Après sa défaite inattendue à l’aller à Constantine (1-2) la sélection algérienne des joueurs locaux n’a pas d’autre choix que de renverser la vapeur face à Libye lors du match retour qui se dispute ce vendredi en Tunisie, sur terrain neutre. Après avoir été accusé directement par Alcaraz comme seuls responsables de la défaite en conférence de presse, les joueurs locaux n’ont pas d’autre alternative que de s’imposer pour rétablir une confiance perdue avec le coach espagnol. Nul doute que dans le plan de marche de la FAF, qui milite pour la réhabilitation du joueur local, une élimination précoce du CHAN 2018 serait vécue comme un traumatisme !
La semaine qui vient de s’écouler a été l’aboutissement d’une gestion technique vantée il y a quelques jours sur le site de la FAF. Sans grossir le trait et en se limitant aux contenus fédéraux, le coach Alcaraz et ses adjoints Campos et Canadas sont « impliqués » dans leur tâche puisque grands adeptes de l’utilisation de logiciels informatiques. Cela n’est pas une nouveauté en soi puisque Christian Gourcuff était déjà un adepte de cette méthode qu’il a utilisée lors de sa période à la tête de l’EN. Mais alors, qu’est-ce qui a bugué dans le logiciel Alcaraz pour offrir au magnifique public constantinois le spectacle d’une défaite honteuse à domicile face à un pays en guerre ?
Le bug Alcaraz
D’abord, s’il y a un point sur lequel les voix s’accordent, c’est au niveau de la composante du 11 aligné à l’aller qui semble loin de faire l’unanimité. Sur la base des informations récoltées sur leurs logiciels, le staff technique national et l’influent manager de l’EN Hakim Meddane, ont préféré Boulaouidet à l’attaquant du RC Relizane Mourad Benayad transféré cette saison à l’ES Sétif. Sur la base de leurs outils informatiques, ils ont conclu que Chérif El Ouazzani (MC Alger) ou Bendebka (MC Alger) n’étaient pas meilleurs qu’un Belarbi titularisé et qui ne fut que l’ombre de lui-même. Enfin que dire de Rahmani (CSC) qui n’a pas fait une bourde en tant que telle, sans quoi nous lui aurions pardonné. Pire il a été inconscient en prenant sa sortie aérienne à la légère. Puni, il a surtout puni ses coéquipiers dans une rencontre capitale. Au vu de la saison écoulée, méritait-il de figurer à la place d’Abdelkader Salhi ? De même, un Abdellaoui impérial avec l’USMA face à ces mêmes libyens, méritait-il d’être sur le banc ?
Ensuite, soyons honnêtes. Le problème n’était pas que d’ordre physique surtout lorsque l’on connaît les conditions de préparation de cette équipe comparativement à l’équipe libyenne disposant de moyens de préparation modestes aujourd’hui. Non, le milieu du foot peu connu pour sa franchise avouera secrètement que la production technique a été un fiasco total. Sans plan de jeu, avec des lignes complètement disloquées au bout de 20 minutes, l’Algérie s’est contentée de convertir ses premières relances en balles longues en direction des 3 attaquants alignés par le coach andalou. Pour la promesse du jeu espagnol, on repassera.
Les Verts sommés de réagir !
Accusés par leur entraineur dès la fin de la partie, les joueurs locaux devront absolument réagir au risque de mettre en péril le projet de la FAF version Zetchi. En effet, le patron de la FAF actuel a affirmé sa volonté de réhabiliter le joueur local pour en faire la base des futures sélections algériennes. Seulement entre le vœu et la réalité du terrain, il y a un monde, symbolisé par les résultats. En football, seuls les résultats comptent et personne en Algérie ne comprendrait que la sélection nationale des locaux soit éliminée sur terrain neutre face à des Libyens dont le pays est dévasté. Pour ce faire, il faudra d’abord songer à apporter de sérieux correctifs dans la manière d’aborder cette seconde manche. En premier lieu, il faudra mettre les joueurs qu’il faut à la place qu’il faut et cesser une bonne fois pour toutes cette mauvaise habitude de placer des joueurs parce qu’ils évoluent dans tel ou tel club. L’Algérie doit être représentée par ses meilleurs éléments quitte à froisser certains membres influents à la FAF.
Réda Kaboura, La Gazette du Fennec