L’inflation des salaires en Ligue 1 Mobilis n’a plus de limite. A l’occasion de ce mercato estival, on en entend parler de mensualités stratosphériques. Le montant symbolique d’un milliard de centimes, jadis une indemnité record pour le transfert d’un joueur, est aujourd’hui un salaire pour certains. Clairement, ça paie fort pour un football qui ne paie pas de mine.
1.25 milliards de centimes (12.5 millions de dinars soit 86 000 euros au taux officiel), c’est ce que percevra chaque mois, selon nos informations, Aymen Mahious, recrue phare à la JS Kabylie lors de ce mercato estival. Soit un pactole de 300 millions de DA sur 2 ans, jusqu’en juin 2027. La bagatelle de 2 millions d’euros au taux officiel. Le chiffre donne clairement le tournis. En termes de revenus sur l’année, il représente le 1/3 de la masse salariale autorisée par la Fédération algérienne de football (FAF) pour chaque pensionnaire de la première division.
Le retour d’export garantit le pont d’or
Bon, on ne va pas parler de logique de rationalisation. Surtout que tout semble irrationnel dans la balle ronde en Algérie. Pour quelques uns, Mahious vaudrait bien ces honoraires car il a semblé en forme la saison dernière avec le CR Belouizdad. L’attaquant international (2 sélections, 0 but) s’est montré particulièrement efficace en marquant 22 buts et délivrant 3 passes décisives en 35 apparitions dans toutes les épreuves avec les Algérois qui l’ont eu en prêt depuis le modeste Yverdon Sport FC (Suisse) où son expérience européenne n’était pas une franche réussite.
Ce flop, il l’a fait oublier en quelques mois pour devenir le footballeur les plus “bankable” de D1 algérienne alors qu’il n’est même pas un élément permanent de sélection A de Vladimir Petkovic. C’est là une anomalie. Le phénomène est à relever : sortir de l’Algérie, peu importe si le joueur prouve ou pas ailleurs, fait augmenter sa valeur. On a pu voir cela avec les Chetti, Ghacha, qui n’ont pas brillé au Maroc et en Turquie. En outre, il y a Zineddine Belaïd, incapable de s’imposer dans un modeste club de K Saint-Trond relégué en D2 de Belgique. Malgré cela, son retour dans l’élite algérienne est annoncé en grandes pompes et avec un sacré chèque au bout.
Hamache, M’Bolhi, Guedioura et les autres
Il y aussi eu Youcef Belaïli (lui au moins est vraiment talentueux) qui a fait un passage fructueux au MC Alger en étant rémunéré grassement. On n’oubliera pas Yanis Hamache (arrière gauche) qui galérait en Europe et qui avait débarqué l’été dernier du Portugal au MC Oran comme une vedette qu’il n’est pas et n’a jamais été. Les Oranais lui ont même offert une mensualité dépassant le 1 milliard de centimes sans qu’il ne joue le moindre match. Un véritable hold-up pour celui que la direction résiliera avec une grosse compensation quelques mois plus tard en raison d’une blessure que les Hamraoua n’ont étrangement pas vue lors de la visite médicale.
Par ailleurs, on peut rappeler les signatures de M’Bolhi, chômeur à l’époque, au CR Belouizdad contre 6.5 millions de dinars/mois. Un transfert qui a fait flop puisque le keeper historique des Verts a été résilié… contre un gros chèque pour l’indemniser. On n’oubliera pas Adlène Guedioura qui a été rémunéré à hauteur de 3 millions de dinars/mois sans donner satisfaction et partir avant de mener à terme son bail. Leur statut de champions d’Afrique a été l’argument séduction. Ceux-là sont des exemples parmi tant d’autres. l’inflation des salaires contraste avec la déflation foot. A ce jour, aucun des clubs aux grosses mannes financières de notre pays n’a pu ne serait-ce que disputer une demi-finale de Ligue des Champions CAF. L’argent coule. Le football aussi.
Aymen Mahious signe trois ans à la JSK.
Une vraie belle recrue 👏🏼. pic.twitter.com/pqu4XcL3Pf
— 𝗟𝗮 𝗽𝗮𝘁𝘁𝗲 𝗴𝗮𝘂𝗰𝗵𝗲 (@Janis_Tou) July 26, 2025