En prévision du premier match des Éliminatoires de la Coupe du Monde 2018, La Gazette du Fennec a décidé d’innover en faisant appel à un consultant spécial pour nous accompagner dans la couverture du prochain match des Verts. Ainsi, pour la rencontre choc face au Cameroun nous avons fait appel au valeureux Maamar Mamouni (30 sélections de 1999 à 2005) qui nous racontera durant toute la semaine ses souvenirs face à cet adversaire coriace et nous donnera son avis et ses conseils éclairés pour la génération actuelle !
Première partie de l’entretien :
l’actualité et les souvenirs de Mamouni…
LGDF : Que devient Maamar Mamouni aujourd’hui ?
Maamar Mamouni : Je suis le patron d’un magasin de sport situé au Havre, “EquipSPORT“. On est équipementier, on s’occupe de tous les sports, ça me prend du temps et hamdoullah ça se passe bien. On travaille sur Le Havre, Rouen, la région parisienne…
As-tu des projets en Algérie ?
J’ai quelques projets en préparation actuellement avec un ami qui a ouvert une association qui s’appelle “Union Sans Frontières” pour les personnes atteintes d’un cancer et les diabétiques. Je me suis joins à lui en devenant son partenaire, chaque année on part une semaine en Algérie pour ramener pleins de médicaments. On a été au mois de mai 2016 à Maghnia, Ghazaouet, Tlemcen, Oran, Mostaghanem puis on a fait deux matchs de gala. Entre-temps on remet des médicaments aux hôpitaux, on rend visite à des malades en leur apportant des cadeaux, des fournitures scolaires. On est aussi à l’écoute de différentes associations en Algérie qui ont besoin d’aide, ça c’est le premier jet et j’espère avec l’aide de Dieu que cela va se développer encore plus !
Et au niveau du football ?
Après j’ai aussi différents projets en Algérie comme ouvrir une école de foot. Travailler un peu en Algérie, ça me manque un petit peu…Aussi pour mon père que je viens de perdre cet été (Allah yerahmou) et ça me tient à cœur d’ouvrir une structure en son nom, comme pour lui rendre un hommage.
J’ai arrêter à 32 ans suite à une grave blessure. J’aimerais bien revenir du côté du sport algérien. Je suis quelqu’un qui n’aime pas trop contacter les gens en allant leur demander un poste ou mendier quelque chose, c’est pas dans ma nature de faire cette démarche. Je pensais qu’on allait faire appel à moi, j’estime avoir apporter quand même à la sélection algérienne, je me suis battu pour le drapeau…Mais je pense que c’est plus une erreur de ma part de ne pas avoir fait les démarches, j’aurais pu apporter pleins de choses de par mon expérience, ma mentalité, comme tout joueur peut apporter.
But de Mamouni contre l’Egypte
Quel style de joueur tu étais sur le terrain ?
J’étais un joueur qui se battait toujours pour le maillot. Sur le terrain je ne faisais pas de cadeau je me donnais à fond. Je me dépensais à 100% voir 200%. Je n’étais pas un joueur extraordinaire à voir sur un terrain mais j’avais une combativité extraordinaire. Aucun entraîneur ne m’a reprocher que je levais le pied ou bien que je ne mouillais pas le maillot. Jamais on me l’a reprocher. Je jouais simple, en défenseur central, milieu défensif et quelques matchs en arrière latéral. On peut me définir comme un combattant ne lâchant rien du début à la fin.
Tu étais un cogneur quand même (rire) ?
Ah oui je ne faisais pas de cadeau … j’ai eu des entraineurs en jeunes qui me disaient que je ne mettais pas trop le pied sur les duels, ils me disaient “si tu ne met pas le pied c’est toi qui aura mal” d’ailleurs je n’ai jamais blesser un joueur, je rentre sur le ballon d’abord avant le joueur. Peut être des fois j’étais trop méchant et ça m’a desservi en prenant plusieurs cartons, mais je pense dans une équipe il en faut toujours un qui sache mettre le pied quand il faut. Rentrer dedans. Aujourd’hui le football a évolué et on en voit plus trop.
Plus particulièrement en Algérie on en avait pas beaucoup des cogneurs comme toi…
Non on en avait pas, le football africain (sub-saharien) et le football maghrébin sont différents. J’ai commencé l’équipe nationale quand j’étais tout jeune. La toute première image que j’ai c’est un de mes coéquipiers qui prend un coup de crampons au niveau de la poitrine. L’arbitre juste en face de l’action dit qu’il n’y a rien. Le joueur est sorti sur civière avec une fissure au niveau du thorax ! J’étais stupéfait, à ce moment là je me suis dit en Afrique on te fera pas de cadeaux. J’ai vu des choses incroyables en Afrique, des arbitres ne pas siffler sur des tacles où en Europe tu prendrais minimum plusieurs matchs de suspensions.
