Mohamed Rafik Omar était présent dans la liste élargie de l’équipe nationale pour le stage de mars. Toutefois, l’attaquant d’Al Shamal SC n’a pas attendu de savoir s’il figure sur la liste finale (ce qui semblait très peu probable) de Vladimir Petkovic pour informer la Fédération algérienne de football (FAF) qu’il ne comptait pas jouer pour la sélection dans l’immédiat. Ni dans un avenir proche d’ailleurs. Tourné vers un projet de naturalisation au Qatar, l’Algérien doit-il être définitivement banni des plans des Fennecs pour autant ?
A la fin de son communiqué pour informer le public du “renoncement” d’Omar à porter le maillot algérien, la FAF avait précisé que “la sélection nationale restera toujours un honneur ouvert à ceux qui aspirent à défendre avec engagement et fierté les couleurs de l’Algérie”.
Tant qu’Omar n’a pas joué pour le Qatar
A 21 ans, l’ancien international U18 et U20 n’a clairement pas pris la décision la plus judicieuse. Quand bien même son agent, Ayman Dhamani, a tenté d’expliquer la situation de son client. « Ce n’est pas d’une décision contre l’Algérie, mais plutôt pour son développement sportif à Al Shamal. Nous verrons bien ce que l’avenir nous réserve », a-t-il indiqué.
Selon lui, « Hamoudi (surnom d’Omar, NDLR) a mis un terme à sa carrière internationale car il souhaite actuellement se concentrer uniquement sur son club d’Al Shamal car il ne s’est vraiment imposé que cette saison et souhaite poursuivre ses performances de la première partie de saison sous la houlette du nouvel entraîneur.» Qu’on se le dise, ces propos ont des similitudes avec ceux que sortent les binationaux pour temporiser et gagner du temps avant de faire leur choix de sélection. Même si on est là dans un processus de naturalisation, on ne peut aucunement, comme c’est le cas pour les binationaux, enlever son “algérianité” à Omar. Et, jusqu’à présent, il n’a pas porté le maillot du Qatar.
Le même droit qu’Aouar et Benzia
D’ailleurs, on peut rappeler que jouer pour l’équipe de France “A”, avec toute la fierté affichée après sa convocation par Didier Deschamps, n’a pas empêché les Algériens d’accepter Houssem Aouar quand il a décidé de faire machine arrière et revenir vers l’Algérie, nation de ses origines. Et ses performances l’ont bien aidé à surpasser les difficultés et ce ressentiment engendré par son choix initial de représenter les Bleus avec toute la sensibilité historique que ce choix représentait.
Avant lui, Yassine Benzia avait, publiquement et sans détour, indiqué qu’il visait “l’équipe de France et pas l’Algérie” quand il jouait pour l’Olympique Lyonnais. Cela ne l’a pas empêché de jouer pour les Guerriers du Désert quelques années plus tard. Pour faire court : Omar a – lui aussi – toujours le temps et – surtout – le droit de rétropédaler et revenir vers son pays de naissance et parmi les siens. Il s’agit de mettre tout le monde sur le même pied.
Affaire Mohamed Rafik Omar/Binationalité – Naturalisation : Le distinguo
