C’était trop beau pour être vrai. Ce n’est que le début de la saison et voilà la Ligue de football professionnel (LFP) cède aux caprices des deux clubs algériens engagés dans une compétition africaine en reportant son match prévu pour la prochaine journée de Ligue 1 Mobilis. En effet, les requêtes du MC Alger et USM Alger, qui demandaient à ce que leurs rencontres face à l’O Médéa et l’USM Bel-Abbès soient reprogrammées, a été acceptée. Pourtant, Mahfoud Kerbadj, président de l’instance qui gère le championnat Dz avec ses deux paliers professionnels, avait laissé entendre qu’il fera respecter la programmation à la lettre. Encore une fois, ce n’était que de la parlote.
Initialement prévus pour ce mardi, le duel entre le MC Alger et l’O Médéa ainsi que celui devant opposer l’USM Alger et l’USM Bel-Abbes, comptant pour la 4e journée de la Ligue 1 Mobilis, se joueront à une date ultérieure. Et ce à cause du quart de finale retour de la Coupe de la Confédération CAF que le Mouloudia jouera en Tunisie dimanche prochain outre le second acte de la LDC qui verra l’USM Alger accueillir les Mozambicains du Ferroviario de Beira à… Alger. Ce n’est donc pas un long et harassant voyage en Afrique du Sud. Pourquoi évoquer le pays de Mandela ? Question pertinente mais l’allusion n’est pas anodine. Le 23 juin dernier, Mahfoud Kerbadj a pris un ton sérieux et un air rigoureux pour avertir les teams qui disputent les compétitions continentales. Il avait dit, in extenso, que « les clubs joueront 48h avant ou après le retour d’Afrique, je lance un appel dès maintenant à nos représentants en Afrique, que même si un club joue en déplacement en Afrique du Sud, il devra jouer son match de championnat avant ou après le départ de 48h.»
Le laxisme de la LFP
Le compte, on peut le faire. Si le « Doyen » avait accepté de jouer mardi, il aurait eu plus de 96 heures pour récupérer. Largement suffisant pour que les organismes se régénèrent. Mais il s’avère que la tendance serait pour disputer l’opposition face aux Médéens après le retour de Tunis prévu lundi. Cela voudra dire que les « Vert et Rouge » devront jouer mercredi ou jeudi pour la mise à jour avant d’enchaîner avec la 5e journée devant se jouer le week-end à venir. Les camarades de Hichem Nekkache devront rechausser les crampons, au plus tard, samedi. Soit deux matchs en l’espace de 3 jours. L’idéal aurait été de donner la réplique à l’OM mardi pour une meilleure gestion sur le plan physique. Clairement.
Pour ce qui est du volet gestion de l’agenda sportif, cette « faveur » va ouvrir la porte aux demandes de report. Ainsi, les autres formations qui seront amenées à disputer la Ligue des Champions (ES Sétif, MC Alger) et la Coupe de la Confédération CAF 2018 (USM Alger, CR Belouizdad) lors de la seconde moitié de la saison penseront qu’elles seront en droit d’avoir le même traitement. Encore une fois, la LFP a fait preuve de laxisme et a cédé à la pression. L’an dernier, le MO Béjaïa a dû jouer un paquet de matchs en retard. Cela avait faussé tous les calculs en championnat obligeant la Fédération algérienne de football (FAF) d’intervenir pour minimiser le risque de combines. La structure fédérale avait décidé d’arrêter la compétition pour mettre à jour le calendrier avant de poursuivre l’opus 2017 bouclé à la mi-juin.
En outre, à cause d’un rythme effréné, les Mobistes, qui avaient disputé et perdu la finale de la Coupe de la CAF face au TP Mazembe en novembre 2016, ont explosé en plein vol finissant par être rétrogradés vers la division inférieure. En tout cas, on ne risque pas de connaître une « saison rallongée » comme l’an dernier. On retiendra, en revanche, que la parole de Kerbadj n’a pas tenu longtemps.
Mohamed Touileb, La Gazette du Fennec