La somme est très conséquente. On parle de 8.000.000 DA (800 millions de centimes) représentant le pactole versé par l’Agence nationale d’édition et de publicité (ANEP) pour Rabah Madjer, ancienne gloire du football algérien, propriétaire des journaux El Balagh et El Balagh Riadhi. L’anomalie? la transaction était faite après cessation de parution.
Le problème n’est, comme vous l’avez probablement deviné, pas le fait que le quotidien et l’hebdomadaire, dans l’ordre, bénéficient d’une enveloppe de l’ANEP. Surtout quand on sait que l’univers d’attribution publicitaire obéit à tant de choses sauf des barèmes définis préalablement. Huit millions de dinars pour une entreprise « écran », c’est tout simplement de la délinquance fiscale.
Il ne s’agit donc pas d’un montant de chèques à plusieurs zéros seulement mais d’une transaction illicite dont la traçabilité a été retrouvée après une enquête menée récemment par l’ANEP. Entre le terrain des Sablettes (Alger), dont il avait bénéficié pour construire « des terrains de foot » qui n’ont jamais vu le jour, les 4.5 millions de dinars d’honoraires mensuels de sélectionneur des Fennecs et ce bonus pour une prestation journalistique inexistante, l’inventeur de la talonnade a tourné le dos aux lois comme il l’avait fait face au but du Bayern Munich en 1987. Celui qui a offert la Coupe aux grandes oreilles au FC Porto cette année aura tiré profit de sa notoriété. Le patriotisme est désormais une prestation.