Le fait était rare. Ce jeudi, parmi les étoiles de la gymnastique mondiale, il y avait notre petite star. A un moment, elle avait rêvé grand. Le podium olympique lui semblait à portée avant la dernière rotation. Kaylia Nemour a terminé à une superbe 5e place de la finale du concours général aux Jeux Olympiques. A Paris (France), sur les terres de sa naissance, Nemour est revenue à ses origines pour représenter l’Algérie d’une manière fantastique. Oui, Kaylia est algérienne. N’en déplaise à ceux qui veulent la dénaturaliser.
Quand on brille au concours des barres asymétriques avec la meilleure note, la géométrie devient variable. La France a voulu se réapproprier Kaylia. Allant même jusqu’à dire qu’elle a été “naturalisée algérienne”. Rien que ça. Et c’est, pour le moins, déplorable.
Jeudi, le drapeau de l’Algérie était venu se mêler à ceux des Etats-Unis, du Brésil, de l’Italie et de la Roumanie. Et il n’y avait pas celui de la France. Cette France qui a jugé que Nemour était bonne pour la casse. Qu’elle n’avait plus les genoux assez solides pour être une émérite gymnaste. Mais il s’avère qu’elle est bien retombée. Kaylia a tout pour elle. La force, la souplesse, l’élégance, l’agilité et… l’Algérianité (qu’elle tient de père) de laquelle certains médias ont tenté de l’en déposséder. Cette France même qui l’avait -certes- formée mais qui l’avait cédée. Laissée livrée à un sort sans gloire pensant qu’elle n’allait pas se relever.
Avec l’Algérie, c’est le “pak” parfait
La suite, c’était une petite revanche après le rejet. Kaylia a cru en son potentielle trouvant en les autorités sportives Dz un soutien essentiel. Celle qui est née à Saint-Benoît-la-Forêt, comme la presse française s’est obstinée à le rappeler, a connue une renaissance réelle. Son lieu était l’Algérie avec laquelle elle a formé le “Pak” (figure aux barres asymétriques) parfait. Le fait de s’être sentie indésirable en France était un instant bascule pour une Nemour passée du scénario cauchemar au conte de fée.
A la France, on dira que Kaylia est algériennement vôtre. Et elle est surtout des nôtres. Dimanche, au concours des barres asymétriques, ceux qui l’ont plaquée au sol pourront rester assis confortablement sur une poutre devant l’écrans et guetter sa note. Et ils risquent de se lamenter. De se dire : “Oh punaise! On s’est fait carotte”. Surtout s’il y a l’or au bout et Kassaman qui entonne.
Simone Biles : “Aux barres, je ne suis pas Kayla”