Comme si la vie était un éternel recommencement, Chérif Mellal risque fortement de boire de la même tasse que feu Mohand-Chérif Hannachi qui a cédé son fauteuil de président en août 2017. Dans sa lutte pour garder le pouvoir, Mellal devra se défaire de la pression de la rue, un Yazid Yarichène disposé à lui signer un chèque à blanc pour partir et Djaffar Aït Mouloud, nouveau patron du Club sportif amateur (CSA) actionnaire majoritaire du club. Une triple adversité qu’il ne semble pas en mesure de maîtriser.
Selon toute vraisemblance, c’est la fin du « game » pour Mellal. La manifestation, tenue aujourd’hui à Tizi Ouzou, par des supporters des Canaris est un ultime désaveu pour un président du Conseil d’Administration (CA) virulemment chargé par Djaffar Aït Mouloud, président du Club sportif amateur (CSA).
Retrait de confiance imminent
Ce dernier, qui a été élu le 10 novembre écoulé à la tête du CSA/JS Kabylie, évoquait, récemment dans les colonnes d’Al-Moudjahid, « de nombreux blocage pour arriver à la tête du CSA » non sans exprimer le regret de « voir que mon intégration dans le conseil d’administration n’est toujours pas concrétisée. Beaucoup de zones d’ombre entourent ce dossier et je vous assure que celui qui est derrière ce blocage assumera entièrement ses responsabilités.»
Dans la foulée, Aït Mouloud a mis en garde « toute personne qui serait derrière la tentative de bloquer mon intégration dans le conseil d’administration de la société sportive par action. Je représente et de manière légale l’actionnaire majoritaire qu’est le CSA avec 94 % des actions et je ferai appliquer la loi dans toute sa rigueur. » En décrypté, il visait Mellal qui n’avait mis que 4 “petits” milliards de centimes pour devenir président du Conseil d’Administration qu’il semble manipuler à sa guise. A l’horizon, le retrait de confiance plane.
Yarichène met sa tête à prix
Pour sa part, Yazid Yarichène, actionnaire qui postule à la présidence, paraît, lui aussi, déterminé à mettre fin à la gouvernance de Chérif Mellal qui s’est dit disposé à partir dans le cas où un repreneur se présente. « Qu’il soit un homme et tienne parole. Qu’il convoque une assemblée et je viendrai avec un chèque à blanc ! Lui, il est entré sans aucune garantie, mais moi je suis prêt à venir avec un chèque, mais à une condition, qu’il nous montre son bilan. Il parle de l’argent de X et Y, Qu’il justifie ce qu’il a déboursé et je suis prêt à le rembourser. Je le défie devant tous les supporters de la Kabylie. Qu’il aille au bout de ce qu’il dit », a indiqué l’homme d’affaires au quotidien spécialisé Le Buteur.
Intronisé à la tête de l’administration des Lions du Djurjura en février 2018, Mellal ne devrait pas boucler 3 années de présidence. En tout cas, tous les indicateurs laissent croire que sa destitution est proche. Reste à savoir ce qu’il va, le personnage controversé qu’il est, tout déballer avant son départ.