À moins d’une semaine du coup d’envoi de la 17ᵉ édition des Jeux Paralympiques, Paris 2024, un hommage à une légende du handisport algérien s’impose. Il s’agit de Mohamed Allek, le meilleur para-athlète algérien de tous les temps. Avec ses 6 médailles, dont 5 en or, et ses multiples titres nationaux, continentaux et internationaux, s’élevant à 60, Allek est l’athlète le plus titré de toute l’histoire du sport olympique et paralympique algérien.
Né le 17 août 1974 à, Agouni Gueghrane, commune de la wilaya de Tizi-Ouzou, Mohamed Allek s’est distingué pour la première fois sur le plan international à l’occasion du championnat du monde 1994 à Berlin, première du nom. Remportant deux médailles dont une en or, Allek s’est accordé le statut du favori pour les prochains Jeux Paralympiques de l’époque, Atlanta 1996. Un rendez-vous que la légende n’a pas manqué.
En effet, auteur de deux sacres retentissants, l’Algérien s’est révélé aux yeux du monde à seulement 22 ans en glanant le Graal paralympique des 100 et 200 mètres T37, catégorie dédiée aux athlètes ayant une paralysie cérébrale ou d’autres troubles de la coordination motrice qui affectent principalement un côté du corps, généralement de manière unilatérale. Au cours des différents événements paralympiques dans lesquels Allek a pris part, il a réussi à battre plusieurs records du monde des 100, 200 et 400 mètres. Des records qui ont résisté pendant plusieurs années.
Mohamed Allek : l’apogée d’une légende
Désormais para-athlète confirmé, Mohamed Allek a entamé le nouveau millénaire de la meilleure des manières. À Sydney, l’ancien sportif phare de l’IR Hussein Dey, de l’ASPTT Alger et du MC Alger, a écrit son nom en lettres d’or dans les manuels des Jeux Paralympiques en remportant brillamment le triplé d’or du sprint, 100, 200 et 400 mètres.
Une performance digne d’une grande légende qui a repoussé les limites de l’impossible. Véritable idole et source d’inspiration pour toutes les personnes en situation d’handicap, Allek est de ces êtres exemplaires qui rayonnent, avivent et permettent aux spectateurs d’aspirer à un lendemain radieux.
« Les multiples exploits de Mohamed Allek ont incité les responsables algériens à revoir leur politique de développement du handisport en Algérie », diront les spécialistes. Un effet qui ne tardera pas à se faire ressentir, propulsant l’intérêt pour le handisport dans une autre dimension.
Ainsi, comptant, à ce jour, 85 médailles aux différentes éditions des Paralympiques, la quasi-totalité des médailles algériennes aux Para JO (75 médailles) ont été remportées après le triple sacre de Allek à Sydney. Une répercussion incontestée des performances de la légende sur les autres disciplines. À 30 ans, la légende a participé aux Jeux Paralympiques d’Athènes 2004. À l’issue de cette manifestation sportive, Allek s’est contenté d’une seule médaille, celle du bronze du 200m T37.
La dernière danse du champion, recordman et figure phare du handisport algérien aux Jeux Paralympiques fut lors des Jeux de Pékin en 2008. Une participation qui scellera la carrière de l’un des sportifs les plus inspirants de l’histoire. Allek fut décoré de la médaille nationale de l’honneur, Al-Athir, sous les acclamations des milliers de supporters algériens en marge de la finale de la Coupe d’Algérie 2008.
Spontané, bon vivant et admiré de tous, Allek a mis fin à sa carrière sportive en 2012, alors athlète du GSP, laissant derrière lui un riche héritage, une armoire à trophées des plus garnies avec ses 6 médailles olympiques et 14 titres mondiaux, et une place de choix à jamais dans les cœurs des Algériens. Mohamed Allek a mené un long combat contre sa maladie avant de s’éteindre en 2016 à l’âge de 42 ans.