Jeudi contre le Botswana (succès 3-1), Riyad Mahrez n’a pas eu l’apport escompté sur la pelouse pour sa 104e sélection. Les avis sont unanimes : le rendement du capitaine de l’EN est en deçà des attentes. Au point de penser que les Verts peuvent se passer de ses services. Pour le gaucher, le crédit des accomplissements passés commencent sérieusement à s’épuiser.
L’impact n’est plus le même. Mahrez peut toujours faire la différence grâce à une patte gauche qui peut sortir une passe-clé de temps à autres ou mettre superbement un coéquipier sur orbite pour scorer. Mais ce n’est plus le joueur capable de répéter les efforts ou mettre un rythme soutenu sur l’aile droite. Pour ce qui est du repli, ceux qui ont vu la partie avant-hier ont peut-être manqué de voir que le sociétaire d’Al Ahli Saudi FC est revenu défendre lors de la première demi-heure sur trois ou quatre séquences.
L’incontestable passif en crédit d’un Mahrez moins actif
Par la suite, le bloc des Verts a semblé déséquilibré concédant certains décalages sur les contres botswanais. La fixette est faite sur Mahrez auquel on demande – et c’est logique – plus que les autres compte tenu de son statut et ce à quoi il avait habitué les Algériens auparavant. On parle tout de même de quelqu’un qui a porté le brassard à 54 reprises en plus d’être le passeur historique (35 offrandes) et le 4e meilleur baroudeur (32 buts) de tous les temps d’El-Khadra.
Le statut est longtemps resté intact. Néanmoins, la stature est en passe de changer. Beaucoup sont persuadés que l’animation se fait mieux sans lui. A vrai dire, cela peut être recevable dans le sens où les deux buts qui ont permis à l’EN de dominer les Zèbres ont été marqués alors qu’il n’était plus sur la pelouse. Après, on peut rappeler que la réclamation de faire sans lui a déjà été formulée par le passé. Face à la pression, Djamel Belmadi l’avait même mis sur le banc contre la Mauritanie pour le résultat que tout le monde connaît : défaite qui restera dans les annales et élimination dès le premier tour de la CAN 2023.
La relève toque à la porte
A ce constat, il y a un contre-argument : celui des alternatives. En effet, sur le banc, il n’y avait pas un Anis Hadj Moussa ou Ilan Kebbal qui semblent pouvoir offrir plus de percussion à droite avec un bagage relativement proche de celui de Riyad. Certes, le facteur expérience n’est pas le fort chez la relève mais il faut bien qu’elle commence un jour.
Cette passation risque d’intervenir à l’aube de deux rendez-vous majeurs à savoir la CAN 2025 et (très potentiellement) la Coupe du Monde 2026… à moins que Mahrez montre qu’il a encore la capacité pour rester au pouvoir. En tout cas, on peut penser que Vladimir Petkovic le considère comme son choix premium. Surtout qu’il s’était rendu personnellement en Arabie saoudite pour lui assurer qu’il comptait sur lui. Le pacte existe mais l’impact n’est plus tout à fait là. Le dilemme commence à peser. Le natif de Sarcelles doit se bouger.