Youcef Attal. Un nom revenu souvent avant et après les deux derniers matchs de l’équipe nationale face à la Guinée (2-1) et le Togo (1/0). Un bon rendement, notamment contre les Togolais, qui a suscité l’optimisme quant à ses qualités. Utilisé sur le flanc droit de la défense, celui qui est annoncé en grande pompe du coté du Bétis Séville (Espagne) a convaincu pour ce qui est de l’apport offensif. Défensivement, c’est resté passable. Le problème de l’arrière-droit n’est guère résolu.
Une fois l’Euphorie retombée, place au décryptage. Lucas Alcaraz, sélectionneur national, a eu l’audace de lancer Youcef Attal dans le bain. Dans un poste qui n’est pas le sien par prédilection. Le sociétaire du Paradou AC, habitué à jouer sur le couloir gauche, s’est retrouvé à jouer dans le coté opposé. Peu importe, pour lui, c’était une opportunité à saisir parce qu’en présence de Faouzi Ghoulam, il n’avait pas grand-chose à espérer. Dans un entretien accordé au quotidien Le Buteur juste après la publication de la liste des 23 Dz retenus pour les deux sorties du mois de juin, le joueur de 21 ans n’a pas caché sa surprise et son bonheur d’avoir été retenu. « Sincèrement, je ne m’attendais pas à cette convocation. Je m’attendais à être convoqué en EN des moins de 23 ans. Mais le technicien espagnol a retenu mon nom et a décidé de me convoquer pour le stage de l’EN. C’est très motivant pour moi et cela me poussera à travailler très dur à l’entraînement, afin d’être à la hauteur et me faire une place dans l’équipe type de l’EN », avait-il prédit. Quelques cessions de training plus tard, son coach l’a mis dans son « onze » entrant. Une chance inouïe qu’Attal n’a pas laissé passer.
Plus un milieu excentré
Si celui qui a connu son baptême du feu avec « El-Khadra » a tapé dans l’œil des supporters présents au stade Mustapha Tchaker de Blida et ceux ayant suivi le match sur la télé, c’est plus grâce à ses rushs exceptionnels dans le camp des « Éperviers ». « Certes, pour mon premier match en sélection j’étais quelque peu crispé, ce qui s’est répercuté négativement sur mon rendement, mais contre le Togo, j’étais vraiment libéré après avoir gagné en confiance. J’estime que j’ai prouvé pour l’occasion que j’ai ma place en sélection », c’est ainsi qu’il avait fait son autocritique.
L’ancien joueur du CR Bélouizdad, de l’USM Alger et de la JS Kabylie (il y a fait les catégories jeunes) n’a pas hésité à (trop ?) se projeter vers l’avant quand il avait le ballon. Et ce, au détriment de son rôle initial et sa tâche principale confiée par son entraîneur. C’était très clair, le néo-Fennec a un penchant manifeste pour le jeu offensif. Lui qui est attaquant de formation. On a plus vu quelqu’un qui jouait comme milieu excentré à droite qu’un véritable « right-back ». Son ultra-présence dans le camp adverse a même éclipsé un certain Riyad Mahrez aspiré par l’ubiquité de son compère dans cette zone du terrain. Conséquence directe, l’ailier de Leicester City n’est jamais rentré dans son match par la suite. Les 45 minutes de Attal, obligé de céder sa place à la pause (luxation de l’épaule) face aux camardes d’Emmanuel Adebayor ont révélé un joueur qui se donne à fond et qui joue les coups jusqu’au bout. Une énorme débauche d’énergie qu’il devra apprendre à canaliser afin de pouvoir aller au bout des 90 minutes d’un match de niveau international. Un peu d’expérience qu’il devrait assimiler en se frottant aux meilleurs. C’est ainsi qu’il pourra progresser. Le fait de rejoindre le championnat espagnol lui donnera plus d’aura et d’étoffe au sein du groupe Algérie.
Alcaraz devra bricoler encore
Cependant, les errements défensifs sont toujours là pour l’EN. L’adversaire trouve souvent le décalage sur les ailes. Surtout à droite où Sofiane Feghouli a essayé de colmater les brèches avant de sortir sur blessure (touché à la cuisse). Une fois que Carl Medjani l’avait remplacé, c’est Aïssa Mandi qui s’est replacé à droite. Des choix dictés par les faits de jeu plus que la volonté du driver de l’Algérie qui a visiblement laissé tomber l’option Mandi comme latéral. Cela contraint le technicien espagnol à essayer de résoudre une équation défensive insoluble jusqu’ici. Surtout en l’absence d’un arrière-droit constant. Cela n’est pas facile. Le successeur de Georges Leekens devra faire un choix cornélien : maintenir le Paciste dans le secteur droit de l’arrière-garde ou changer de fusible encore dans une dernière ligne facile à court-circuiter même si elle n’a pas craqué pour la première fois en huit sorties. Sacré dilemme.
Mohamed Touileb, La Gazette du Fennec