C’était un secret de polichinelle depuis la défaite face à l’Arabie Saoudite, Rabah Madjer allait rappeler les cadres. Certains doutaient de la capacité du sélectionneur à changer de braquet mais voilà que mardi, tard dans la soirée, la FAF officialise le retour des vieux soldats M’Bolhi, Feghouli et Halliche. Alors qu’on s’orientait vers un apaisement des relations dans la maison EN, voilà que le sort s’acharne. Rien ne va.
Raïs M’Bolhi refuse la sélection !
Quelques heures après avoir annoncé la liste, la FAF nous apprend que Feghouli et M’Bolhi sont forfaits ! Le gardien de but des Verts a demandé à être dispensé prétextant ne pas être en mesure de répondre aux sollicitations de la sélection nationale actuellement. Ce n’est rien d’autre qu’un refus de sélection ! La forme de ce refus est aussi très contestable. Jugeant toute explication inutile, c’est par simple courrier que Raïs M’Bolhi a annoncé son forfait. Comment expliquer ce geste autre que par une vengeance malvenue ? Des indulgents trouveront tout de même une certaine honnêteté d’annoncer qu’il n’est pas compétitif en raison de l’arrêt de son championnat depuis le 6 avril dernier mais la manière de faire n’y est pas. L’ancien portier du Stade rennais ne semble avoir aucune circonstance atténuante car il aurait pu s’entretenir avec le staff et expliquer son incapacité à retrouver une forme physique suffisante vu les délais, ou mieux encore, se déplacer à Sidi Moussa afin justement de montrer qu’il était capable de mettre son expérience au service des Verts. Ce ne sera pas pour cette fois-ci. Visiblement vexé, M’Bolhi a décliné la convocation sans vraiment se justifier. Une décision qui aurait pu être compréhensible mais une attitude qui parait finalement décevante de la part d’un soldat qui s’est toujours montré exemplaire.
Sofiane Feghouli est blessé
Tout juste auréolé d’un titre de champion de Turquie avec Galatasaray, le retour tant espéré de Feghouli en sélection, devait sceller la réconciliation avec un staff maladroit dans sa communication. Mais c’était sans compter sur une blessure au talon d’Achille. Même si dans la forme, Feghouli a été plus habile que son compère M’Bolhi, beaucoup regrettent qu’il n’ait pas daigné se déplacer à Sidi Moussa pour faire constater sa blessure comme le fera Rafik Halliche lundi prochain. La jurisprudence « Faouzi Ghoulam » est donc passé par là. On rappelle que le joueur de Naples, subitement malade le lendemain d’un match de Serie A, ne s’était pas déplacé pour respecter le protocole bien établi depuis l’ère Halilhodzic. De plus, l’ancien joueur du FC Valence, injoignable, a mis trois jours à se « justifier » auprès d’une opinion publique abasourdie, laissant ainsi libre cours à toutes suppositions ! Certains parlaient de blessure diplomatique, d’autres de vengeance légitime vis-à-vis d’un coach méprisant qui l’a si longtemps ignoré. La blessure est finalement avérée et met donc en lumière un problème de communication du staff vis-à-vis des sélectionnables. Nos confrères de Compétition nous apprennent même que Feghouli était déjà en vacances à Dubaï avec sa famille lorsqu’il a reçu l’appel de la FAF. C’est à n’y rien comprendre. Cette dernière, qui s’est contentée d’un communiqué laconique, aurait certainement dû être plus précise en informant les supporters que Feghouli avait envoyé son dossier médical. Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait ? Là encore certains imaginent un complot pour jeter le discrédit sur de soi-disant cadres. L’ambiance est lourde.
Le fantôme Taïder hante les relations staff-joueurs
Rabah Madjer a rappelé Sofiane Feghouli mais a écarté Sofiane Hanni et Saphir Taïder. La réaction de ce dernier à la fin du match face à l’Iran n’est pas passée. L’agacement de Riyad Mahrez en sortant lors du même match n’a, elle, pas eu de conséquence. Mais le sélectionneur a-t-il parlé à Hanni ? Car même s’il ne fait pas partie du groupe cette fois-ci (et cela peut s’expliquer), un staff est dans l’obligation de maintenir ses joueurs concernés par le devenir de la sélection. C’est de la gestion humaine indispensable au maintien de la performance. Le meneur de jeu du Spartak Moscou va-t-il revenir plus fort afin de reconquérir sa place en sélection ? La gestion de groupe n’est à priori pas le fort de ce staff car beaucoup se souviennent de la façon dont Madjer a jeté en pâture Saphir Taïder à la télévision. Cet épisode, avec le fameux test physique et le non moins fameux vrai-faux gilet GPS, a laissé visiblement des traces. Quoiqu’il en soit, la non venue de Feghouli et M’Bolhi constitue un nouveau couac pour l’Équipe Nationale qui est vraiment au fond du trou. Totalement discrédité, Rabah Madjer et son staff sont chaque jour un peu plus proche de la sortie. Le divorce avec le public, les joueurs et les responsables de la FAF n’est-il pas définitivement consommé ?
L’avis de Hafid Derradji sur les cas Feghouli et M’Bolhi :
Khelifa Samir, La Gazette Du Fennec