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Entretien Exclusif

Zohir Naïm : « Avec son expérience, Rabah Gherbi va apporter un plus nécessaire à l’EN »

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Membre de l’Équipe nationale de handball et évoluant à Sharjah FC (Émirats AU), le talentueux Zohir Naïm (25 ans) s’est exprimé sur la situation du handball algérien dans cet entretien accordé à La Gazette du Fennec. Le nouveau sélectionneur, Rabah Gherbi, la prochaine CAN au Maroc et ses ambitions, l’ancien joueur de Skikda s’est livré à cœur ouvert.

Merci Zohir d’avoir accepté cette interview pour La Gazette du Fennec.

Merci à vous de penser au joueur algérien de handball. Ça fait plaisir.

Tu joues toujours pays aux Émirats ?

Oui j’ai quitté l’Algérie et le club de Skikda en 2021, pour rejoindre le golfe arabique. Actuellement je joue dans le club de Sharjah, aux Émirats.

Comment cela se passe pour toi et quelle est la différence entre le handball en Algérie et aux Émirats AU ?

Tout va bien Hamdulilah. Je me sens très bien ici. Mon club joue les premiers rôles du championnat, et avec qui je viens de gagner la super coupe nationale. Pour la différence entre les deux pays, on peut parler des moyens mis à nos dispositions. Aussi bien dans les salles que dans le club. Ici par exemple, nous avons des entraînements spécifiques avec du matériel spécifique. Des entraîneurs pour parfaire notre condition physique, des salles de musculation, un programme de récupération. C’est un autre monde. En ce qui concerne, le niveau technique, nous sommes une équipe complète avec de très bons joueurs qui se connaissent depuis très jeune et nous n’avons rien à envier à d’autres. Il y a des internationaux qui jouent en équipe nationale des Émirats.

« Rabah Gherbi a besoin de toutes les forces vives du handball algérien »

En parlant de sélection, celle de l’Algérie est en hibernation depuis le TQO de Berlin. Aujourd’hui le directoire qui gère le handball en Algérie, a annoncé que Rabah Gherib a remplacé Alain Portes en tant que sélectionneur. Tu as travaillé avec Rabah Gherbi en sélection de jeunes. Que penses-tu de lui ?

Oui j’ai été avec lui quand je jouais en sélection U19 et U21 (Jeux Islamiques et Méditerranéens, CAN junior). À cette époque on n’avait pas de moyens pour travailler correctement. C’est lui qui a tout fait pour trouver le matériel nécessaire, les stages de préparations, et les matchs amicaux, grâce à ses contacts aussi bien à l’intérieur qu’à extérieur de l’Algérie, du fait qu’il fut un joueur de haut niveau. J’ai bien aimé ses méthodes de travail. Malgré qu’on n’avait pas beaucoup de temps de préparation. Mais on a eu de bons résultats. On a même été félicité par la direction de l’époque. Dommage qu’ils ne l’ont pas laissé poursuivre sa mission. Je pense qu’aujourd’hui, en sélection A, avec l’expérience qu’il a acquis, il va ramener « un plus » nécessaire à notre équipe nationale.

zohir naim handball dz joueur 2

À cette époque vous avez joué la coupe du monde junior à Alger, vous avez été éliminés en 8ème de finale. C’était décevant pour vous ? 

Oui c’est bien dommage. On n’était pas bien ce jour-là, ce n’était pas notre jour. C’est ça le sport malgré l’apport de nos supporters, on n’a pas été à la hauteur.

« Je suis un peu mal placé pour parler de Rabah, car je suis très proche de lui »

Pendant ce tournoi qu’est-ce que Rabah Gherbi vous a apporté, afin de faire un bon tournoi ?

Il nous a apporté une méthode de travail nouvelle pour nous. Il nous a donné de la confiance afin de se surpasser, et la façon de s’adapter à l’adversaire afin de le contourner et de mieux le battre. Il nous a apporté aussi de la discipline dans le groupe, il ne tergiverse pas. Il allait directement au but, c’était soit on coopérait, soit on sortait du groupe.

handball algerie U21 equipe

Penses-tu qu’aujourd’hui, il peut être l’homme de la situation, pour relever les défis de l’équipe nationale ?

