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Bensebaïni : “C’est dur de jouer devant zéro personne”

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Alors que la Liga et la Premier League s’apprêtent à reprendre, l’Algérien Ramy Bensebaini raconte la reprise post-Covid de la Bundesliga, un championnat allemand où il s’est parfaitement intégré dans la foulée de sa victoire à la CAN. Article publié et propos recueillis par la BBC.

“Tu as comme l’impression de jouer un match amical”, décrit d’emblée Ramy Bensebaini.

Depuis mi-mai, le défenseur du Borussia Mönchengladbach a disputé cinq matches dans le cadre de la reprise de la Bundesliga scrutée partout à travers le monde suite à l’arrêt due à la pandémie de coronavirus.

“C’est dur de jouer devant zéro personne, d’avoir l’envie mais on est obligés d’être à fond”. Pour pallier à cette sensation de vide, le club de Rhénanie-du-Nord-Westphalie a choisi d’installer de faux supporters en carton sur des milliers de sièges vides du Borussia-Park.

Cela ne suffit pas à compenser l’impression de perte de l’avantage de jouer à domicile selon l’ancien joueur du Stade Rennais.

“Personnellement, ce n’est pas la première fois que je joue à huis clos. Forcément, on ne se sent pas à la maison mais c’est pareil pour tout le monde”.

Ces mesures sont en effet obligatoires et les clubs allemands ont été extrêmement stricts à l’image de la suspension de l’international ivoirien du Hertha Berlin Salomon Kalou qui n’avait pas respecté la distanciation avec ses coéquipiers à l’issue d’un entraînement.

“Tout est plus carré en Allemagne”

Pour Ramy Bensebaini, cette rigueur explique que la Bundesliga ait poursuivi son championnat, là où la France a choisi de mettre à l’arrêt la Ligue 1.

« J’ai l’impression que tout est plus carré en Allemagne qu’en France. Au début, je suis arrivé deux ou trois fois en retard et le coach (Marco Rose) m’a dit “ici tu n’es pas en France, tu es en Allemagne”. Même si je lui ai expliqué qu’il y avait du trafic, il m’a dit que “ce n’est pas (son) problème, si tu dois sortir une heure avant tu sors une heure avant“.

Ainsi, des entraînements aux matches, cette discipline a permis une reprise sans accroc majeur.

« Là, ça va mieux mais au début on s’entrainait à côté par petits groupes. On s’entrainait par groupes de 2 joueurs et j’étais avec Marcus Thuram. Imaginez faire une séance à deux, c’est relou. Après on a commencé à passer à 4, à 5. On n’avait pas le droit de voir des gens, c’était nul. »

Une vocation de buteur ?

Mais cette parenthèse ne ternit pas la première saison allemande réussie de Bensebaini.

Après une intégration rapide, – « il y a pas mal de Français ou francophones (les Français Alassane Pléa, Marcus Thuram et Mamadou Doucouré ainsi que le Guinéen Ibrahima Traoré), ça m’a beaucoup aidé à m’intégrer dans le groupe » -, le joueur de 25 ans s’est découvert une nouvelle vocation de joueur décisif.

« Je savais que j’allais avoir ma chance et que j’allais jouer. Mais dire que je me voyais avec 5 buts et 3 passes décisives, je n’y aurais pas cru. Ce n’est pas fini, si je peux piquer encore deux buts pourquoi pas“?

Aujourd’hui, quatre matches restent encore à disputer en Bundesliga pour le latéral gauche en course avec Borussia Mönchengladbach pour une qualification en Ligue des Champions.

Il y a le Bayern qui est décroché, précise le joueur de 25 ans. Derrière il y a 4 clubs (Dortmund, RB Leipzig, Borussia Mönchengladbach et Bayer Leverkusen dans cet ordre à l’issue de la 30e journée) pour 3 places. Il y aura forcément une équipe qui saute et je ne vois pas pourquoi ça va être nous“.

Puis au soir de la 34e journée (27 juin), place à la trêve d’intersaison plus tardive et plus courte que d’habitude en raison de la pandémie du coronavirus.

“La CAN, comme un déclic”

Ce sera alors l’occasion de célébrer l’anniversaire du plus beau trophée de sa carrière, la CAN remportée avec l’Algérie en juillet 2019 face au Sénégal.

Depuis lors, les Fennecs sont comme des héros de la nation.

Tout le monde sait que le foot en Algérie, les gens ne vivent que pour ça et leur ramener une CAN ça a été le plus beau cadeau qu’ils pouvaient avoir. Malgré tous les problèmes qu’on a en Algérie, les gens arrivaient à oublier“.

Sa cote est montée en flèche depuis ce sacre en Égypte et il estime que cela a influé sur son niveau de jeu.

Tu gagnes une CAN, tu arrives dans un nouveau club dans un nouveau championnat mieux qu’en France, tu passes une étape en fait. Ça joue beaucoup sur ton CV. La CAN, ça m’a beaucoup aidé comme un déclic“.

La pression sera forcément sur les Fennecs lors de la prochaine CAN, à ce jour programmée en janvier prochain au Cameroun.

Quitter son club en pleine saison ? Pour Bensebaini, cela ne fait pas l’ombre d’un doute. Le patriotisme avant tout.

Les clubs sont obligés de reprendre quelqu’un pour te remplacer. Si tu reviens et qu’il a fait de bons matches et de bonnes statistiques, c’est relou pour récupérer ta place. Après moi, si demain mon pays m’appelle pour aller à la CAN, j’irai représenter l’Algérie sans problème“.

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