Alors qu’il a clairement signifié qu’Anthony Mandréa est désormais le gardien numéro 1 de l’équipe nationale, Djamel Belmadi a décidé de prendre Raïs M’Bolhi dans l’effectif final de la CAN-2023. Cette décision signifie-t-elle une redistribution des cartes au poste ? Il faut dire que tout cela s’annonce délicat pour deux raisons principales.
Depuis 2010, Raïs M’Bolhi s’était imposé comme le choix principal dans les cages chez les Fennecs. Il n’y a que lors de l’ère Rabah Madjer qu’il avait sauté des plans de la sélection. Mais dès la venue de Belmadi aux rênes techniques, il a retrouvé son poste et personne ne l’avait délogé. Même un Alexandre Oukidja au top de sa forme en club.
Le facteur expérience favorable à M’Bolhi
C’était avant que la situation sportive de M’Bolhi ne se complique en club avec une signature à Al-Qadsiah FC (D2 saoudienne) à l’été 2022 qui avait remis en considération son statut. Après un dernier match, dans lequel il n’a pas été mauvais (il faut le souligner), contre la Suède à Malmö en novembre de la même année, il n’a plus été appelé chez les Verts.
Dès lors, Belmadi envisageait clairement de faire sans le keeper légendaire. Et il a fini par confier définitivement les gants à Anthony Mandréa (SM Caen/Ligue 2 BKT) depuis septembre écoulé. Ce dernier va disputer sa toute première CAN avec l’Algérie qu’il a rejointe en juin 2022.
Aujourd’hui, il compte 10 capes au total et reste sur 6 titularisations de suite après avoir été mis en duel avec Moustapha Zeghba. Clairement, Mandréa a convaincu Belmadi. N’empêche, on peut penser que les 96 matchs disputés avec l’EN de M’Bolhi, qui va signer une 6e présence d’affilée à la CAN, peuvent venir interférer dans les certitudes récentes et peser dans la balance.
Banc des remplaçants, l’inhabitude et l’orgueil
Par ailleurs, il y a un autre paramètre à considérer. Il s’agit du fait que M’Bolhi n’a jamais eu de statut de remplaçant chez El-Khadra depuis sa prise de pouvoir en pleine Coupe du Monde 2010 à Faouzi Chaouchi. Est-ce que le fait de se retrouver sur le banc ne procurera pas un sentiment humiliant pour lui ? Là est toute la question. Surtout quand on sait que le dernier rempart a intercalé une clause dans son contrat quand il a signé au CR Belouizdad l’été dernier pour se relancer.
En effet, il a tout simplement exigé de ne pas être appelé pour les matchs s’il n’est pas titulaire. Pour lui, c’est soit la cage, soit l’exemption refusant toute concurrence directe avec Alexis Guendouz. C’est pour dire qu’il n’aime pas trop être photographié ou filmé sur la banquette. Tout cela paraît délicat. Belmadi est face à un sacré dilemme. Est-ce qu’il prendra le risque (inutile?) de freiner la progression de Mandréa (27 ans) pour relancer M’Bolhi (37 ans) ? Là est toute la question.