L’Algérie, accrochée par le Zimbabwe pour son premier match lors de cette Coupe d’Afrique des nations, a raté son entrée en matière. Ce qui ressemble à une contre performance cinglante pourrait bien s’avérer être une leçon décisive pour la suite de la compétition…
L’Algérie s’est laissée surprendre par une vaillante équipe du Zimbabwe qui n’était pas venue faire de la figuration. Les Verts étaient pourtant prévenus à force d’être une équipe à réaction, cela finirait bien par arriver. Mais n’y a t-il pas des points positifs, des leçons à tirer de ce premier match ?
Rais, énigmatique mais indétrônable
Quoiqu’on en dise, M’Bolhi est le joueur des grandes rencontres. Temps de jeu en club ou pas. Lorsqu’il s’agit de défendre les cages de l’EN, le portier élève considérablement son niveau de jeu et rassure ses coéquipiers. Si l’Algérie n’a pas coulé hier soir contre le Zimbabwe c’est en grande partie grâce à son Rais qui a multiplié les arrêts. Annoncé du côté de Rennes, le portier de 30 ans garde une longueur d’avance sur ses concurrents en sélection, présent dans l’équipe depuis 2010 il est le joueur le plus capé et également celui avec le plus d’expérience au niveau des grandes compétitions. Malgré un Mandi capitaine, M’Bolhi a confirmé qu’il était une fois de plus le vrai leader de terrain de l’équipe nationale algérienne.
La défense entre confirmation et déception
C’était l’interrogation d’avant match : Est-ce que la défense de l’Algérie va tenir ? La charnière Mandi-Bensebaini, séduisante ou du moins solide lors des deux matches face à la Mauritanie, passait un test grandeur nature hier soir. Un test en partie réussi malgré tout. Bensebaini (21 ans) bien que très jeune a fait preuve de la maturité qui le caractérise si bien. Solide et discipliné, il a rassuré son capitaine Mandi qui a connu quelques difficultés, notamment face à la vivacité de Billiat, mais a néanmoins tenu la baraque dans l’ensemble.
La vraie déception vient du côté droit, pour changer. Belkhiter assez convaincant contre la Mauritanie s’est laisser engloutir par l’événement. Fautif sur les deux buts encaissés, le latéral droit du Club Africain de Tunis a laissé sa place à Meftah dès la mi-temps. Une place qu’il pourrait ne plus jamais revoir au Gabon…
Trouver le juste équilibre entre le milieu et l’attaque
Le 4-2-3-1 de Leekens a eu du mal à s’exprimer hier. 21 tirs, 8 cadrés, 2 buts, voici le bilan du quatuor offensif très attendu composé de Slimani, Soudani, Mahrez et Brahimi. En plus d’avoir été globalement inefficace, cette attaque bien fournie a causé un petit déséquilibre au milieu, laissant le duo Bentaleb-Guedioura à découvert. Le joueur de Watford a beaucoup souffert lors de cette rencontre alors qu’il devait être une pièce capitale dans l’échiquier des Verts. Leekens va devoir faire un choix fort : enlever un joueur offensif pour changer de système ou alors demander à ses attaquants plus d’efforts dans le repli défensif pour éviter que l’équipe ne soit scindée en deux.
Le Zimbabwe a été un adversaire valeureux qui méritait plus qu’un match nul. Il aura eu le mérite de mettre à nue les faiblesses de l’EN. Il faudra à Leekens et son staff apprendre des erreurs de ce match pour mieux appréhender les deux prochaines rencontres qui seront décisives. Rien n’est joué dans ce groupe, l’Algérie a encore toutes ses chances et son destin entre ses mains. Les Verts n’ont plus le droit à l’erreur jeudi face à une équipe tunisienne qui joue déjà son avenir dans la compétition après s’être inclinée face au Sénégal (0-2). Une victoire lors du prochain match pourrait être suffisante pour se qualifier. Le Zimbabwe quant à lui pourrait bien servir d’arbitre dans ce groupe voir de prétendant solide…
Yahia Saouthi, La Gazette du Fennec