La boxe algérienne est au tapis ! En témoignent les résultats pour le moins catastrophiques aux Mondiaux organisés par la World Boxing. Une épreuve qui se tient actuellement (04 – 14 septembre) à Liverpool (Angleterre). Aucun des quatre boxeurs algériens (2 femmes et 2 hommes) engagés dans ce rendez-vous n’a survécu à son premier combat. Et les responsables de la Fédération algérienne de boxe (FAB) veulent – une nouvelle fois – se cacher derrière le drap d’Imane Khelif. Pourtant, cette dernière fut la grande absente de cette compétition.
On ne va pas trop s’attarder sur le cas Khelif puisque l’opinion publique sait déjà que sa non-participation est due à des problèmes d’éligibilité et un dossier qui est en train de suivre son cours. Dès lors, il faut s’en tenir aux choses concrètes. Notamment, les fausses promesses et projections faites de la part de la FAB et son entourage. Tout ce beau monde avait même assuré qu’Ichrak Chaïb (-65 kg) pouvait réaliser un exploit dans ces Mondiaux. Mauvaise prédiction.
Promotion d’illusion pour Ichrak Chaïb
C’est du moins ce qu’a laissé croire son manager Nasser Yefsah en avril dernier aux autorités sportives du pays. C’était après la deuxième victoire en “professionnelle” de la pugiliste contre Pooja Pal (Inde). Le succès était à l’occasion du Ring Fighting Championship (Singapour). C’était un tournoi de bas étages organisé dans des lieux de distraction et de loisirs qu’on veut vendre comme événements prestigieux aux médias officiels comme l’Agence Presse Service (APS). Un acte grave de désinformation.
Après la Berezina anglaise de nos boxeurs, on a en a lues des justifications sur le manque de préparation. En outre, était évoqué l’arbitrage soit disant hostile à l’Algérie a cause de… Khelif. Néanmoins, il y a lieu de rappeler certains propos. Ceux de Yefsah qui avait assuré qu’« Ichrak Chaïb a bénéficié d’un encadrement axé sur la haute performance, préparation physique ciblée, accompagnement mental et stratégie tactique sur mesure. Elle avance avec intensité et détermination, traçant une trajectoire qui pourrait bien rivaliser avec celle d’Imane Khelif. » Un plan ambitieux pour un résultat foireux.
Khelif n’a plus rien à voir avec la FAB
Le promoteur basé à Nice, qui a collaboré avec Khelif de 2023 à 2024, a même déclaré qu’« avec sa force tranquille et sa détermination inébranlable, Chaïb incarne non seulement l’avenir de la boxe féminine algérienne, mais l’assurance d’une future médaille d’or aux JO 2028 de Los Angeles ». Il ne s’agit pas là de s’en prendre à l’athlète. En effet, Chaïb est tout simplement victime du système. Elle se retrouve entre les mains de ceux qui font des affaires sur le dos du sport algérien en général et du noble art en particulier. Fatiha Mansouri (-51 kg), Youcef Islam Yaïch (-70 kg) ainsi que Mourad Kadi (+90 kg), qui ont fait un petit tour avant de ranger les gants, sont dans le même cas que la native de Constantine, médaillée de bronze aux Mondiaux amateurs 2022 à Istanbul (Turquie).
Le potentiel était là pour Ichrak Chaïb (24 ans). Malheureusement, la gestion chaotique de l’instance a freiné son processus de progression. Certes, à un moment donné, Imane Khelif (26 ans) a cristallisé toute l’attention. Toutefois, on peut rappeler à l’opinion que la championne olympique aux JO de Paris 2024 avait quitté le giron de la FAB et son controversé président Ferhat Fazil (incarcéré 6 mois puis acquitté).
Meziane, Abbas, Yefsah…la boxe sans avenir
C’était le Ministère des Sports et le Comité Olympique algérienne (COA), sous les ordres de la Présidence, qui l’ont prise en charge en lui octroyant une bourse de préparation spécifique pour les Olympiades parisiennes. Il s’agissait plus d’un privilège accordé à une athlète d’élite au potentiel avéré plus qu’une négligence à l’égard de la FAB qui ne récolte que les fruits de luttes intestines et de magouilles qui ont fait perdre ses lettres de noblesse à la boxe Dz.
Au cœur de cette gestion douteuse où règne l’incompétence, l’indéboulonnable Mourad Meziane qui parvient habilement à jongler entre différents postes à responsabilité (DTN à la FAB, Directeur des sports du COA et actuellement Responsable au Ministère des Sports) sans obtenir de résultats notables. Et ce depuis plus d’une vingtaine d’années. En plaçant l’inconnu Abdelkader Abbas à la tête de la FAB, l’avenir de la boxe est entre de bonnes mains…ou presque.
