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La formation, un impératif pour l’avenir du football algérien

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L’Algérie connait sans doute aujourd’hui l’une des plus belles générations de joueurs ayant évolué sous le maillot Vert. Toutefois, il est clair que le noyau qui forme aujourd’hui l’Équipe nationale n’est absolument pas représentatif de la réalité football algérien. Analyse.

Qu’elle est belle la vitrine du football algérien ! Des joueurs performants évoluant dans des grands clubs européens, faisant saliver bien des recruteurs à travers le continent et formant ensemble une des plus belles équipes africaines. Mais qu’adviendra-t-il de l’EN une fois que les éléments qui constituent cette belle génération auront tirés leurs révérences ?

Un championnat local gangréné

Si le niveau footballistique du championnat local n’est pas bien relevé, il est en progression, certes lente mais tout de même. Au niveau africain les équipes algériennes n’ont rien à envier ou presque aux habituels géants du continent et on les retrouve très souvent dans les grands rendez-vous en Ligue des Champions. Mais ceci n’est en réalité que l’arbre qui cache la forêt, une forêt dont tout le monde connait l’existence mais qu’on préfère éviter. Le football algérien est rongé de l’intérieur, gangréné de toutes  parts. Corruption, toxicomanie et violences dans les stades font partie de la réalité du sport roi en Algérie. Résultat : un championnat peu attractif, au niveau médiocre dans lequel ses joueurs ont du mal à s’exporter si ce n’est vers la Tunisie voisine ou le Golfe.

Les Binationaux bouées de sauvetage

Ce n’est un secret pour personne, les binationaux ont énormément contribués au renouveau de l’Equipe nationale algérienne. Ces joueurs issus essentiellement de la formation française, ont permis de renforcer considérablement cette équipe. Lors de la dernière CAN, on comptait pas moins de 16 joueurs binationaux, un chiffre énorme qui témoigne de leur importance en Algérie. Ces joueurs ne sont pas moins algériens que d’autres mais faire confiance uniquement aux binationaux se serait renforcer l’équipe de manière aléatoire. Pourtant, il semble clair que la stratégie de la FAF consiste à séduire le plus de binationaux possible, en témoigne l’arrivée prochaine de Bennacer (seulement 18 ans). Une stratégie pour le moment relativement payante mais qui sur la durée ne donne aucune garantie. Un tel fonctionnement oblige la FAF à attendre qu’un binational joue en club, qu’il soit suffisamment bon mais surtout qu’il soit disposé à défendre les couleurs de l’Algérie. On ne perçoit aucune stratégie particulière dans le recrutement des binationaux, la plupart ont été de superbes renforts offensifs, le point fort de l’EN. Le secteur défensif, lui, est beaucoup moins bien fourni et les faiblesses de l’équipe à ce niveau sont flagrantes…

Un alignement d’étoiles

Aujourd’hui l’EN profite d’un alignement de planète, une génération de joueurs inespérée il y a peu. Tous sont venus renforcer l’équipe nationale algérienne dans une période relativement courte. La forte présence des binationaux est une habitude dans cette équipe depuis la génération des Ziani, Belhadj et autres Bougherra mais celle-ci est de loin la plus talentueuse sur le papier. Parmi ses binationaux figurent des joueurs qui ont explosé après leur arrivée en EN, comme Mahrez. Un joueur comme il en existe un tous les 10 ans. L’Algérie profite également d’un joueur qui fait figure d’exception parmi les exceptions en la personne d’Islam Slimani. L’attaquant algérien fait aujourd’hui partie des meilleurs attaquants africains, pour ne pas dire du monde à son poste devenu rare d’attaquant de pointe. C’est un des rares joueurs du championnat local qui a su s’exporter correctement et confirmer au plus haut niveau. La preuve que lorsque l’on cherche on peut trouver des talents en Algérie (Soudani, Djabou…). Mais c’est un phénomène isolé qui est le seul à avoir eu cette réussite. La tendance émergente des joueurs talentueux du championnat algérien est de s’exiler dans le Golfe pour une question d’argent plus que pour une histoire de climat, bien entendu. Le football algérien a du mal à se projeter. La FAF en première ligne. Si sa stratégie s’annonce payante pour le moment rien ne garantit le succès de celle-ci sur le long terme. C’est la raison pour laquelle la formation devient un impératif en Algérie.

Le label d’exportation argentin comme référence pour l’Algérie

Jusqu’ici, la formation des joueurs dépendait essentiellement des clubs. En fin d’année dernière, la FAF annonçait relancer son académie, poussée par les résultats de la sélection U23 (Qualifiée pour les J.O). Dans ce sens le projet de construction d’un internat pour les sélections U15 et U17 à Sidi Moussa a vu le jour, et des détections à travers tout le territoire national ont été prévues pour renforcer ces équipes. Les prémisses d’une nouvelle stratégie pour la FAF ? Pour l’instant il est trop tôt pour le dire, mais le projet laisse place à l’optimisme, attendons toutefois de voir où cela mène. Une formation de qualité apparait être le salut du football local, l’Algérie est un pays bourré de diamants brutes qu’il est temps de commencer à façonner pour pouvoir en exploiter tout le potentiel. Face à l’Argentine, premier pays exportateur de talent dans le monde devant le Brésil, la petite sélection algérienne à qui on ne donnait pas cher de sa peau est bien passée tout près d’un exploit retentissant. Les Benguit, Haddouche, Benkhemassa ont bousculé les Lo Celso, Pavon ou Cuesta achetés des millions d’euros par des clubs européens. Les transferts de Bensebaïni (Rennes) et Ferhat (Le Havre) sont des exemples à suivre et à encourager…

>> Benguit et les gestes techniques d’Argentine-Algérie :

Yahia Saouthi, La Gazette du Fennec.

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