Dans un excellent entretien accordé lors de l’émission “Team Duga” sur la radio française RMC Sport, le sélectionneur des Verts Djamel Belmadi est revenu sur le sacre des Verts à la CAN 2019. Interrogé par son ancien entraineur Rolland Courbis et ancien coéquipier à l’OM Christophe Dugarry, le coach des Verts a livré quelques déclarations fortes !
Choix des joueurs, culture de la gagne, cohabitation des binationaux et des locaux… Invité de Team Duga sur RMC, le sélectionneur algérien Djamel Belmadi s’est confié mercredi sur les chantiers qu’il a dû entreprendre pour mener l’équipe nationale à la victoire finale à la CAN.
Djamel Belmadi livre ses secrets. Près de deux mois après la victoire contre le Sénégal en finale de la Coupe d’Afrique des nations (1-0), le sélectionneur de l’Algérie a donné sur l’antenne de RMC des détails sur sa méthode de travail. Intronisé en 2018, l’ancien milieu de terrain a procédé à une profonde refonte structurelle de l’équipe qui “sortait d’un passage difficile” et pour qui “rien n’était réuni” pour s’imposer en Égypte.
Invité de Team Duga, mercredi soir, Djamel Belmadi explique avoir voulu cultiver une culture de la gagne chez ses joueurs dès sa première conférence de presse suivant sa nomination en 2018: “Je dis à ce moment-là qu’on va tout faire pour se qualifier et qu’après on va y aller en compétition et qu’on sera là pour la gagner. (…) Le message que je voulais envoyer, c’était de dire à nos joueurs qu’il faut avoir un discours un peu plus ambitieux, qu’on la gagne ou pas”.
“J’ai dû enlever quelques éléments perturbateurs”
L’autre chantier a été le rapport des joueurs au pays: “Il y avait beaucoup de choses à régler, notamment dans la perception de ce qu’ils avaient de l’équipe nationale. Ça a été souvent mal perçu, il y a eu de gros soucis entre les binationaux et ceux qui étaient au pays. C’est un truc qu’il fallait régler.” L’approche de la question l’a d’ailleurs incité à sélectionner Andy Delort à la dernière minute, alors qu’il venait tout juste d’être naturalisé.
Le travail le plus visible de Djamel Belmadi a sans doute été dans le choix des joueurs, pensé pour composer “un groupe qui tire dans le même sens” et donc ne garder que ceux qui étaient en phase avec son discours. “J’ai dû enlever quelques éléments, plus ou moins perturbateurs. Il y avait des joueurs qui étaient installés confortablement, qu’ils fassent de bonnes ou mauvaises performances. Ils avaient la garantie de jouer le match d’après et s’étaient accaparés l’équipe nationale. J’ai mis fin à ça. J’ai essayé d’instaurer une concurrence saine et loyale”, a souligné le sélectionneur, affirmant s’être inspiré de la construction de l’effectif de l’équipe de France championne du monde en 1998.
“Le meilleur groupe que j’ai pu avoir”
Pour les joueurs qui ont fini par être écartés, Djamel Belmadi assure leur avoir donné l’opportunité de saisir leur chance: “On les a avertis, ils ont vu, ils ne voulaient pas changer”. La porte reste néanmoins entrouverte: “Je ne dis pas qu’ils ne reviendront pas dans l’avenir.”
Un travail qui a porté ses fruits. Mis à part cette “embrouille” avec Haris Belkebla, écarté juste avant le début du tournoi pour un geste obscène diffusé sur Internet, Djamel Belmadi se réjouit du comportement de son groupe: “Ça a été superbe. Il n’y pas eu l’ombre d’une histoire, d’une frustration apparente. Bien sûr, il a fallu discuter, parler. Mais c’est vraiment le meilleur groupe que j’ai pu avoir en tant que joueur et entraîneur. (…) Il faut tirer un gros chapeau aux joueurs”.
Source : RMC Sport