L’équipe nationale a connu une année 2024 qui a offert des émotions diverses. Elle avait commencé avec une sérieuse désillusion et de grosses turbulences traversées avant que les Verts ne puissent sortir du trou d’air et retrouver une meilleure santé. Rétrospective.
L’année 2024 s’achève. Et l’équipe nationale a pu la terminer sur une bonne note alors que les débuts étaient cauchemardesques. De cette CAN 2023 ratée à la venue de Vladimir Petkovic sur le banc après le départ (forcé), sur un nouveau gros échec, de Djamel Belmadi.
Verts – Belmadi : Un divorce qui devenait inévitable
Alors que l’EN semblait se porter mieux après les échecs retentissants dans la qualification à la Coupe du Monde 2022 mais aussi à la CAN 2021, El Khadra était retombée dans ses travers en Côte d’Ivoire à l’occasion de la CAN 2023 disputée en janvier 2024. Le scénario était tout simplement catastrophique avec des Fennecs qui ont signé une nouvelle sortie dès le premier tour comme ce fut le cas lors de la séquence 2021 au Cameroun.
Responsable direct de ce nouveau bide footballistique, Belmadi, n’avait, pour l’occasion, pas pu survivre à l’éviction. Et c’est Walid Sadi, nouveau président de la Fédération algérienne de football (FAF), qui lui avait expliqué que son aventure aux commandes techniques Dz était terminée après cette nouvelle contreperformance.
Ce divorce sonnait logique. Surtout après les sursis que Charaf-Eddine Amara et Djahid Zefizef avaient – respectivement – accordés à Belmadi après avoir échoué à se qualifier au Mondial 2022 au Qatar et la sortie de route dès la phase de poule à la CAN 2021. Mais le technicien a essayé de s’accrocher à sa fonction en réclamant les salaires qui lui restaient dans le contrat qui devait aller jusqu’à 2025.
Frustration et déchirement avec fracas
S’en suivront des rumeurs ici et là sur sa volonté à saisir la FIFA et traîner la FAF dans la boue. La frustration de Belmadi était compréhensible pour un entraîneur qui était là depuis plus de cinq ans et demi. Mais vouloir se remplir la besace en refusant de rompre le bail (léonin approuvé par Zefizef) à l’amiable était clairement manquer de classe vis-à-vis d’une Algérie qui l’a propulsé, réciproquement (on doit le reconnaître), aux devants de la scène internationale puisqu’il avait terminé 3e meilleur entraîneur au monde à The Best FIFA 2020. C’était grâce au sacre surprenant et inattendu à la CAN 2019 avec la sélection algérienne.
Une fois le grand chapitre Belmadi tourné, la FAF se devait de lui trouver un successeur qui puisse faire l’unanimité. Beaucoup de noms avaient circulé. Un éventuel retour de Vahid Halilhodzic a même été évoqué alors qu’Hervé Renard était la cible principale de l’instance fédérale. Problème : le Français était aux manettes de l’équipe de France féminine qui avait les Jeux Olympiques 2024 à préparer et ne pouvait pas partir au milieu de l’aventure.
Petkovic, réponse sur le terrain
De ce fait, l’alternative était bosnienne. Mais ce n’était pas Halilhodzic. L’élu était Vladimir Petkovic qui a débarqué sans enthousiasmer beaucoup de monde. Surtout qu’il n’avait pas l’expérience en Afrique puisqu’il avait exercé en Europe seulement. L’ex-driver de la Lazio de Rome et des Girondins de Bordeaux avait aussi un désavantage : il ne s’exprime pas en français en conférence de presse privilégiant l’italien.
La FAF avait du mal à trouver le bon traducteur pour ses débuts. Ce qui a quelque peu plombé sa communication auprès des Algériens. Mais l’essentiel est ailleurs. C’est les résultats sportifs. Et Petkovic a pu convaincre avec un bilan très satisfaisant (7 victoires pour 2 nuls et 1 défaite) depuis qu’il a pris le relais sur le banc. Il a pu qualifier l’Algérie pour sa 7e CAN de suite (record égalé), ce qui ne constitue pas un exploit en soi. Mais on peut relever que le tournoi verra l’absence du Ghana et de la Guinée qui n’ont pas pu s’y qualifier.
Quand on se rappelle la crise que traversent les Ghanéens et leur incapacité à se remettre des échecs du passé, on se doit de donner du crédit à Petkovic qui n’a pas laissé les Verts sombrer encore plus dans les doutes qui les rongent depuis 2022 et cette fin de match hitchcockienne face au Cameroun au stade Mustapha Tchaker de Blida et le but de Karl Toko-Ekambi. Cette réalisation dans le money time de la rencontre qui a ruiné tout ce que Belmadi avait construit préalablement.
L’année 2025 sera charnière pour les Verts
A présent, l’EN est tournée vers la CAN 2025 au Maroc (21 décembre 2025 – 18 janvier 2026) où elle sera très attendue et jouera probablement dans un contexte assez tendu. Il y a aussi la poursuite des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 qui reste l’objectif majeur pour Petkovic. La campagne reprendra dès mars prochain avec un déplacement au Botswana avant de recevoir le Mozambique. Aussi surprenant que cela puisse paraître, les deux sélections sont les adversaires directs actuellement dans la course au Mondial.
Pour rappel, les Verts sont leaders avec le même nombre de points (9) que le Mozambique. Derrière, on retrouve le Botswana, la Guinée (seule équipe à avoir battu Petkovic) et l’Ouganda avec 6 unités aux compteurs alors que la Somalie ferme le sextuor avec 0 point. Virtuellement, les camarades de Riyad Mahrez ont des chances conséquentes pour aller chercher le précieux sésame s’ils signent deux succès en mars. L’année 2025 sera déterminante. Et on espère qu’elle sera porteuse de bonnes nouvelles. La tendance sera connue dès le prochain rassemblement.