Meziane Ighil n’a pas digéré de se retrouver hors-course pour les élections de la Fédération algérienne de football (FAF). Frustré, celui qui aspirait à succéder à Djahid Zefizef aux manettes fafiennes a dénoncé des irrégularités dans le processus électoral. Il conteste notamment la décision de la Commission de candidature, présidée par Ali Malek, de récuser son dossier qui “était en règle” comme assuré par l’ancien sélectionneur de l’équipe nationale. Ainsi, Walid Sadi se voit s’ouvrir un boulevard pour diriger la structure fédérale de notre football.
Avec l’épisode de Meziane Ighil, on constate, amèrement et sans surprise, qu’il y a toujours des gents derrière le rideau qui dictent les règles. Des parties “obscures” qui tirent les ficelles. Toujours est-il qu’Ighil a accepté de se prendre au jeu.
Rejet et éructations
Quelque part, en déposant sa postulation, il reconnaissait la légitimité de l’opération. Jusqu’à ce qu’il se rende -tardivement- compte que la Commission de Malek était sujet à caution. Après avoir vu sa candidature rejetée, l’ancien international algérien s’est plaint d’une « intrusion dans les affaires de la FAF » pour piper les dés. En question, il y avait cette missive envoyée par le Ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) à la FAF pour l’informer que l’amendement obtenu par Ighil n’était pas en conformité.
L’argument était que l’Assemblée générale élective qui lui a permis de devenir président de l’Amicale des anciens internationaux algériens (AAIF) ne s’était pas tenue dans des conditions en normes. Pour Ighil, ceux qui ont réalisé cette manœuvre « ont pris des risques » et « cela pourrait créer des problèmes à la FAF ». Ce qui n’est pas faux car on peut interpréter cela comme une immixtion étatique dans les affaires de l’instance.
Immixtion endémique et stade d’inélégance
Sauf que le concerné a, lui-même, cautionné une autre interférence “plus élégante” (selon ses dires) il y a de cela 22 ans. Et il n’a pas hésité à s’en “vanter” publiquement. « En 2001, j’avais 46 ans. J’ai aussi postulé à la présidence de la Fédération. Il y avait Laïb et moi. On allait aux urnes. Et dans les trois derniers jours surgissait un autre candidat, Raouaoua en l’occurrence. J’ai été appelé par le Ministère de la Jeunesse et des Sports, et on m’a dit qu’on voudrait que telle personne (Raouraoua NDLR), passe. Je leur ai dit “pourquoi vous me laissez arriver jusqu’au robinet et me dites ne l’ouvre pas pour boire? Ce n’est pas logique”. Etant jeune et fougueux, je leur ai dit que “je vais aller jusqu’au bout” », raconte-t-il.
Il ajoutera qu’« après, j’ai été appelé par quelqu’un de plus important dans la hiérarchie. Et il m’a expliqué la situation avec une grande élégance. A tel point que je ne pouvais même pas refuser sa demande. Je me suis retiré avec un grand plaisir. Et l’équipe fédérale qui était avec moi, je l’ai confiée à Raouraoua ». A ce moment-là, Ighil devenait complice des pratiques qui font le malheur de notre sport et qui perdure dans le temps. Et il connaît le même sort deux décennies après cet “élégant” coup de téléphone. Sauf que cette fois, il y a de la friture sur la ligne. Les faiseurs de rois sont moins éloquents et cooptent des gens sans avisement. A chacun son camp. Et le dernier mot revient au relais le plus puissant. Les pratiques sont regrettables et inguérissables. Et c’est cela le fond du problème.