On le concède d’emblée, sur le papier, l’Algérie était largement supérieure à la Mauritanie. On était nombreux à penser qu’il n’y avait aucun risque que l’équipe nationale se loupe pour un match qui était déterminant pour la qualification au second tour de la CAN-2023. Et, selon nos informations, il s’avère que Djamel Belmadi a eu une approche tout aussi légère du match. Pour ne pas dire hautaine. Un écart dans lequel un entraîneur, qui n’a cessé de répéter qu'”il n’y a plus de petites équipes en Afrique”, ne devait jamais tomber.
Tout a commencé avec un large remaniement. Les substitutions initiales concernaient cinq joueurs de champ. Malgré cela, la composition semblait cohérente et suffisante pour réaliser un résultat probant. Mais -encore une fois- il y a eu ce persistant mauvais emploi des joueurs et un schéma en 4-3-3 avec sentinelle auquel Belmadi a recouru abusivement. Jusqu’à l’usure.
En outre, même si on ne peut pas lui reprocher d’avoir voulu gagner ce duel, il est nécessaire de relever que le driver de l’EN n’a pas montré la prudence requise pour mettre un dispositif qui lui permette au moins de garder le point du nul qui l’aurait qualifié pour le “knockout stage”.
Projection prématurée en 1/8
On peut parler de la tactique et des changements opérés au cours de la rencontre. Cependant, on apprend de personnes qui ont vécu l’avant-match de l’intérieur, que le coach des Verts était déjà projeté en 1/8 de finale dans sa tête. Et c’était une erreur monumentale.
En effet, Belmadi avait même parlé avec les joueurs qu’il a ménagés pour leur dire que ce turn-over servira à faire souffler les organismes et gagner en fraîcheur. Au final, on a pu voir que les Fennecs présents sur le rectangle du stade de la Paix (Bouaké) n’ont pas franchement mis l’impact nécessaire contre les Mourabitounes. Cela se produit inévitablement quand on prend la partie par le mauvais bout.
La légèreté lourde de conséquences
S’en suivra l’ouverture du score de l’adversaire à quelques minutes de la pause. D’ailleurs, ce but a engendré la détresse et le catastrophisme tactique qu’on a vus en seconde période. Le bloc d’El-Khadra était devenu poreux concédant même des occasions réelles de se faire breaker dont une action qui a terminé sur la transversale d’Anthony Mandréa.
Au-delà de l’aspect footballistique, la faillite contre les Mauritaniens a des raisons d’ordre psychologique. L’étape du “match 3” de la phase de poules a été brûlée. Et cela a cramé le ticket pour les 1/8 qui semblaient à portée. Avant de croiser le fer avec notre sélection, Amir Abdou, coach adverse, avait lancé le désormais fameux : “Dites à Djamel Belmadi de bien se préparer”. Le chef de la barre technique s’est préparé… pour le match d’après. Fatal.