MCA : Ghrib, un limogeage à 70 milliards de centimes!

Il ne pourra plus parler au nom du MC Alger. Il ne sera plus en mesure de gérer le puis d’or et l’argent de la SONATRACH à sa guise. Omar Ghrib n’est plus président du « Doyen » depuis ce matin. Un retour aux affaires qui a duré 14 mois. On retiendra plus ses sorties médiatiques décalées plutôt que ses capacités de gestion financières. Une dette à hauteur de 50 milliards de centimes aurait été laissée par le concerné. Si on y ajoute les 20 du premier mandat, il aura coûté plus de 70 milliards.

Il aura à peine eu le temps de fêter la fameuse qualification en quarts de finale de la Coupe de la Confédération CAF qu’il a tenté d’élever au rang de l’exploit. Omar Ghrib est redevenu un étranger pour la maison « Doyen ». Son second mandat a été écourté. Poussé vers la sortie par le propriétaire du club, la SONATRACH, il a révélé qu’il en avait « marre de travailler avec des perdants et préfère quitter le club sur de bons résultats ». C’est donc avec le sentiment du devoir accompli qu’il a laissé le fauteuil de présidence. Cependant, le seul accomplissement sportif durant son règne entre le 14 avril 2016 et le 01 juillet 2017 était la Coupe d’Algérie remportée l’an dernier. Pour le reste, ce n’était que des promesses et des paroles en l’air sachant que le Mouloudia n’a pas remporté d’autres trophées. Un échec pour un team qui a fait sauter la banque (masse salariale mensuelle estimée à plus de 3.5 milliards de centimes) afin de conquérir sans pour autant y parvenir.

Réhabilitation éphémère

Ghrib a plus été un chairman populiste qui disait ce que les supporters avaient envie d’entendre. Il a toujours clamé, haut et fort, qu’il était l’homme de la situation. Sûr de ses « étoffes » et son influence, il a même gagné un bras de fer avec la SONATRACH en décembre dernier qui voulait l’évincer de l’Etat-major du pôle de la capitale. En vain. Difficile, lorsqu’on a à faire à un homme qui avait, manifestement, l’appui de certains hommes importants du gouvernement. A qui ont avait même pardonné l’attitude de voyou lors de la cérémonie de remise des médailles lors de la finale de la Coupe d’Algérie en 2013. Pour rappel, il avait, c’était chose banale pour lui, refusé de monter serrer la main de Abdelmalek Sellal, Premier ministre de l’époque. Il l’avait aussi recommandé à l’ensemble de l’équipe. Un voyoutisme sans précédent dans le football-circus algérien. Malgré cela, il a été gracié en février 2016 -après qu’il ait été convenu de le radier à vie du football Dz- pour préparer son retour aux affaires du MCA deux mois plus tard. Entretemps, il avait traîné l’entreprise actionnaire majoritaire du club en justice pour récupérer 7.4 milliards de centimes comme dû après avoir laissé une ardoise de 20 milliards de centimes impayés. Cette fois, c’est 50 milliards de découverts qu’il a cumulé.

Congé ou repos définitif ?

Des écarts ayant précipité sont départ. Via un communiqué, il a été noté que « le président du Conseil de l’administration de la Société Sportive Par Action (SSPA-MCA) a reçu aujourd’hui samedi le 01 juillet 2017 une demande congé annuel du Directeur Général, Omar Ghrib, pour se reposer. La demande a été acceptée». Le libellé indique aussi que « durant cette période, l’intérim sera assuré par le Directeur Finances et Comptabilité, Monsieur Djamel Merbout » non sans préciser, et c’est un détail important, que « par ailleurs, il a été décidé que dorénavant toutes les décisions qui concernent SSPA-MCA seront prises par le Président du Conseil d’Administration (Laâdj Zaïd dont la fin de mission n’était que rumeur) et tous les pouvoirs lui reviennent». En décrypté, cela signifie que Ghrib n’aura plus de prérogatives. Même à son retour de « vacances ». Le limogeage diplomatique prend tout son sens.

Mohamed Touileb, La Gazette du Fennec