«En EN junior, j’ai vu un copain se faire exploser le thorax et l’arbitre n’a rien sifflé !»
Tu étais l’un des premiers joueurs algériens issu de l’émigration à jouer pour l’Algérie, quelles souvenirs gardes tu de tes premiers pas ?
J’étais l’un des premiers car j’ai connu des joueurs francos-algériens qui étaient en sélection avant moi. J’ai commencer à 18 ans mais en sélection de jeunes j’avais fait un tournoi sous la houlette du coach Omar Betrouni à Lyon. C’était une énorme fierté de représenter mon pays sachant que j’étais un émigré. Les joueurs que j’ai connu en jeunes je les ai revu en senior comme Haddou Moulay, Slimane Raho… J’avoue que j’avais une petite appréhension au début, ensuite on a discuté. La première impression que j’ai eu c’était que l’équipe nationale n’était pas structuré. Il faut savoir qu’au début je venais en équipe nationale en payant moi-même mon billet d’avion. Quand je partais en équipe nationale je perdais ma place au Havre, on me mettait des bâtons dans les roues. Le Havre ne voulait pas que je parte en sélection. Au club, il y avait des Algériens avec moi qui n’étaient pas encore en équipe nationale comme Mansouri, Brahami, Kerkar, mais dès que l’équipe nationale m’appelait il fallait répondre présent. C’était une fierté de représenter les Algériens mais aussi les Algériens de France.
On se souvient que tu as souffert du clivage pro-locaux à ton époque. Tu aurais même eu certaines altercations avec des coéquipiers…est ce vrai ?
Oui j’en ai eu… certaines altercations parce que je suis une personne qui ne se laisse pas faire. Je ne citerais pas des noms mais j’ai eu des altercations avec certains. Ils ne voulaient pas jouer avec moi ou bien étaient jaloux de moi. Parce que je jouais en France en D1, certains ne jouaient pas, pour moi ce n’était que du football. Je ne sais pas c’était comment pour eux. Comme je venais de France ils ne voulaient pas me faire de cadeaux, ensuite quand ils ont vu comment j’étais ils sont vite devenus ami avec moi. Je leur ai montré le niveau que j’avais. Ils ne voulaient certainement pas qu’un Algérien de France vienne prendre une place, ce qui est tout à fait normal c’est le sport ! Au final j’ai eu beaucoup d’altercations avec des joueurs connus et moins connus, même avec des entraîneurs.
L’entraîneur avait des préférences entre pro-locaux ?
Non du tout, l’entraîneur faisait appel à moi mais s’il y a eu altercations c’était pour d’autres raisons que le clivage pro-locaux. C’était plus les joueurs pour cette question. Il y a des actions dans un match où le joueur en question me boycottait, ne jouait jamais avec moi. Je jouais arrière latéral et il ne voulait jamais passer le ballon de mon coté. Après à la mi-temps je lui ai fait comprendre, je l’ai pris en face de moi et je lui ai dis tout ce que je pensais de lui et que ce qu’il faisait n’était pas sérieux. Ensuite en 2ème mi-temps cela s’est remis en place, il a vite compris. Clairement, il y avait des clans en équipe nationale…!
A mesure que les Franco-Algériens rejoignaient de plus en plus l’équipe d’Algérie, les tensions sont-elles redescendues ?
Oui car moi je suis arrivé au début. D’autres comme moi sont arrivés après comme Nacerdine Kraouche, Djamel Belmadi il n’y avait plus les tensions que j’ai pu avoir avec des coéquipiers locaux. Il y avait le clan des immigrés et le clan des locaux, cela se passait après les entraînements car sur le terrain on formait une équipe et il n’y avait pas cela. En dehors des entrainements ça ne se mélangeait pas. C’est normal car chacun a ses affinités. Je discutais beaucoup plus avec des joueurs que je côtoyais en France plutôt qu’un joueur d’Algérie que je ne voyais qu’en stage. Ensuite on mangeais tous ensemble sans soucis, les tensions il n’y en avait plus trop. Les stages étaient courts, 3-4 jours, on avait pas le temps je pense pour ça, des petites tensions aux entrainements certes mais anecdotiques. Cela s’est calmé à mesure que de plus en plus de Franco-Algériens ont rejoint l’équipe nationale. Quand je suis arrivé en EN il y avait des supers joueurs de talents comme Moussa Saïb, Hafid Tasfaout, Mounir Zeghdoud, Haddou Moulay, Mahieddine Meftah, Dziri Billel, d’autres joueurs dont je ne me souviens plus les noms mais qui constituaient un bon groupe et tout le monde discutait ! La tension à ce moment là on la sentait plus aux entrainement car chacun doit gagner sa place, ce qui est normal.
