.

Après des années 2010 fastes, où les coéquipiers de Ziani ont porté haut le drapeau national, avec une demi-finale à la CAN 2010 et surtout une participation à la CDM « africaine » South Africa 2010 (la 3ème de son histoire), les Verts sont sur une pente descendante. Saâdane parti, c’est Vahid Halilhodzic qui dirige une formation rajeunie de l’Algérie. Malgré un jeu plaisant, les coéquipiers du nouveau goaledor algérien Islam Slimani ne pourront sortir du groupe de la mort, comprenant la Côte d’Ivoire de Drogba, la Tunisie de Msakni et donc le Togo d’Adebayor.

Halilhodzic et ses pritégés abdiquent

Après une défaite, 1-0, au premier match contre la Tunisie (magnifique but assassin de Youssef Msakni en fin de match), les Fennecs n’avaient pas le droit à l’erreur contre les joueurs de Didier Six. Sur un mauvais positionnement de Belkalem, c’est le joueur de City qui ouvre la marque à la 32ème minute. Les joueurs de Coach Vahid poussent pour égaliser. Poussent même trop ! Puisqu’une scène insolite se produit sur le terrain. Adlène Guedioura dans son élan rentre dans les buts adverses. En se retenant aux filets, il fait basculer les poteaux de la cage d’Agassa. Le match est alors arrêté pendant une dizaine de minutes.

A la reprise, l’arbitre accorde 13 minutes d’arrêts de jeu. Le temps de permettre aux Togolais d’assurer leur victoire en ajoutant un autre but, par Dové (2-0), mettant fin ainsi aux espoirs de l’Algérie dès le premier tour de ce tournoi. Malgré l’élimination, une équipe est née sous la houlette du Bosniaque Halilhodzic. Cette équipe se qualifiera par la suite à la CDM 2014 et ira même défier le futur champion du monde 2014, l’Allemagne, en 8ème de finale du mondial Brésilien.

Lomé, envoutée par Belmadi

Les lendemains de fête sont durs ! Après la CDM 2014 et le départ de Vahid, l’Algérie retombe dans une instabilité technique. Plusieurs techniciens étrangers se succèderont. L’un d’entre eux est l’Espagnol Lucas Alcaraz. Lors des qualifications de la CAN 2019, les coéquipiers de Riyad Mahrez étaient dans la même poule que le Bénin, la Gambie et le Togo. Le premier match oppose justement les Verts aux poulains de Claude Leroy, nouveau sélectionneur des Eperviers. En 2016, le Togo repart sur un nouveau cycle de jeunes joueurs et fait appel au « Sorcier Blanc » pour encadrer la jeune génération togolaise. Même si Adebayor est toujours présent, il n’est plus que l’ombre de lui-même. A Blida, dans un match poussif, l’Algérie ne trouve qu’une seule fois les filets de Bassa-Djeri. Un but marqué à la 24ème min par Sofiane Hanni. Cela sera le score final.

Madjer puis Belmadi ont pris la suite d’Alcaraz. L’ancien joueur de l’Olympique de Marseille était aux commandes des Fennecs lors du match retour. Après la défaite 1-0 au Benin, l’Algérie était au pied du mur. Défaite interdite à Lomé. Djamel Belmadi revoit sa copie et annonce une composition inédite. Le charme opère et Les Guerriers du désert reviennent avec les 3 points de leur déplacement. Lomé est envoutée et les Verts renaissent encore une fois de leurs cendres. Avec un doublé de Mahrez, un but d’Atal et Bounedjah qui clos la marque dans les arrêts du jeu, le onze national obtient une victoire facile, 4-1. Cette victoire lance la période des 35 matchs sans défaites de l’ère Belmadi. Un record en Afrique !

2 matchs amicaux pour préparer 2 CAN

Afin de préparer la CAN 98 du Burkina Faso, le sélectionneur de l’époque Abderrahmane Mehdaoui avait choisi l’Egypte, en décembre 1997. Invités à un tournoi à 3, les Verts ont disputé 3 rencontres : 2 contre l’Egypte et une autre contre le Togo. Malgré de belles prestations contre les Pharaons (2 victoires), à la surprise générale, les coéquipiers de Dziri Bilel ont flanché, 1-0, face au Togo. C’est la 1ère victoire de l’histoire des Togolais contre les Verts.

L’autre match amical s’est déroulé récemment, en janvier 2024. Ayant vécu une belle expérience en 2018, au Togo, Djamel Belmadi a voulu redonner un nouveau souffle à son équipe, avant la CAN 2023, en Côte d’Ivoire. Les Togolais, diminués par l’absence de plusieurs titulaires, n’ont pas fait le poids contre l’armada algérienne. Victoire nette des Fennecs 3-0 (doublé de Bensebaini et un but de Slimani). Si le match de 2018 a ouvert la voie à une grande épopée, celui de 2024 a clôturé l’ère Belmadi. En effet, après la CAN désastreuse ivoirienne, Belmadi et une partie de son effectif ont été remerciés. Du déjà vu…

Au final, Togolais et Algériens se sont affrontés à 7 reprises. L’Algérie mène par 4 victoires à 2 et un match nul. Lors de cette double confrontation du mois d’octobre 2024, le Togo réussira-t-il à équilibrer les victoires ou bien les poulains de Petkovic creuseront ils l’écart, et continuer leur dynamique de renouveau ? Résultats des courses les  10 et 14 octobre prochains.

Fateh KHABTANE, pour la Gazette Du Fennec

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