Les jours de Mohamed Raouraoua à la tête de la FAF seraient comptés. Celui que l’on surnomme l’homme fort du football algérien serait lâché par ses pairs. Il s’apprête du coup à renoncer à son poste et tous les pouvoirs que cela lui requiert. Dans les arcanes du pouvoir d’Alger, il se dit avec insistance que le successeur de Mohamed Raouraoua serait Rachid Marif, un autre homme de pouvoir qui s’affaire dans les coulisses à préparer son arrivée à la tête du football algérien.
Depuis quarante-huit heures, le départ de Mohamed Raouraoua constitue un secret de polichinelles dans les couloirs de la FAF. Les plus proches collaborateurs de l’actuel président de la fédération auraient été informés de la décision de celui-ci de ne pas se représenter à sa propre succession lors de la prochaine AGE de la FAF.
Retenu au Gabon pour les besoins de sa mission à la CAF, “El Hadj” devrait annoncer sa décision de se retirer au prochain Bureau Fédéral de la FAF vers le 10 février. Ses intimes expliquent d’ores et déjà la volonté de Raouraoua de se retirer par sa santé un peu fragilisée ces derniers temps. Ils mettent en avant son récent séjour express à Paris pour des examens médicaux après un malaise cardiaque au Gabon, il y a près de deux semaines. En outre, ses enfants et ses plus proches amis auraient réussi à le convaincre de céder sa place pour son bien être personnel, nous dit-on.
Raouraoua n’a pas encore totalement abdiqué !
C’est la raison qu’on devrait donc invoquer en cas de décision effective de Raouraoua de s’en aller, un peu à la manière d’Amar Saâdani, l’ancien SG du FLN qui a mis en avant des problèmes de santé récurrents après sa destitution sur une décision d’en haut. Selon les informations qui circulent, c’est de la même façon que Mohamed Raouraoua s’est vu lâché par les gens du pouvoir. Ces gens-là même qui l’avaient encouragé à rester après le Mondial 2014 comme il l’avouait récemment dans des confidences rendues publiques entre temps.
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Pour tout dire, pesant le pour et le contre, Mohamed Raouraoua est en train de jouer à un double-jeu. A certains, il dit qu’il va s’en aller, à d’autres, il confirme qu’il restera jusqu’en 2021. Entre temps, il annonce un appel à candidature pour le recrutement du futur sélectionneur des A’. Il envisage, selon certaines sources, d’en faire de même pour le futur sélectionneur des A. Une manière de faire qui vise à semer le trouble et cultiver le mystère, mais aussi d’attendre encore avant de décider quelle posture prendre en fonction de la tendance “politique” du moment.
Rachid Marif, l’homme du pouvoir
Pour lui succéder, un nom est déjà sorti du chapeau de ceux qui nomment et dénomment en Algérie : Rachid Marif. L’homme de 73 ans qui est rentré d’Italie il y a deux ans où il occupait le poste d’ambassadeur d’Algérie à Rome, serait le candidat en puissance pour la présidence de la FAF. Ancien président d’honneur du MC Alger et président de l’Association El Mouloudia, laquelle avait milité pour la sortie du MCA de Sonatrach pour redevenir un club civil, comme au temps d’avant la réforme sportive de 1976, rempli sur le papier à peu près toutes les conditions pour postuler au poste sensible de président de la FAF.
Marif l’incarnation de la maarifa à l’algérienne
En dépit d’une gestion chaotique du Mouloudia d’Alger en son temps, Rachid Marif incarne l’homme dur et de pouvoir par excellence. Outre son poste d’ambassadeur d’Algérie à Rome, il était également directeur du protocole du président de la République, Abdelaziz Bouteflika durant son premier mandat. Au temps du défunt Président Chadli Bendjedid, Marif avait occupé le poste de ministre du Tourisme. Au-delà de son profil d’homme d’état, le natif de Cherchell serait, selon des indiscrétions, très intéressé par le poste de président de la FAF. Pour ce faire, il aurait déjà commencé dans les coulisses à préparer sa candidature. Selon une info révélée à La Gazette du Fennec par l’entourage du Mouloudia, Rachid Marif aurait reçu cette semaine Omar Ghrib chez lui à Alger pour le charger de mobiliser les présidents de club, du moins les plus influents autour de lui. La machine est réellement mise en marche…
Nabil Boughanem, La Gazette du Fennec