Je suis un peu mal placé pour parler de lui, parce que je suis très proche de lui. Je lui dois beaucoup. Il m’a beaucoup beaucoup aidé pour me surpasser et arriver à mon niveau. Ce qui est sûr c’est que la période actuelle pour notre équipe nationale est très dure à vivre. On a besoin de Rabah mais aussi de toutes les forces vives du handball algérien. Il faut que tout le monde tire dans la même direction. Il n’a pas beaucoup de temps pour voir les joueurs, les regrouper, et leurs montrer sa façon de voir les choses. Il a peut-être qu’une ou deux fenêtres de regroupement avant les échéances.

De ton côté, iras-tu en sélection s’il fait appel à toi ?

Bien sûr j’ai toujours été comme ça c’est l’équipe nationale avant tout. Je suis prêt à démarrer dans les plus brefs délais dès qu’on fait appel à moi.

« Pour la CAN au Maroc, on attend le feu vert des hautes instances algériennes. Cette question du Sahara occidental dépasse les joueurs, c’est politique ! »

Justement les prochaines échéances des verts, c’est la coupe d’Afrique des Nations, au Maroc. As-tu des infos concernant la participation ou non de notre équipe à ce championnat ?

Je suis comme tout le monde, je suis aux aguets des informations si on y va ou non. Je pense avoir lu que cette décision appartient aux hautes instances algériennes et non plus à la fédération. Déjà ils ont repoussé au mois de juillet prochain, ça veut dire sûrement qu’on est sur le bon chemin pour y participer. Mais je n’en sais pas plus. On attend le feu vert.

zohir naim handball dz joueur

Oui au mois de juillet, sauf que c’est en pleine période de Jeux Méditerranéens. Là encore, on se trouve devant un dilemme.

Oui c’est vrai. Mais comme l’a dit ces derniers jours Aziz Derouaz, il se peut que la discipline handball ne se produise pas aux JM, s’il y a coupe d’Afrique. Mais là encore, Aziz Derouaz a dit aussi qu’ils attendent, comme tout le monde une réponse de la confédération africaine de handball qui tarde à venir. À cause du problème de Sahara occidental, c’est devenu une question politique et non plus sportive, depuis déjà des années. On a vu auparavant des clubs ne pas participer à certaines compétitions africaines à cause de cela. C’est une question qui me dépasse.

En tout cas pour nos joueurs, on espère du fond du cœur que les lieux vont changer et qu’on y participera. Il faut savoir que si on ne participera pas à la CAN, il faut faire une croix sur la prochaine coupe du monde et les prochains Jeux olympiques. Il y aura de gros dégâts au sein d’une génération de joueurs qui ne participeront pas à ces échéances. Si on ne participe pas on va enterrer le handball algérien pour de longues années.

« L’Europe m’intéresse mais selon les conditions et notamment l’aspect progression »

Revenons à toi et à ton club, jusqu’à quand court ton contrat ? Et que feras-tu après ? As-tu l’ambition de venir en Europe ?

Mon contrat court jusqu’à fin juin, jusqu’à la coupe d’Asie des clubs. Après je ne sais pas encore qu’est-ce qu’il va se passer. On a eu quelques discussions avec mon club, mais rien de concret. Concernant l’Europe, comme tous joueurs, on aimerait tous jouer en Europe car c’est là où il y a le meilleur handball. Mais par compte pas à n’importe quelle condition, et pas dans n’importe quel club. Je voudrais aller dans un club qui me permettra de progresser, et non pas, juste se dire que je joue en Europe.

zohir naim shajrah emirats au handball

C’est dernier temps beaucoup de joueurs algériens ont franchi le pas ils sont venus en Europe, à l’image de Hadj Sadok ou Berriah. Qu’en penses-tu ?

C’est super pour eux. Hadj Sadok joue la coupe d’Europe avec son club suisse, alors que Berriah, même s’il est en D2 française, il est dans un club historique en France, Tremblay. Ce ne sont pas n’importe quels clubs.

Est-ce que tu as en ce moment des contacts avec certains clubs européens qui te permettront de venir et ainsi de progresser ?

J’ai eu quelques contacts, mais rien de concret, car aujourd’hui, je suis concentré sur les dernières échéances de mon club. Il nous reste six matchs de championnat et trois matchs de coupe. On va essayer de réaliser la meilleure performance possible et après on verra ce qui se passera pour la prochaine saison. J’aurai un peu plus de temps pour voir l’avenir Inchallah. Mais tout est mektoub.

Est-ce que tu rencontres, tu dialogues avec les joueurs algériens qui sont au Proche-Orient ?

Oui bien sûr, on est une petite famille ici. On se voit, on s’envoie des messages. Nous sommes comme des frères. On a grandi ensemble.

Entretien réalisé par Fateh LeCoach pour La Gazette du Fennec

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