Sortant d’une très bonne saison avec Montpellier, Ryad Boudebouz est enfin revenu au premier plan. Alors que l’international algérien, auteur de 12 passes décisives, boucle sa huitième année en Ligue 1 à tout juste 26 ans, il pourrait bien s’attirer les faveurs de plusieurs clubs étrangers. L’heure du départ de l’Hexagone a-t-il sonné ? Une éventualité qui permettrait à l’international algérien d’enfin briller au plus haut niveau, là où on l’attend depuis presque 10 ans maintenant et ses débuts tonitruants.
Une saison tremplin. Il s’agit sans doute de la meilleure saison de l’international algérien depuis un bon moment ! Malgré un début de saison difficile de Montpellier, Boudebouz a su rester le plus régulier possible dans ses performances, chose qu’il n’avait pas su faire jusqu’à présent dans sa carrière. Dans une position de numéro 10 retrouvée (il a également évolué en 9 et demi et sur le côté) l’ancienne pépite sochalienne a pu enfin s’exprimer librement sur le terrain en participant aux 38 journées du championnat de France.
Beaucoup trop bas lors de sa période bastiaise, Boudebouz brillait moins sur les phases offensives se contentant de tirer les coups de pied arrêtés en marquant le plus souvent sur penalty. Aujourd’hui l’Algérien de 26 ans a retrouvé ses qualités de créateur et de dribbleur facile. Le Montpelliérain est impliqué dans plus de la moitié des buts de son équipe cette saison. Il fait également partie des meilleurs créateurs d’Europe parmi les Ozil, De Bruyne et autres Neymar ! Ce n’est pas tout, le natif de Colmar est statistiquement le meilleur centreur du continent, rien que ça.
Avec un bilan pareil, il sera difficile pour Montpellier de garder sa pépite algérienne surtout en cas d’offre intéressante. Surtout que le meneur de jeu a été acheté pour environ 1,7 millions d’euros, une misère qui laisse augurer une plus-value certaine. Au vue de ses qualités techniques il est évident que l’Algérien mériterait de jouer dans un autre contexte que le maintien avec Sochaux, Bastia, ou Montpellier.
A force de saisons trop irrégulières, et à cause de la gourmandise de son club formateur au départ, Boudebouz, assez marqué par son transfert raté à l’Olympique de Marseille, n’a jamais pu tomber dans une équipe jouant les premiers rôles. Jouer le maintien est très difficile en Ligue 1, beaucoup d’équipes se valent et très souvent, à quelques exceptions près, la coutume est de fermer le jeu et tout faire pour ne pas perdre. Une mentalité française compréhensible bien que très souvent ennuyeuse.
En évoluant dans ce contexte, il est forcément plus difficile pour Boudebouz de faire parler son talent, sa lecture du jeu et ses passes millimétrées dans les intervalles. Bien que le club héraultais joue le maintien, on retrouve régulièrement une équipe séduisante, avec de belles phases de jeu malgré une certaine suffisance et un manque de résultat. Après tout on parle seulement de Ligue 1. Sous l’impulsion de Hantz, Boudebouz a gardé une place centrale dans l’effectif héraultais et une liberté dans le jeu qu’il n’avait jamais connu auparavant selon ses propres mots.
Une trajectoire à la Dimitri Payet ?
Boudebouz a toujours clamé son amour pour le championnat espagnol. Une compétition technique où le jeu a une place centrale et les petits gabarits sont très appréciés. Le jeu y est ouvert, et les phases de construction ballons au sol sont très appréciées. Toutefois, le championnat espagnol n’est pas le seul dans lequel les joueurs techniques ont la côte. En effet, la montée de la Roja sur le plan international avec son jeu flamboyant et ses joueurs de poche a donné des idées aux équipes outre-Manche.
Considéré comme un championnat rugueux et très physique, la Premier League s’est laissé séduire par les joueurs très techniques bien que peu physique : Cazorla, David Silva, Mata, Mahrez, Hazard et bien entendu Payet. Ce dernier considéré comme un bon joueur de Ligue 1 n’a jamais su exploiter la totalité de son talent dans le championnat hexagonal. Marquée par une saison fantastique sur le plan personnel sous les ordres d’un maître dans son domaine en la personne de Marcelo Bielsa, Payet s’envole pour la Premier League, un championnat que lui même estimait être inadapté à un joueur comme lui. Force est de constater que l’international français s’est trompé puisqu’il vient probablement de réaliser la plus belle saison de sa carrière, pour sa première année en Angleterre à 29 ans.
En choisissant l’étranger, Boudebouz pourrait bien connaitre une trajectoire similaire à celle de Payet. La découverte d’un nouveau cadre de travail et d’une nouvelle culture favoriserait certainement sa progression et l’aiderait à passer un cap. Certes l’international algérien a réalisé une saison des plus prometteuses, mais on ne peut s’empêcher de penser qu’il pourrait faire beaucoup mieux en quittant son cocon français. A 26 ans maintenant, il est temps qu’il devienne enfin le top player que l’on attendait lors de ses débuts professionnels. La reconnaissance de son talent allié à la maturité du joueur – qui a rejoint les Verts dès l’âge de 19 ans ne l’oublions pas – nous font penser que ce Ryad Boudebouz n’a pas fini de nous surprendre…
>La Gazette du Fennec est justement allée à la rencontre de notre international algérien. Entretien exclusif à suivre ces prochains jours avec un Boudebouz détendu en vacances à Dubaï et qui dresse lui-même le bilan de sa saison sans oublier de parler de son avenir.
Yahia Saouthi, La Gazette du Fennec