«J’ai été déçu qu’on ne fasse pas appel à moi (…) j’aimerais encore aujourd’hui apporter à l’Equipe Nationale, au niveau des jeunes..»
D’ancien internationaux sont rester très proches de l’équipe nationale. Pourquoi pas toi ?
Je ne le cache pas j’ai été un peu déçu qu’on ne fasse pas appel à moi. Je pense que j’aurais pu apporter quelque chose. C’est peut être de ma faute comme je le disais de ne pas avoir contacter les personnes à la fin de ma carrière. Peut être qu’ils ne voulaient pas de moi ? J’aurais du dire que j’étais prêt et disponible ? Je ne sais pas… J’aurais aimé apporter à l’équipe nationale ce que font les anciens internationaux comme Yazid Mansouri par exemple qui fait du bon travail. J’estime que tout ancien international devrait apporter à la fédération et au pays. Tous les joueurs ont connu l’amour du maillot. On peut apporter quelque chose, c’est comme dans les clubs à Lyon par exemple ils appellent les anciens pour faire fonctionner le club. Même maintenant j’aimerais toujours apporter quelque chose à l’équipe nationale, au niveau des jeunes ça me plairait beaucoup.
Tu es en contact avec M. Raouraoua ?
Pas vraiment mais je l’ai de temps en temps, je l’ai eu dernièrement au moment du décès de mon père j’avais besoin d’un de ses services qu’il m’a bien rendu. D’ailleurs je suis content qu’il m’ait aidé. Je lui avais souhaiter bon courage quand il avait repris la tête de la Fédération en février 2009 parce que je l’avais connu lors de son premier mandat et il avait vraiment apporté beaucoup de choses au pays. L’Algérie est à sa place actuellement grâce à Raouraoua et aux éducateurs, assistants, ceux qui encadrent la fédération mais aussi aux bons choix de la Fédération de prendre des sélectionneurs comme Vahid Halilhodzic par exemple. Je pense qu’aujourd’hui on est la meilleure équipe africaine, on se qualifie toujours en coupe d’Afrique, on fait deux coupes du monde d’affilée, c’est énorme. Monsieur Raouraoua m’a toujours dit “quand tu viens en Algérie vient me voir”. Si Dieu veut j’aimerais bien le revoir, je serais toujours fier de servir et d’apporter quelque chose à mon pays. J’ai été baigné dans le foot et j’aimerais toujours continuer dans le foot. Je ne suis pas en train de faire passer un message, peut être que d’autres gens méritent plus que moi mais je sais ce que je pourrais apporter au pays.
Tu étais proche de Mansouri en club et en sélection, as-tu garder contacts avec lui ?
Oui Yazid je l’ai souvent au téléphone, je l’avais félicité pour le poste qu’il a eu. Je suis très content pour lui !
«Jean François Domergue m’a mis des bâtons dans les roues en France, c’est pour ça que je suis parti à l’étranger»
Racontes nous tes années au Havre, tes plus beaux souvenir sportif là bas ? et ton pire ?
Mon meilleur souvenir c’était mon premier match avec Le Havre. Je remercie le coach Exbrayat qui m’avait donner ma chance ainsi que le président de l’époque Jean Pierre Hureau. Il y a plein d’autres souvenirs mais quand même mon premier match en professionnel c’était un superbe souvenir. Mon pire souvenir était ma dernière année chez eux, on ne m’a pas respecté. L’entraineur avait menti, il m’avait promis quelque chose et en fin de compte il n’a rien fait, ainsi que l’ancien président Jean Pierre Louvel. Moi quand je promet quelque chose je le fais toujours, je tiens toujours ma parole mais certains oublient vite. L’entraîneur Jean François Domergue a fait quelque chose de grave en racontant des mensonges, si je peux le croiser un jour je lui dirais en face. Il m’a mis des bâtons dans les roues dans ma carrière en France. C’est pour cela que je suis parti à l’étranger. Et Louvel qui m’avait harceler quand le Havre était descendu en D2, il ne faisait que de m’appeler pendant mes vacances alors que j’avais pas mal de contacts et il voulait que je resigne au Havre. En me disant ouvertement “je ne t’oublierais pas en fin de carrière, je penserais à toi”. Au final rien du tout, aucun calcul ! Jean Francois Domergue avait menti sur certaines choses et je suis aller signer à Créteil ça s’était bien passer avec des joueurs comme Marc Libbra, Blondeau, Porato…On avait bien commencer la saison mais on a coulé à la fin. Ensuite je suis parti en Belgique, j’ai connu la coupe d’Europe, coupe de l’UEFA et coupe Intertoto, finale de supercoupe de Belgique aussi. J’ai connu le haut de tableau avec La Louvière, Gand, j’ai passé de belles années en Belgique. Ensuite en Grèce j’ai fait à peine 6 mois à cause de ma grave blessure. J’ai du me faire opérer de la jambe plusieurs fois, un mauvais contact qui a détruit ma hanche. J’ai du arrêter toute activité sportive même.
