C’est une correspondance qui reflète la gravité de la situation. Le président de la Fédération international de Karaté (WKF), Antonio Espinós, vient d’adresser une lettre à El-Hadi Ould-Ali, ministre de la Jeunesse et des Sports, pour l’intimer d’organiser une assemblée générale élective pour l’instance nationale de la discipline dans un délai maximal de 45 jours !
« Nous avons le regret de vous informer que nous avons enregistré des dépassements et dysfonctionnements en contradiction avec les textes et règlements de la WKF et la Charte Olympique au sein de la Fédération Algérienne de Karaté depuis la démission du Président sortant au mois d’Avril 2016 à ce jour et qui doivent trouver leur solution dans un délai ne dépassant pas 45 jours. Aussi nous vous saurions gré de bien vouloir procéder à la dissolution de tout organe non élu de la Fédération Algérienne et de faciliter l’organisation par les membres de l’Assemblée Générale d’élections libres », c’est avec ces mots que Antonio Espinós a sommé le ministre algérien Ould-Ali pour qu’il prenne les choses en main.
Sans président permanent depuis de la démission de Fateh Benathmane le 30 avril 2016, la structure algérienne de Karaté (FAK) est dans la tourmente. Jusqu’ici, l’intérim et le manque de coordination ont causé beaucoup de problèmes. Le dernier en date était enregistré lors des derniers Championnats d’Afrique abrités par Yaoundé (Cameroun) du 2 au 5 juin dernier. En marge de ce rendez-vous continental, il y a eu cette mascarade de la pesée et l’arrivée en retard de la délégation. Conséquence, la sélection nationale n’avait disputé que quatre épreuves sur les quinze auxquelles elle devait participer initialement.
L’exclusion plane
D’autre part, le premier responsable de la WKF a tenu à préciser «qu’il va de soi que tous les membres qui ont géré cette période transitoire, ne peuvent pour ce mandat électif postuler à aucune fonction ». Si le délai imparti n’est pas respecté, l’institution suprême de karaté infligerait un avertissement à l’Algérie avant une éventuelle exclusion de toutes les compétitions internationales dont les championnats du monde et d’Afrique si l’ordre ne revient pas à la FAK avant la dead-line. Il faut, néanmoins, préciser que l’article 42 des règlements de la FAK stipule que le vote ne peut être organisé qu’après 90 jours de la convocation de l’AGE extraordinaire. Mais là, c’est le haut « board » international qui le demande.
In fine, rappelons l’ancien homme aux commandes de la Fateh Benathmane, avait présenté sa démission à l’issue des travaux de l’assemblée générale extraordinaires (AGEx), tenue au siège du Comité olympique et sportif algérien (COA) le 30 avril écoulé. Une AGEx convoquée par les deux-tiers de l’AG après que Benthamane ait exclu sept membres du bureau exécutif sachant que seule l’assemblée générale est habilitée à le faire. En outre, l’ex patron de la FAK avait écarté le directeur des équipes nationales (DEN) et le directeur d’organisation des sports et compétitions (DOS), qui sont deux membres permanents au sein de la fédé. C’était Chérif Tibihare qui avait provisoirement pris les destinées de la Fédération algérienne de karaté-do.
Mohamed Touileb, La Gazette du Fennec