La menace planait. L’épée de Damoclès est tombée ! La Fédération soudanaise de football (SFA) a été suspendue par la Fédération internationale de football (FIFA). La sanction est motivée par les ingérences politiques dans les affaires de la balle ronde nationale dans le pays. Par conséquent, les différentes sélections nationales ainsi que les clubs représentant le pays ne pourront plus jouer aucun match officiel.
En effet, le gouvernement de Khartoum s’était opposé à la candidature de Kamal Shaddad, président sortant de l’instance footballistique locale (SFA), qui voulait briguer un troisième mandat. Les dirigeants de la structure footballistique ont même été chassés du bâtiment de la SFA par la police et remplacés par des militaires. L’institution de Gianni Infantino avait, dans un premier temps, intimé l’Etat de les rétablir dans leur droit en rappelant que « toute élection qui ne respecterait pas les statuts de l’Association soudanaise de football et/ou subirait des interférences du gouvernement ne serait pas reconnue par la Fifa. De plus, de telles interférences pourraient conduire à des sanctions telles qu’une suspension ou une expulsion.»
Malgré cela, un responsable de la commission soudanaise des sports avait dédramatisé la situation non sans assurer que « la prise de position de Khartoum était conforme au droit national, selon lui compatible avec les règlements de la Fifa. » Décidément, du côté de Zurich (Suisse) on ne l’entendait pas de cette oreille.
Les campagnes africaines s’arrêtent net !
Ainsi, la sélection A, engagée dans les éliminatoires de la CAN 2019, avec toutes ses catégories et -surtout- les clubs qui jouent les deux tournois continentaux, la Ligue des Champions et la Coupe de Confédération CAF en l’occurrence, ne pourront plus jouer aucun match officiel. Ils sont donc éliminés des deux tournois. Les concernés sont les mythiques formations d’Al Hilal et Al-Merreikh d’Oumdurman qui évoluent dans la poule « A » de la C1. Ce dernier devait même être l’un des deux potentiels adversaires que rencontrerait l’USM Alger en cas de qualifications en quarts. Cette mesure de la FIFA offre donc les deux billets du groupe « A » à l’ES Sahel (Tunisie) et le Ferroviário Beira (Mozambique). Pour sa part, Al Hilal Obayid, qui disputait la Coupe de la Confédération, verra son aventure s’arrêter de manière dramatique. D’autant plus qu’il dominait le quatuor « C » avec 10 points. Le finaliste de la Coupe du Soudan 2016 avait même acté sa qualification en quarts.
Cet épisode n’est pas sans rappeler un peu ce qui s’est passé lors de l’élection de Kheireddine Zetchi à la tête de la Fédération algérienne de football (FAF). La différence est que l’instance sise à Dely Brahim n’a pas été tancée par la FIFA !
Nabil Boughanem et Mohamed Touileb, La Gazette du Fennec