Rayonnant avec Lille OSC, Nabil Bentaleb (29 ans) laisse beaucoup de personne mitigées sur son rendement en équipe nationale. Depuis son retour en septembre 2022, le milieu de terrain (50 sélections) n’a toujours pas vraiment de match référence alors qu’il a aligné 16 capes depuis son comeback. Compte tenu de ce qu’il montre chez les Dogues, on peut se demander ce qui coince avec l’EN. Décryptage.
Les éloges par-ci, les critiques par-là. En club et en sélection, Nabil Bentaleb n’est pas le même. En témoigne son remplacement dès la pause contre l’Afrique du Sud car l’entre-jeu, où il était aligné avec Houssem Aouar, avait pris l’eau.
Dans le football, sortir à la mi-temps peut être interprété comme un changement-sanction. La productivité de l’ancien pensionnaire de Tottenham Hotspurs n’était pas à la hauteur des attentes. Mais on peut dire qu’il y a un élément important à sa décharge : son utilisation.
Sentinelle, le contre-emploi
En effet, chez les Lillois, le Dz est le pivot droit d’un milieu à trois avec des tâches bien déterminées et qu’il exécute, selon son entraîneur, Paulo Fonseca, à la perfection. Le technicien portugais trouve que « Nabil a les bonnes caractéristiques pour coller à notre jeu » en plus d’être « techniquement courageux pour jouer dans cette position de double-pivot. Il a un très bon jeu de passe, court mais aussi long. Il est capable de trouver l’espace et le joueur qui est dans la meilleure position pour attaquer en une ou deux touche(s) ».
Avec El-Khadra, ce n’est pas tout à fait le même mode d’emploi parce qu’il a toujours été “contraint” d’être une sentinelle, seule devant la défense. Et ça n’a pas franchement fonctionné. Bentaleb aime jouer un peu plus proche du dernier tiers du terrain avec une certaine liberté “limitée” qui ne le dérange pas.
Électron libre… à canaliser
D’ailleurs, Bentaleb fait le parallèle entre son jeu à Angers SCO, son ancien club, et les Nordiques. « On a des systèmes de jeu et des schémas tactiques différents. A Angers, j’étais beaucoup plus libre. Peut-être même un peu trop en tant qu’électron libre. Ici, j’ai un but précis, un cheminement de passes bien précis. C’est ça qui fait vraiment la différence », compare-t-il.
Quand on transpose cela sur les Fennecs, on peut penser que Bentaleb insinue qu’il ne trouve pas les relais adéquats qui puissent fluidifier ses transmissions dans les phases de transitions. Il est vrai que depuis un moment, un sérieux problème d’animation se pose chez les Verts avec le 4-3-3 un peu trop rigide auquel recourait constamment Djamel Belmadi, ancien driver de l’EN. Est-ce que son successeur Vladimir Petkovic pourra y remédier et permettre de voir un Bentaleb plus tranchant ? Cela reste à voir. Une chose est sûre: celui qui a délivré – sur une superbe ouverture – sa 2e passe de suite, avec Lille OSC vendredi contre l’Olympique Marseille (succès 3-1) en Ligue 1 Uber Eats, a le potentiel pour corriger l’arythmie du cœur du jeu.