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Une claque bien méritée…et qui fait mal !

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Trop ambitieux en débarquant au Nigéria avec l’idée de récupérer les points perdus face au Cameroun, les Fennecs sont rentrés bredouilles compromettant très sérieusement leur chance de qualification au Mondial 2018. Avec 1 point au compteur après 2 journées la “génération dorée” réalise l’une des pires entames de qualifications à un mondial de l’histoire des Verts. Entre gestion chaotique de la FAF et état d’esprit suffisant des coéquipiers de Mahrez, la gifle d’Uyo sonne comme un dur retour à la réalité.

Sèchement battus 3-1 par un adversaire qui dispose d’une équipe en devenir et qui en arrachant le scalpe de cette équipe d’Algérie à la réputation surfaite va encore monter en puissance, les Fennecs ont ruiné les espoirs des millions de supporters algériens qui ont cru au talent de cette génération. Face à une équipe du Nigéria qui compte quelques étoiles, l’Algérie n’a jamais mérité cette victoire tant attendue.

La FAF au banc des accusés

Terme très en vogue dans les années 90 et 2000 lorsqu’on évoquait la gestion du football algérien “le bricolage” est revenu à la mode depuis la fin de la Coupe du monde 2014 au Brésil et le départ de Vahid Halilhodzic. Alors que l’Algérie a ébloui le monde au Brésil et devait franchir un cap dans son mode de gestion, la FAF a multiplié les erreurs mettant à nu la gestion approximative d’un seul homme : Mohamed Raouraoua. Après avoir écœuré Christian Gourcuff en le poussant vers la sortie, le patron du football algérien a décidé seul et contre toute attente de sortir du placard un technicien au chômage depuis 5 ans ne parlant ni français ni anglais. Une erreur de casting monumentale dont on a pas fini de payer les conséquences. Malgré un trésor inestimable dans les comptes de la FAF avec un contrat de sponsoring mirifique décidé par l’État algérien (Mobilis donne 32 millions d’euros par an), la FAF n’a que très peu investi pour faire progresser réellement cette génération de joueurs appelée à dominer l’Afrique au lendemain du mondial brésilien.

Des joueurs ultras-chouchoutés et un état d’esprit défaillant

Protégés dans leur bunker de Sidi Moussa, coupés de tout contact avec la “méchante” presse algérienne ou la ferveur trop gênante des supporters algériens, les Verts vivent dans une bulle totalement fermée où ils sont déconnectés de la réalité africaine. Du confort du salon d’honneur de l’aéroport Houari Boumedienne au centre de préparation de Sidi Moussa ultra fermé (sauf aux amis et la famille), les Verts sont impénétrables au monde extérieur, voyagent en avion privé, perçoivent les primes de matchs les plus élevées du continent et sont logés en standing de luxe. Si le confort est nécessaire et offre des moyens de récupérations précieux, force est de constater que cet excès d’opulence ne forge pas un état d’esprit de guerriers à ces joueurs gâtés et pour la plupart carriéristes. Symbole de cet état d’esprit déplorable, le match peu convaincant de Riyad Mahrez qui n’a pas mouillé le maillot sur la pelouse d’Uyo en évitant au maximum les contacts avec les défenseurs nigérians. Un grand joueur se révèle dans les grands matchs. Déjà sur le déclin après une saison exceptionnelle en Angleterre, le joueur de Leicester n’a été que l’ombre de lui-même ne faisant pas tous les efforts nécessaires pour remporter ce genre de match couperet. Avec un statut d’intouchable garantit par le staff technique actuel, on est loin du management impitoyable d’un Vahid Halilhodzic qui sanctionne de banc tout comportement de starlette.

Une équipe qu’on imaginait trop belle

Après la contre-performance du Cameroun et le renvoi de Rajevac, les joueurs avaient promis de se racheter en arrachant la victoire face au Nigeria. Une promesse non tenue par les Fennecs trahis par une défense chaotique qui a commis des erreurs de joueurs amateurs. Absents face au Cameroun, Belkaroui et Mandi ont ruinés à eux deux les chances de l’Algérie. Mais s’il ne faut pas blâmer uniquement la défense, il faut aussi pointer du doigt le rôle des milieux de terrains trop facilement balayés plein axe par les joueurs du Nigeria. Ni Medjani, en chute libre, ni Bentaleb et Taïder n’ont tenu la baraque au milieu de terrain. Aucun bloc équipe, aucune combinaison, aucune fluidité dans le jeu pour des joueurs qui ont l’habitude d’évoluer ensemble depuis 3 ou 4 ans. Quelques échappées solitaires de Brahimi. Tout comme Slimani qui a perdu de sa grinta, trop de joueurs “cadres” ont oublié la signification du mot “concurrence”. Un régime militaire est peut-être la seule solution pour ces joueurs qui se trouvent trop beaux et qui n’acceptent pas la critique. L’Algérie est pratiquement éliminée du Mondial et son niveau de jeu a régressé. Seule une victoire à la prochaine CAN 2017 et une participation à la prochaine Coupe des Confédérations en 2017 pourront atténuer l’énorme déception qui s’installe dans le cœur des supporters. Le constat est sévère mais il est à la mesure de l’échec monumental de cette mission d’Uyo. On dit souvent que l’Algérie répond toujours présent lorsqu’elle est dos au mur. Cette fois ce n’était pas le cas. Il reste désormais une chance infime de se qualifier et il faudra la saisir à fond…

Yassine Benarbia, La Gazette du Fennec

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