Avec du recul, loin des terrains, es-tu satisfait de la carrière que tu as accomplis en club ?
J’ai toujours été satisfait de la carrière que j’ai pu avoir en club…(Il réfléchit) j’ai joué 15 ans au haut niveau, plus les années passent plus on se dit qu’on aurait du faire d’autres choix de carrière, d’autres choix de club à des périodes précises. Des fois où je n’ai pas voulu partir alors que j’aurais dû, mais je ne sais pas si j’aurais fait autant de matchs et autant de sélections. Je suis fier de ce que j’ai fait, entre 300 et 400 matchs de haut niveau. Plus de 30 sélections en équipe nationale dans les sites c’est noté 29 mais ils ont oublié des matchs que j’ai fait. Il y en a pleins qui auraient aimer faire ce que j’ai fait, même si on peut faire une meilleure carrière que la mienne mais Hamdoulah je suis très fier de ce que j’ai pu accomplir dans ma carrière. C’est que du bonheur. Pendant plus de 15 ans j’ai fait de ma passion un métier, j’ai réussi à vivre de cela. Comme aujourd’hui le travail que je fait c’est quelque chose que j’aime bien donc j’en suis encore fier. J’ai toujours détester me plaindre, je ne manque de rien, donc Dieu merci je suis très très fier de ma carrière !
«Tous les matchs en Équipe nationale sont mes plus beaux souvenirs de carrière, porter ce maillot vert et blanc était un honneur »
Flashback sur un fait de ta carrière : Corner de Belmadi, tu met un but de la tête qui ouvre le score face à la grande Égypte en 2004…à ce moment là tu penses à quoi ?
L’Égypte c’était l’équipe à battre, au moment où je marque (il perd ses mots) en plus sur un centre de Djamel, je pensais déjà à tout le public qui était là ! Comment l’Algérie devait être après un but contre l’Égypte mais c’est après coup que j’ai pensé au peuple algérien. Car au moment “M” tu cours partout tu penses à plus rien d’autre que d’être heureux après avoir marquer. Après j’ai pensé à ma famille, c’est toujours comme ça dans ces moments importants. Quand j’ai marqué on était tellement heureux, j’ai couru vers Djamel, puis vers les remplaçants et Samir Beloufa qui était blessé. Je lui avais dédié le but sur le moment car il était blessé et ça me faisait de la peine pour lui.
Et tes sensations au coup de sifflet final ?
Dans le match j’ai été expulsé. Je ne suis pas aller aux vestiaires, on m’a laissé rester sur le bord du terrain avec les remplaçants. J’arrêtais pas de crier, d’encourager les joueurs. Quand Achiou a marqué…j’étais devenu incontrôlable. J’ai couru partout sur le bord du terrain, on me disait “revient vite avant que l’arbitre ne te vois !”. On était heureux, on savait qu’après cette victoire on était qualifié à 70% en 1/4 de finale. Je garde en tête le public algérien qui venait nous voir à l’hôtel après les matchs. Les images du pays au moment du but c’était énorme ! Je pense que c’était mon plus beau souvenir en équipe nationale.
Le plus beau souvenir de ta carrière aussi ?
Ah oui l’un des plus beaux mais pour dire la vérité tous les matchs en équipe nationale c’étaient mes plus beaux souvenirs. Je ne sais plus s’il y a encore les images de ma première sélection en 1999. On avait gagner 3-0 je ne me souviens plus contre qui (NDLR : Algérie-Ouganda 2-0 en juin 1999). J’aimerais bien revoir les images parce que j’avais les yeux rouges en écoutant l’hymne nationale. Quand le public avait scandé mon nom un moment j’avais des frissons. Je le répète, tous mes matchs en Équipe nationale c’était une fierté. Porter le maillot vert et blanc c’était un honneur, l’équipe nationale restera mes plus beaux souvenirs de ma carrière.
