Inoffensif quand il s’agit de trouver des idées pour maîtriser les adversaires (même les plus faibles sur le papier) depuis un moment, Djamel Belmadi ne s’est pas gardé de balancer des propos offensants et gratuits à l’endroit d’un confrère. En se présentant à ce qui sera probablement sa dernière conférence de presse comme sélectionneur de l’Algérie après l’élimination face à la modeste Mauritanie dans la CAN-2023, le technicien pouvait faire en sorte de se quitter en bons termes avec la presse du pays à qui il n’a pas annoncé a chaud sa démission attendue. Mais celui qui n’aime “pas laver le linge sale loin du pays” a -manifestement – oublié l’un de ses principes. Dommage.
Le premier sur le chemin a pris pour les autres. Bien qu’il s’agisse d’un “rival” sur la scène médiatique, l’attitude de Belmadi à l’égard de notre compatriote n’est ni réjouissante ni à passer sous silence. La question était toute simple mais le (ex) driver des Fennecs est parti dans des interprétations alambiquées. « Toi depuis le début t’es en mission. On te connait Dz Foot. Depuis le début t’es comme ça », a-t-il balancé.
Aussi gênant et malvenu que le « taisez-vous ! » de Madjer
Bien plus grave, l’arrogance et le dédain ont pris le dessus quand le successeur de Rabah Madjer a dit « je me fous de tes remerciements. Je te connais depuis six ans pour ceux qui ne te connaissent pas ». L’inconfort était similaire au fameux « taisez-vous ! » de son illustre prédécesseur. Gênant !
Sur le fond, Belmadi n’a pas aimé la question, tout à fait légitime, qui faisait allusion à son départ imminent. Le « Je ne sais même pas quoi répondre à ta question. Ce n’est pas du journalisme ça. T’es en mission depuis le début. Je te l’ai déjà dit de toute manière », voulait tout dire. Le conférencier était hors-sujet. Il voulait juste dégueuler cette élimination qu’il n’arrivait pas à digérer. Et c’est tombé sur le journaliste d’un site référence pour le football algérien dont le professionnalisme n’est franchement pas à remettre en considération.
Le dédain et le mépris en clou du spectacle hideux
En face, Belmadi a succombé à ses susceptibilités et suspicion à tout-va qui ont précipité sa fin. L’égo était tel que même la reconnaissance, il n’arrive plus à la savourer. Les remerciements et la courtoisie, il s’en fout royalement. Ses seuls scuds, il les envoie vers une presse Dz. Et bien qu’elle ait certains défauts, il ne fallait pas oublier qu’au milieu de la médiocrité ambiante, il y a des gens qui triment pour faire un travail de qualité.
Ce détail, l’ancien pensionnaire de l’Olympique Marseille a préféré le zapper. Surtout que, depuis un moment, il vivait plus de “punchlines” balancées ici et là pour épater la galerie et amuser certains public au lieu d’essayer de redonner du peps à son équipe. Et il s’avère aussi que ça assume plus de poser tout sourire avec une agitatrice malpolie et au langage ordurier que de s’adresser avec respect à des interlocuteurs (qui ont un certain niveau intellectuel quand-même) constamment taxés de travailler pour des parties obscures. Le désamour avec les médias a duré et perduré. Jusqu’au dernier soupir. La fin d’une ère polluée et asphyxiante. Ouf!
Première réponse de Belmadi à Dzfoot :
« Vous êtes en mission, je vous connais depuis six ans, vous dites que je suis le premier entraîneur algérien à être éliminé dès le premier tour, dites aussi que je suis le deuxième entraineur à avoir gagné la CAN… je n'ai pas besoin de… pic.twitter.com/q7LYfmZxab— Chebli Ishaq (@IshaqChebli) January 23, 2024