L’atmosphère devient de plus en plus électrique. Entre Kheireddine Ztechi, président de la Fédération algérienne de football (FAF), et Mahfoud Kerbadj, patron de la Ligue de football professionnel (LFP), le désamour est affiché et la guerre déclarée. La relation est définitivement rompue et compromise. Le langage passe du soft au “trash”. Surtout après les derniers propos de Kerabdj qui a traité le boss de la FAF de « menteur ». Un nouvel épisode dans le feuilleton « Zetchi – Kerbadj ». Bonjour l’ambiance.
Apparemment, la situation n’est pas prête de s’arranger. Pour cause, la dernière sortie médiatique fracassante de Kerbadj. Dans une déclaration faite au quotidien sportif Compétition, l’ancien chairman du CR Belouizdad n’est pas allé avec le dos de la cuillère en disant que Zetchi « a menti et il continue de le faire. Je le redis encore une fois, c’est un menteur et il s’enlise dans ses mensonges. Il ne m’a jamais contacté pour assister à cette réunion (FAF – Clubs Pro NDLR). Il n’a pas daigné m’envoyer une invitation ou bien à la ligue en tant que structure et acteur majeur du football. Si j’avais reçu une invitation et que je ne pouvais y aller, j’aurais envoyé quelqu’un à ma place. La réunion avec les présidents de club concerne avant tout la ligue, c’était notre idée. Les présidents ont demandé une audience au patron de la FAF et je leur ai dit que j’allais organiser tout ça en fonction de son calendrier. Ces mêmes présidents ont été étonnés de mon absence durant la réunion et ont demandé après moi. Ceci prouve les mauvaises intentions de Zetchi. Je suis vraiment sidéré qu’il veuille des explications. Il ne m’a même pas respecté et maintenant, il veut des éclaircissements. Je suis parti au Caire le 22 mais si on m’avait appelé, j’aurais reporté pour assister à la réunion. Je me demande pourquoi tout ce tapage et cette mauvaise foi de sa part ». Une précision qui vient se greffer à une accusation de… mensonge.
On « s’enlise » pour de vrai…
Pour rappel, l’instance fédérale avait sorti le bulletin d’absence de Kerbadj dans un communiqué vendredi soir dans lequel elle a noté que : « depuis l’avènement de la nouvelle direction de la FAF, M. Kerbadj a assisté à seulement deux réunions sur les quatre ordinaires tenues par le Bureau fédéral, alors qu’il est invité à toutes les réunions à titre consultatif en sa qualité de président de la LFP, surtout que des points concernant le football professionnel sont souvent inscrits à l’ordre du jour des réunions du BF.»
La fissure était là. Désormais, la plaie s’est élargie. L’homme fort de la LFP ne « veut plus avoir affaire à lui (Zetchi). De mon côté, je fais mon travail le plus normalement du monde. Ce qui m’a le plus déçu dans tout cela, ce sont les mensonges car rien de ce qui est écrit n’est la vérité. Il y a clairement beaucoup de mauvaise foi dans tout ce qui s’est passé.»
Malgré ces rapports très tendus, celui qui gère le championnat algérien avec ses deux paliers pro « ne pense pas qu’il y ait des répercussions sur le bon déroulement du championnat. De mon côté, je vais faire ce qu’il faut pour gérer convenablement mon championnat et lui, il n’a qu’à gérer sa FAF. Ce qui m’a beaucoup plus touché, c’est le fait que dans le premier communiqué, rien n’ait été dit mais dans le second, on me demande des explications et des justifications ! Cela, je ne peux pas le cautionner.» Le seul mot édifiant dans tous ces propos c’est le verbe « s’enliser ». On touche vraiment le fond là. Tout comme notre balle ronde. D’ailleurs, le porte-parole des présidents de club de Ligue 1 et de Ligue 2, Abdelkrim Medouar, qui est aussi le maître du « board » de l’ASO Chlef, a jugé, dans une déclaration faite pour le quotidien Liberté, que « cette guerre ne peut être que pénalisante pour le football algérien. Nous appelons donc à une reprise rapide du dialogue entre les deux parties dans l’intérêt du football algérien. » Ça urge, vraiment…
Mohamed Touileb, La Gazette du Fennec
