Deux fois buteur lors de ce rassemblement de ce mois de juin, Baghdad Bounedjah continue sur la même lancée de sa précédente sortie face au Botswana (5-0). Décrié par certains observateurs durant le stage de mars, l’attaquant d’Al Sadd a, depuis, haussé son niveau de jeu et, une nouvelle fois, rappelé qu’il était le titulaire indiscutable à son poste.
Passé à l’ES Sahel entre 2013 et 2015, les rencontres entre l’Algérie et la Tunisie sont forcément très spéciales pour Baghdad Bounedjah. Depuis son arrivée au sein de la sélection A, l’ancien Harrachi a eu l’occasion d’en disputer trois. Il était entré à la 69ème minute lors de la rencontre perdue en phase de poules de la CAN 2017 (1-2) sans vraiment pouvoir changer l’issue de la rencontre. Titulaire et buteur lors des deux autres, Bounedjah a, à chaque fois, montré la marche à suivre en ouvrant le score. Un début d’année 2021 particulier puisqu’une baisse de forme lors du dernier stage de l’année 2020 conjuguée à des bonnes prestations d’Andy Delort puis Islam Slimani avaient fait naître des interrogations sur le poste d’avant-centre. Deuxième meilleur buteur de l’EN avec quatre buts sur les sept derniers matchs et auteur de son 20ème but (42 sélections) face à la Tunisie, l’Oranais a remis l’habit de circonstance lors des trois rencontres disputées.
Une activité folle
Si l’on restait dans le factuel, on se simplifierait la tâche en disant uniquement que Bounedjah (42 sélections, 20 buts) a inscrit deux buts en trois matchs, se rapprochant par la même occasion de Hillal Soudani (23 buts) et Djamel Menad (25 buts). Mais ce serait tout simplement réduire au minimum syndical les prestations de l’ancien du RGC Oran. Entré en jeu face à la Mauritanie (4-1), le numéro 9 algérien avait magnifiquement été servi par son compère oranais, Youcef Belaïli. Néanmoins, on avait également pu voir que la « Wahran Connection » usait parfois du même circuit de passe, enlevant de l’imprévisibilité dans leur jeu. Face au Mali (1-0) et malgré une domination adverse en première mi-temps, le Fennec avait su mener la vie dure à son vis à vis. Déplacements incessants, harcèlements constants pour empêcher la relance, le buteur en finale de la CAN 2019 a été à l’origine de plusieurs ballons récupérés dans la moitié de terrain malienne.
Bien qu’il n’ait pas été rassasié en occasion de but, le meilleur buteur de l’histoire d’Al Sadd a été précieux dans le renouveau algérien en seconde période. Et puis vint l’opposition à Radès, le premier « vrai » retour de Bounedjah en Tunisie, qui ne sera pas oublié de sitôt. Et pourtant, on aurait pu croire que la rencontre allait être difficile lorsque, dès la 4ème minute, l’ancien protégé de Boualam Charef s’emmêlâ les pinceaux aux 18 mètres. Que nenni. Il a, par la suite, torturé l’actuel défenseur central du FC Metz, Dylan Bronn. Sa recherche constante de la profondeur, ses qualités techniques et athlétiques, mais également sa vista ont rendu la vie impossible au Tunisien. En témoigne son petit-pont sur une autre victime, Mohamed Drager. Très important dans le contre-pressing aux côtés de Sofiane Feghouli, il a constamment voulu empêcher les tentatives de relance des Aigles de Carthage. Une attitude qui allait forcément être très vite récompensée.
Les pendules sont à l’heure
Et qui d’autre pour le servir que son accolyte et ancien coéquipier au RGC Oran, Youcef Belaïli? Sur un coup franc très malicieusement joué par Djamel Benlamri, l’ancien du Taraji offrait l’ouverture du score à l’ex-attaquant de l’Étoile du Sahel qui catapulta le cuir au fond des filets (0-1 ; 19’). Avant ça, et grâce à un pressing algérien incessant dans le premier acte, Belaïli avait déjà tenté de trouver son compère « BB9 ». Ce dernier vit malheureusement sa frappe contrée par le pied de Yassine Meriah. Une première période de Bounedjah qui n’est pas sans rappeler son oeuvre face au Sénégal en phase de poules lors de la dernière Coupe d’Afrique. Rencontre durant laquelle il n’avait pas laissé de répis à un Kalidou Koulibaly pourtant habitué des grands rendez-vous.
Un peu plus esseulé en seconde période, l’avant-centre n’a pas démérité, participant notamment au repli défensif avec ses coéquipiers. Jusqu’à sa sortie sur blessure (59’), il n’a cessé de peser sur une arrière-garde Meriah – Bronn très peu convaincante ce vendredi soir à Radès. Tancer par certains observateurs durant quelques mois, Bounedjah a su remettre les pendules à l’heure et rappeler que dans le système à une pointe si cher à Djamel Belmadi, c’est -en premier lieu- sur lui qu’il faudra compter.