Mahieddine Khalef, ancien sélectionneur national (1979-1983), est décédé aujourd’hui à l’âge de 80 ans. Dans la mémoire collective, il restera l’homme de Gijón (Espagne) qui a écrit, avec une génération de joueurs hors pair, une des plus belles pages des Verts. Ce fut lors du Mondial 1982 en Espagne.
Retiré de la vie publique depuis quelques années dans sa résidence à El Biar, Mahieddine Khalef était diminué. Ceux qui l’ont côtoyé étaient d’ailleurs désolés de le savoir malade, lui qui était si prompt à discuter et à donner son avis sur tout ce qui a trait au football algérien.
Un football qu’il marquera de son empreinte. Un jour, un de ses anciens joueurs disait de lui qu’il était en avance sur son temps. Parce que Mahieddine Khalef incarnait dans les années 1970 et 1980 un manager comme le fut, par exemple, Arsène Wenger avec Arsenal bien des années plus tard. C’était un entraîneur qui veillait sur tout. C’est lui qui recrutait les joueurs, négociait les contrats, supervisait les jeunes, démarchait les équipementiers… En gros, il veillait au grain sur la vie du club au stade et en dehors. Un peu comme un patriarche qui avait ses yeux partout pour débusquer les malencontreux qui ne se soumettaient pas à la discipline et à la récupération, témoignait encore un autre joueur.
Un palmarès encore inégalé
Mais au-delà, Mahieddine Khalef était un entraîneur qui a pratiquement tout gagné. Pas moins de 13 titres nationaux et continentaux avec la JS Kabylie dont il pourra revendiquer pour toujours la paternité du légendaire Jumbo Jet (8 titres de champions d’Algérie, 2 Coupes d’Algérie, 1 Coupe d’Afrique des clubs champions, 1 Supercoupe d’Afrique. Il a également remporté la Coupe de la CAF en 2001 avec Nasser Sandjak). C’est le seul entraîneur à avoir duré dans le même club (JS Kabylie) pendant 11 années de suite et n’est jamais descendu au classement en dessous de la 3e place (saison 1986-1987).
En sélection d’Algérie, dont il héritera des commandes en 1979 après la démission de Rachid Mekhloufi, qui nous quittait, hasard du destin, il y a quelques jours à peine, il connaîtra un succès immédiat. Avec notamment une qualification et un quart de finale dans la foulée aux Jeux Olympiques de 1980 à Moscou. Il conduira également les Verts en finale de la CAN 1980 à Lagos (Nigeria) qu’ils perdront dans un contexte de guerre, racontait-on.
Mais sa légende, Mahieddine Khalef la construira lors du Mondial de 1982 en Espagne et cette inoubliable épopée qui avait vu l’Algérie battre l’Allemagne fédérale (2-1) et le Chili (3-2) avec une génération de joueurs hors pair. L’Algérie est éliminée alors des suites d’une combine entre l’Allemagne et l’Autriche qui conduira la FIFA à modifier ses règlements avec notamment l’organisation de tous les derniers matches du premier tour à la même heure.
Avec la JSK, il reviendra sur les terrains une dernière fois en l’an 2000 et un dernier triomphe en finale de la Coupe de la Confédération face à Al Ismaily SC (Égypte) au stade du 5-Juillet. Qu’il repose en paix.
