À Singapour, la natation mondiale bat son plein. Les meilleurs nageurs de la planète s’affrontent dans un tournoi d’élite où chaque centième de seconde compte. L’Algérie y est représentée par trois nageurs : Jaouad Syoud, Oussama Sahnoune et Amal Melih. Mais les premiers résultats sont loin d’être encourageants.
Engagé sur l’épreuve du 200 mètres quatre nages, Jaouad Syoud, le porte-étendard algérien, considéré comme l’un des “meilleurs” de la discipline en Algérie, a terminé avec un temps de 2:00.99. Un chrono qui le place 24ᵉ… sur 24 nageurs classés. Bon dernier. Une autre contre-performance sèche pour un nageur qui n’est visiblement habitué qu’aux podiums continentaux, et qui aurait dû incarner davantage de compétitivité à l’échelle mondiale. Le natif de Perpignan était inscrit ce jeudi sur le 200 m brasse mais ne s’est finalement pas engagé. Il terminera ses mondiaux avec les séries du 400 m quatre nages dimanche avant de profiter du soleil de Singapour.
Du côté féminin, Amel Melih a nagé le 50 mètres dos en 29.47 secondes, ce qui lui vaut une 38ᵉ place au classement composé de 43 athlètes. Là encore, loin des standards internationaux et sans qualification pour les demi-finales. La nageuse de 31 ans, native de Lyon, s’alignera ce vendredi aux séries du 50 m papillon avant de clôturer ses mondiaux, le lendemain, avec la course du 50 m nage libre, sa spécialité dont elle détient le record d’Algérie.
Quant à Oussama Sahnoune, aucune performance notable n’est à signaler pour cette première journée, même si son nom reste l’un des plus expérimentés du groupe. L’enfant de Constantine, prendra part, ce vendredi, au 50 m nage libre, sa distance de prédilection.
Face à ces résultats, la Fédération parle de « participation inscrite dans une logique de préparation et d’adaptation ». Mais derrière ces mots prudents, c’est une réalité brute qui se profile : la natation algérienne nage toujours très loin du haut niveau mondial. Et la ligne d’arrivée, elle, semble s’éloigner à chaque compétition majeure.
Une com’ qui nage à contre-courant : les nageurs algériens dans le grand bain… sans éclaboussures, et la fédé encourage !
En effet, à force de vouloir positiver l’échec, on finit par banaliser la contre-performance. Le ton du communiqué publié par la Fédération algérienne des sports aquatiques est… lunaire. La com’ veut noyer le poisson. Sur Facebook, le communiqué parle de “préparation” et “d’adaptation” quand, à Singapour, certains décrochent des médailles en or. Le Tunisien Ahmed Jaouadi, par exemple, nage vers les sommets, pendant que nos représentants s’enfoncent dans les eaux troubles d’une gestion approximative et d’un discours creux.
Ce n’est pas seulement une question de résultats, mais d’ambition que nous, amoureux et fidèles du sport algérien, tenons à signaler. On ne peut pas envoyer des athlètes avec des moyens (heureusement) mis à disposition, puis saluer mollement une 24ᵉ place comme s’il s’agissait d’un exploit. Ce n’est pas cela que mérite la jeunesse sportive algérienne, et sans parler du retour sur investissement.
Et que dire de ce passage sur la participation au congrès international ? Un événement périphérique est mis en avant comme s’il venait sauver le bilan. Non, la natation se mesure dans les couloirs d’eau, pas dans les salles de réunion climatisées.
Quand on investit, on attend un retour. Pas nécessairement une médaille à chaque course, mais au moins une trajectoire qui inspire. Là, on peine à entrevoir le courant. À quand un véritable électrochoc dans les bassins algériens ? À quand un discours lucide et exigeant ? À force de nager dans le flou, on finit par couler.
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