«Perdre contre le Maroc en 1/4 de finale de la CAN 2004 était sûrement ma plus grosse déception »
As-tu un regret de ne pas avoir joué une Coupe du Monde avec l’Algérie, étais-ce un rêve impossible pour ta génération ?
On avait une belle génération, des joueurs de D1, D2. Se qualifier en coupe du monde n’était pas impossible. J’ai fait 8 ans en Équipe nationale, j’ai dû connaitre 10 à 11 sélectionneurs. Comment tu peux faire une équipe avec autant de changements de sélectionneurs ? La nouvelle génération aujourd’hui on peut dire qu’ils connaissent leur 3ème sélectionneur en 6 ans si je ne me trompe pas. Cela fait une grosse différence. L’une des raisons pour lesquelles le football algérien progresse bien c’est que le sélectionneur en place peut apporter sa patte et bonifier son équipe. Personnellement j’en ai connu plus d’une dizaine avec Saadane, Ighil, Fergani, Madjer, Leekens, Waseige, Charef…
L’instabilité est la raison principale du niveau affiché par l’EN a ton époque ?
Après chaque CAN le sélectionneur se faisait viré ou partait. On est jamais aller sur une continuité, les sélectionneurs reprenaient toujours de nouveaux joueurs et cela chamboulait le jeu et l’espoir de se qualifier à une coupe du monde. Certains joueurs n’étaient plus rappeler. C’était l’une des causes. Le niveau des joueurs était très bon. La Côte d’Ivoire était au niveau, le Sénégal et le Cameroun aussi donc. Le Maroc et la Tunisie aussi étaient au dessus de nous. Je ne sais pas si on méritait de se qualifier en coupe du monde, mais quand on ne se qualifie pas cela veut dire qu’on ne mérite pas tout simplement. Avec plus de travail et plus de stabilité je pense qu’on aurait pu faire une coupe du monde. C’était un de mes rêves qui n’a pas été réalisé.
Battre l’Égypte et se qualifier en 1/4 de la CAN, et perdre néanmoins contre le Maroc finaliste de la CAN 2004, c’était quand même beau non ?
C’est pas mal, mais après cette CAN j’étais complètement déçu. Contre le Maroc on devait gagner ! J’ai toujours dis à mes amis, ma famille, si on battait le Maroc on était en finale contre la Tunisie. On jouait le Mali en 1/2 mais je pense personnellement qu’on allait passer et après la Tunisie cela aurait été énorme. Je pense qu’on aurait même eu plus de supporters algériens que tunisiens au stade ! C’était mon plus gros regret, on mène 1-0 et on s’est relâché…Je pense que ma génération méritait de faire une finale, après c’est le football si on l’avait vraiment mérité on en aurait fait une.
Quel joueur t’as le plus marqué durant ton passage en sélection ?
Il y en a eu pleins, mais à égalité Moussa Saïb et Hafid Tasfaout. Les deux m’ont impressionné, Tasfaout c’était un pro, Saïb c’était le talent pur. Les deux étaient de supers joueurs. Hafid c’était un joueur honnête toujours prêt à se battre pour le maillot. J’en ai pleins d’autres en tête comme Belmadi ou Zeghdoud en défense centrale, mais Saïb – Tasfaout sont au dessus du lot, de plus je les ai connu au début de mes sélections. Rafik Saïfi un peu plus tard.
tu as rencontré le Cameroun a deux reprises en 2000 et 2004. Quels souvenirs gardes- tu de ces rencontres ?
L’équipe du Cameroun en 2000 était plus impressionnante que celle de 2004. On perd en quart de finale 2-1 en 2000 et ce match avait été désigné meilleur match de la compétition. En 2004, le Cameroun commençait à être moins fort (NDLR: Algérie-Cameroun 1-1 en match de poule). Le Cameroun 2000 était vraiment la référence sur tous les secteurs du jeu.
Tu as été au marquage de Samuel Eto’o, comment as-tu géré le coup ?
Au début j’étais impressionné devant Eto’o, M’boma, Geremi…Quand le match commence on calcule plus tout ça, on se met à son meilleur niveau sinon ils vont nous mettre la misère !
Entretien réalisé par Youssef Fekair, La Gazette du Fennec
>> A suivre ce Jeudi la 2ème partie de l’entretien avec un focus sur le prochain match face au Cameroun et les conseils de Maamar Mamouni à la jeune génération actuelle ! …..à suivre……..